Sculpteur (★ Breitenbach, Haut-Rhin, 23.5.1853 † New York 26.5.1942). Fils de Jean Ruckstull, contremaître, et de Jeannette Steeb. Ses parents ayant émigré aux États-Unis, il étudia les beaux-arts à l’Université de Saint-Louis. En 1882, il fut admis à l’École des Beaux-Arts de Paris, mais faute de moyens financiers, il dut retourner bientôt en Amérique. Le succès de sa première œuvre, un buste de Nick Vedder (un héros d’Irving), lui permit de revenir à Paris et de suivre les cours de l’Académie Julian (1885) où il bénéficia notamment des conseils d’Antonin Mercié. Après son insuccès au Salon de 1891, il ouvrit un atelier à New York. Un beau marbre intitulé Le soir fut primé à Chicago (1893) et acquis par le Metropolitan Museum de New York. Membre influent de nombreuses sociétés artistiques et littéraires, il acquit une grande notoriété au tournant du siècle. Représentant avec brio le « Beaux-Arts style » néoclassique, il exécuta entre autres la figure allégorique de la Phoenicia à la Custom House de Manhattan, la Sagesse et la Force de la Cour d’appel de New York, le monument aux femmes de la Confédération sudiste à Columbia. On lui doit de même des statues d’hommes politiques au Capitole de Washington, les effigies géantes de Goethe, Franklin et Macaulay de la façade de la Library of Congress de Washington, le Solon en bronze qui orne la même bibliothèque. Ruckstull fut aussi un spécialiste du monument commémoratif militaire.
On cite surtout la Gloria Victis de Baltimore, la Défense du drapeau de Little Rock et les statues équestres des généraux Hartranft à Harrisburg et Hampton à Columbia. Dans ses écrits théoriques, il tenta de combattre le modernisme.
Breitenbach-Haut-Rhin, état-civil ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, 1935 et 1958 ; Art Digest, 16, 1942 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, 1987, p. 297 ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, 9, p. 165 ; D. Karel, Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord, Québec, 1992, p. 717-718.
Théodore Rieger (1998)
