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ROSENSTHIEL Daniel Auguste

Professeur, chimiste, (PI) (★ Strasbourg 5.7.1839 †Paris 7.3.1916). Fils de Daniel Rosensthiel, baquetier, et de Sophie Wilhelmine Hepp. ∞ Marie Thérèse Balzweiler. Il fit des études à Strasbourg, fut préparateur de chimie à la faculté des Sciences de Strasbourg (1857), succéda en 1865 à Schutzenberger © à l’École préparatoire à l’enseignement supérieur des sciences et des lettres de Mulhouse, professeur de chimie et directeur du laboratoire de chimie. Secrétaire du comité de chimie de la Société industrielle de Mulhouse (1872). Il entra ensuite comme chimiste dans la maison Thierry-Mieg et Cie, nommé directeur. Sa thèse portait sur Recherches sur la formation du rouge d’aniline et sur quelques corps isométriques dérivés du toluène. Il continua ses recherches sur les couleurs d’aniline et les fuchsines. Ses études sur les colorants artificiels firent sa réputation. Il obtint la chaire de chimie tinctoriale au Conservatoire des arts et métiers à Paris. Sa carrière se passa dès lors entièrement dans l’enseignement supérieur. Il assura la direction de l’usine française des colorants la plus réputée : Poirrier de Saint-Denis. Ses recherches sur le noir d’aniline constituent un tournant dans l’histoire des colorants. Il fit également d’importantes recherches sur les dérivés du triphénylméthane, sur les fonctions des fuchsines. Il travailla également sur les dérivés de l’anthrequinone, la nitralizarine. Ses études sur les principes colorants de la garance débouchèrent sur la préparation de plusieurs purpurines. En collaboration avec Emilio Noelting ©, il travailla sur de nouvelles matières colorantes, les dérivés des azoxyamines ; il créa ainsi le noir phénylène. L’influence de la lumière sur la sensation de la couleur le préoccupait, il donna en 1875 une classification personnelle des couleurs dans un article paru dans le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse (1876-1877, vol. 48). Il fut praticien et théoricien de la couleur. Ses vastes connaissances aboutirent à un ouvrage devenu célèbre Les premiers éléments de la science des couleurs, Mulhouse, 1884.
Les publications de Rosensthiel sont très nombreuses, plus de 40 études parues dans le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse entre 1865 et 1890. Il publia également dans le Bulletin de la Société chimique de Paris. Parmi ses publications les plus importantes : « Recherches sur la production du noir d’aniline et sur le chlorate d’ammoniac comme agent d’oxydation », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1865, p. 436 ; « Études sur une matière colorante rouge contenue dans les fuchsines commerciales », ibidem, 1868, p. 747 ; « Mémoires sur l’utilisation de la pression atmosphérique pour le tamisage des couleurs qui servent à l’impression », ibidem, 1873, p. 430 ; « Recherches sur les matières colorantes de la garance », ibidem, 1875, p. 538, 1877, p. 595, 1879, p. 409 ; « Sur la théorie de la formation du noir d’aniline », ibidem, 1876, p. 238 ; « Exposé d’une étude sur les sensations colorées obtenues par l’association des couleurs complémentaires », ibidem, 1877, p. 483 ; « Recherches sur les lois de la vision des couleurs », ibidem, 1882, p, 165 ; Note sur la fixation des couleurs sur les tissus par la vaporisation, ibidem, 1890, p. 403.

Familien Kronik Rosenstiehl 1730-1839 (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Ms 5984) ; J. Ch. Poggendorff, Biographisch-literarisches Handwörterbuch zur Geschichte der exakten Wissenschaften, Leipzig, 1863-1940, t. III-IV ; Histoire de l’École de chimie de Mulhouse, Strasbourg, 1905, p. 52-53 ; M. Prudhomme, « Notice biographique sur Auguste Rosenstiehl », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1920, t. 85, p. 53 ; R. Oberlé, L’enseignement à Mulhouse de 1798 à 1870, Paris, 1961, p. 216-217 ; École supérieure de chimie de Mulhouse – Recherche et documents 1822-1972, Mulhouse, 1972, III, p. 324 ; D. Todericiu, La constitution de la chimie des colorants en France, thèse, Paris, 1984, t. 5.

†Raymond Oberlé (1998)