(VIIe siècle). Roswinda, la sœur de sainte Odile, fille du duc d’Alsace Adalric (vers 673-684) n’a jamais existé comme le prouve le travail fondamental de Chr. Wilsdorf sur les Étichonides. En revanche, le culte de la sainte mythique peut retenir l’attention en tant qu’objet historique, mention lapidaire inlassablement recopiée par les historiens des saints et des saintes d’Alsace. L’existence d’une Roswinda, candidate-t-elle aussi à la perfection en suivant sa sœur dans sa fondation de Hohenbourg, apparaît au début du XVIe siècle sous la plume de Jérôme Gebwiler © pour ornementer le culte de celle qui incarnait la sainteté alsacienne, élément constitutif de l’histoire d’Alsace. Le mythe de Roswinda perdure encore, conforté par l’absence totale de sources (et pour cause) et quelque peu enrichi par la découverte au XVIIe siècle d’un tombeau anonyme rapidement attribué à la sainte : l’hagiographie légendaire de Roswinda a connu une longévité remarquable, du XVIe au XXe siècle.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 613-614. En ce qui concerne la non-existence de Roswinda : Chr. Wilsdorf, « Le monasterium scottorum de Honau et la famille des ducs d’Alsace au VIIIe siècle. Vestiges d’un cartulaire perdu », Francia 3, 1975, p. 1-87 ; H. Buttner, « Studien zur Geschichte des Stiftes Hohenburg im Elsass während des Hochmittelalters », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, NF 52, 1939, p. 103-138 ; Pour la légende, première mention : Jérôme Gebwiler (1521), dernière mention : Lexicon der christlichen Ikonographie (1994).
Odile Kammerer (1998)