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ROSEN Conrad de

Maréchal de France (PI, puis C) (★ 29.9.1629 † 8.8.1715, inhumé à Feldkirch). Gendre de Reinhold von Rosen © et issu de la branche familiale de Klein-Roop. Fils de Fabian von Rosen-Klein Roop, héritier des terres de Klein-Roop et Raiskum, et de Sophie von Mengden (1596-1673), fille de Georg von Mengden et de Magdalena von Vietinghof.∞ 14.1.1667 Marie Sophie de Rosen, (PI) (★ Bâle 1638 † 8.10.1686, inhumée le 26.10.1686 à Dettwiller), fille aînée de Reinhold von Rosen © ; 10 enfants, dont 3 filles furent religieuses au monastère de la Visitation de Nancy, dans la foi catholique. Placé en 1642, au collège de Riga, il n’y resta que deux ans, s’enfuit avec un régiment de cavalerie de passage dans la ville. Le prince de Saxe-Eisenach, commandant de ce régiment l’accepta comme page ; puis Conrad fut admis, à Stockholm, parmi les gardes de la jeune reine Christine, pendant trois ans. Ayant tué en duel un capitaine, il fut condamné à avoir la tête tranchée, mais la reine Christine favorisa son évasion et l’envoya en France auprès du lieutenant-général Reinhold von Rosen ©. Il préféra s’engager, en 1651, comme simple cavalier dans le régiment de Brinon qui faisait sa remonte près de Francfort-sur-le-Main. Avec cette unité, il entra en France en 1652. Il échappa à la mort certaine après un vol de chevaux ; l’un de ses compagnons tira le mauvais billet et fut pendu. Il révéla son identité à Brinon. Cornette en 1654, lieutenant en 1655, capitaine en 1656, il commanda la compagnie du comte von Nassau-Ottweiler. Présenté par Brinon au général Reinhold von Rosen, celui-ci l’admit dans son régiment Alt-Rosen et Conrad participa aux campagnes de Flandre (1654-1659). Peu avant la mort de Reinhold, Louis XIV nomma Conrad par commission du 20 novembre 1667, mestre de camp de son régiment Alt-Rosen. L’unité fut licenciée après la paix d’Aix-la-Chapelle (1668). Conrad, très affecté par cette mesure, se retira en son château de Dettwiller. En 1671, la campagne de Flandre nécessita de nouvelles troupes. Conrad céda, après un refus à M. de La Cardonnière, aux instances de Louvois et leva, sur commission du 23 août 1671, un régiment de cavalerie sur le pied allemand, qui prit le nom de Royal Allemand Dragons et fut placé sous le haut commandement du vicomte de Turenne, l’ancien ennemi de Reinhold. Conrad prit part avec son régiment à la bataille de Seneff (1674), à la prise de Gand et d’Ypres, au siège de Cambrai. Le 12 mars 1675, il obtint un brevet de brigadier dans la cavalerie légère, le 20 janvier 1677 celui de maréchal des camps et armées du roi. En 1679, campagne d’Allemagne sous les ordres du maréchal Créqui, bataille de Minden (21 juin 1679), passage de la Weser (30 juin 1679). En 1680, Conrad fut envoyé sur la frontière d’Alsace pour y recevoir la dauphine, princesse Victoire de Bavière. Des réceptions eurent lieu à Sélestat et à Strasbourg (21 février 1680) et la rencontre avec le roi, la reine, le dauphin le 6 mars à Vitry-le-François. En 1682, Conrad passa le commandement de son régiment à son gendre Frédéric Nicolas de Rottembourg ; l’unité prit alors le nom de Régiment de Rothembourg, incorporé à la cavalerie allemande. Conrad, en 1681, avait abjuré la religion luthérienne et embrassé la religion catholique. Cette décision provoqua de sérieuses difficultés familiales. Le roi nantit alors Conrad du commandement en chef au Languedoc, dans les Cévennes et le Roussillon, pour combattre les huguenots insoumis après la révocation de l’Édit de Nantes (1685). Ce fut l’épisode des Dragonnades. Nommé lieutenant-général des armées du roi (24 août 1688), Conrad de Rosen se vit confier le haut-commandement de la flotte et de l’armée envoyées en Irlande en vue de rétablir sur le trône d’Angleterre le roi Jacques II, déclaré déchu et remplacé par Guillaume d’Orange. Le corps expéditionnaire partit de Brest, Jacques II entra à Dublin le 3 avril 1689. Conrad s’illustra de suite; il traversa avec 1000 chevaux à la nage la rivière de Tinne (Shannon) et mit en fuite 8000 Anglais, puis il mit le siège devant Londonderry. Jacques II l’accusa de cruautés et obtint son rappel en France. En 1690 Louis XIV accorda à Conrad la charge de mestre de camp général de la Cavalerie légère (6 avril 1690) et il commanda un régiment de la Maison du roi au cours des campagnes d’Allemagne (1690) et de Flandre (1690-1703) pendant la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Conrad, en mai 1693, fut promu grand-croix de l’ordre de Saint-Louis. En 1703, Louis XIV procéda à la nomination de dix maréchaux de France parmi lesquels Conrad de Rosen. Dernières distinctions: le 1 janvier 1705, Conrad de Rosen fut nommé chevalier des ordres du roi: ordre de Saint-Michel et ordre du Saint-Esprit. Malgré son abjuration, Conrad entretint de bonnes relations avec les pasteurs des paroisses de Dossenheim et Dettwiller, encouragea les sujets réformés du hameau de Rosenwiller à construire en 1685 un temple pour leur usage; en 1690, fut introduit le simultaneum en l’église de Dettwiller.

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 607.

Paul Gerber (1998)