Famille (C) de maîtres-maçons et d’architectes venue des Grisons et établie à Colmar au XVIIIe siècle.
1. Jean,
(★ Tersnaus, Suisse, 16.12.1703 † Colmar 13.5.1740). Fils de Conrad de Rungs et de Marguerite, née de Rungs, habitants des Grisons, ∞ 12.9.1734 à Colmar Marie Anne Launez (★ Ensisheim 13.4.1708 † Colmar 25.6.1775), fille de Bernard Launez, commis à la chancellerie municipale de Colmar ; veuve, elle se remaria le 20 juillet 1741 avec Christian Albin. Maître maçon établi à Colmar vers le milieu des années 1720, il y acquit le droit de bourgeoisie le 12 septembre 1734. À partir de 1736, il participa à la construction du vaste édifice de l’Hôpital royal de Colmar, actuel Institut universitaire de technologie. Les plans de cet édifice majestueux avaient été fournis par l’abbé Armand Gaston Félix d’Andlau et l’architecte parisien Antoine Malbert. L’abbé d’Andlau (dont le nom, à la suite d’une erreur de lecture, avait été longtemps altéré par les historiens en « Luppe Dando » !) fut également l’auteur des projets pour la maison patri- cienne de la famille de Goll © à Colmar, reconstruite par J. de Rungs à partir de 1736.
M. Rogez, « Mise au point à propos d’un certain « Luppe Dando »», Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, 1994, p. 69 ; L.-P. Mathis, « Glanures en marge de l’abbé d’Andlau, d’Antoine Malbert et de Jean de Rungs », ibidem, 1994, p. 73-75.
2. Blaise,
(★ Tersnaus, Suisse, 12.4.1705 † Colmar 22.5.1784). Frère de 1. ∞ 20.7.1741 à Colmar Anne Françoise Spony (★ Colmar 7.11.1719 † Colmar 9.12.1781), fille de Jean Georges Spony, tailleur originaire de Wintzenheim, et de Marguerite Spindler. Architecte-juré du Conseil souverain d’Alsace, il en reconstruisit le palais à Colmar à partir des volumes de l’ancien immeuble du Wagkeller, de 1769 à 1771, de conserve avec l’architecte Jean-Baptiste Chassain (1727-1793), inspecteur principal des Ponts et Chaussées. Ce Palais abrite aujourd’hui le Tribunal de grande instance de Colmar.
On lui doit d’autre part les maisons curiales de Landser (1750), Wolfgantzen (1750) et Bernwiller (1752).
F. Schaedelin, « Le Palais du Conseil souverain d’Alsace », La Vie en Alsace, 1929, p. 265-271 (avec portrait, p. 267) ; Ch. Heck, J.-M. Schmitt, Colmar. Panorama monumental et architectural des origines à 1914, Strasbourg, 1983, p. 170.
Théodore Rieger et Jean-Marie Schmitt (1998)
3. François Xavier, dit Félix,
(★ Colmar 30.7.1752 † Colmar 17 floréal an II = 6 mai 1794). Fils de 2. ∞ 8.4.1777 à Colmar Anne Marie Bally (★ Colmar 15.4.1756 † Colmar 23.4.1816), fille de Jean Michel Bally, maître boucher, et de Marguerite Hurst ; veuve, elle se remaria le 12 messidor an III (=30 juin 1795) avec Germain Michel Messier, ingénieur des Ponts et Chaussées du Haut-Rhin. Maître maçon juré de la ville de Colmar en 1782, F.X. de Rungs fut également nommé, la même année, architecte juré du Conseil souverain d’Alsace. Le 11 juin 1788, il obtint le titre d’inspecteur des bâtiments domaniaux de la province d’Alsace, puis le 22 novembre 1791, celui d’inspecteur des bâtiments publics et nationaux du département du Haut-Rhin. Au moment de la Révolution, il abandonna ses prénoms de baptême pour prendre celui de Félix.
Archives municipales de Colmar, dossier documentaire de Rungs.
Jean-Marie Schmitt (1998)