Général de brigade, (C) (★ Rennes 19.7.1903 † Boulogne-Billancourt 19.5.1986, inhumé à Brullemail, Orne), ∞ 22.10.1934 Françoise Nativeile. Admis en octobre 1921 à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, officier de cavalerie, servit au Levant de 1925 à 1931 et en métropole de 1931 à 1939. À la déclaration de guerre, le capitaine Rouvillois commanda un escadron du 46e groupe de Reconnaissance dans la région de Lauterbourg. Blessé lors de la défense d’Épinal en juin 1940, il fut fait prisonnier par les Allemands, mais rapatrié de l’Oflag 4 en juillet 1941 pour servir en Algérie, puis à Dakar et au Maroc entre septembre 1941 et septembre 1943. Chef d’escadrons à titre temporaire depuis mars 1943, il fut muté en renfort au 12e régiment de Cuirassiers pour participer au Maroc à la constitution de la 2e division blindée, avec laquelle il rejoignit la Grande-Bretagne et y séjourna de mai à juillet 1944. Débarqué à Grandcamp le 2 août 1944, il participa à la campagne de Normandie, puis à la bataille de Paris, ensuite à la campagne des Vosges entre le 8 août et le 19 novembre 1944. Nommé lieutenant-colonel à titre temporaire, commandant d’un sous-groupement tactique aux ordres du général Leclerc de Hautecloque ©, il se distingua en entrant le premier dans Strasbourg par la place de Haguenau, le 23 novembre 1944, à bord de sa jeep baptisée « Avize » (du nom de sa jument avec laquelle il avait frôlé le record du monde de saut en 1938) venant avec ses chars de Baccarat par La Petite-Pierre et Dettwiller, et faisant prisonnière la Kommandantur avant d’atteindre le pont du Rhin où son subordonné, le maréchal des logis Albert Zimmer, originaire de la Wantzenau, devait laisser sa vie, et adressant à son chef le célèbre message « Tissu est dans iode » (Tissu étant son nom de code personnel et Iode désignant Strasbourg). Après avoir contribué comme commandant du 12e régiment de Cuirassiers à la campagne d’Alsace au sud de Strasbourg, et vers Sélestat, du 28 novembre 1944 au 7 février 1945, il fut affecté jusqu’au 8 avril 1945 au front de l’Atlantique aux opérations du front de Royan d’où il revint à l’Est pour participer encore à la campagne d’Allemagne en avril et mai 1945.
Promu colonel, Rouvillois prit en 1946 le commandement du Groupement blindé n° 2 à Saint-Germain-en-Laye, avant de devenir auditeur à l’IHEDN en 1950, puis d’être affecté au commandement de l’Arme blindée cavalerie de la 4e division à Saumur. Admis à faire valoir ses droits à la retraite, il fut encore promu général de brigade dans la 2e section du cadre de l’État-Major général en novembre 1954. Titulaire de la croix de Guerre avec 14 citations, grand-officier de la Légion d’honneur, décoré de la Presidential Unit Citation et de la Silver Star US.
État des Services du général Rouvillois : Service historique de l’Armée de Terre, cote 14 YD 1329 ; Archives municipales de Strasbourg, Fonds Hoffmann ; Granier, Et Leclerc libéra Strasbourg. Il est plus ou moins parlé du général Rouvillois pour ce qui concerne la partie de sa carrière au 12e Cuirassiers, dans tous les ouvrages qui relatent la campagne de France de la 2e division blindée.
† Jean-Paul Bailliard (1998)