Spécialiste des cadrans solaires, (C) (★Strasbourg 20.10.1905 † Strasbourg 13.12.2000). Fils de Georges Rohr, originaire d’une famille de Muhlbach-sur-Bruche, employé des postes, à Schiltigheim et d’Augustine Roos.∞ 1936 Marie-Antoinette Ruch, de Muhlbach-sur-Bruche; 3 enfants. Après des études secondaires à Strasbourg et une année de mathématiques spéciales, Rohr rejoignit l’école de la Marine, où il obtint le brevet de capitaine au long cours. Jusqu’à son mariage, il sillonna les mers du globe, comme officier de la marine marchande (Asie du Sud-Est, Afrique, Amérique du Sud). C’est l’occasion de beaucoup lire et de faire de nombreuses observations. Une partie de ses souvenirs parurent en trois volumes, d’autres dans des revues comme le Messager Boiteux ou le Chasseur Français. Émaillés de remarques souvent philosophiques, ou pleines d’humour, ces récits où abondent les détails sur les régions visitées, leurs habitants, leurs coutumes, leurs monuments et leur flore, constituent des témoignages précis sur ces pays, il y a près de trois quarts de siècle. Rohr fut mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale comme officier de la Marine française pour commander un démineur dans la Manche. Après les années dans la marine, il fit une carrière à la Caisse d’Épargne, jusqu’à sa retraite en 1965. C’est à partir des années 1950 qu’il s’intéressa à la gnomonique, science dans laquelle il va devenir l’un des spécialistes à l’échelle de la planète, grâce à ses solides connaissances en mathématiques et en astronomie de marin. Érudit, s’exprimant également en allemand et en anglais, comprenant plusieurs autres langues, il n’eut pas de difficultés pour dialoguer avec les spécialistes de tous pays. Sa bibliographie, forte de quelques 200 titres sur le sujet, pour la plupart des articles parus en grande partie dans des revues spécialisées, en France, Allemagne, Angleterre, Pays-Bas, Suisse… comprend notamment le premier traité moderne, d’ailleurs très pédagogique et accessible au grand public, sur le sujet, paru dès 1965 et traduit en anglais, en allemand et en italien. En 1971 parut son ouvrage Cadrans solaires anciens d’Alsace, un inventaire des cadrans alsaciens (dont certains ont déjà disparu entre temps), couronné par le prix de l’Académie d’Alsace. Rohr conçut et construisit de nombreux cadrans dans la région et au-delà. C’est grâce à son étude et son intervention, que la fresque du cadran solaire des Récollets de Rouffach qui relate l’éclipse totale de lune du 16 août 1617, une œuvre unique au monde, a pu être sauvée et restaurée. Rohr continua à publier à un rythme soutenu, jusqu’à ce que la maladie l’empêchât de travailler. Membre de plusieurs associations de gnomonistes, Rohr fut président d’honneur de la British Sundial Society, président d’honneur de la Société Astronomique de France, membre d’honneur de la Deutsche Gesellschaft für Chronometrie, Arbeitskreis Sonnenuhren, qui lui décerna le Goldene Ehrenzeichen.
Les Cadrans Solaires. Traité de Gnomonique, Paris, 1965; Sundials, University of Toronto Press, 1970 ; Les cadrans solaires anciens d’Alsace, Colmar, 1971 ; Die Sonnenuhr, München, 1982 ; Cadrans solaires : Histoire, théorie, pratique, Strasbourg, 1986 ; Meridiane, Torino, 1988 ; Sundials : History, Theory and Practice, New York, 1996.
Guy Toebosch (2006)
