Homme politique († 1294).
Fils de Johannes Roesselmann ©. Il entra au Conseil de ville de Colmar et apparaît comme Schultheiss de Colmar à partir de 1282. Deux années plus tard, le roi Rodolphe de Habsbourg frappa d’une lourde imposition exceptionnelle les biens immobiliers de bourgeois des villes d’Empire, entre autres Colmar, mesure qui provoqua un mouvement de colère chez les intéressés. Les Colmariens allèrent jusqu’à se soulever contre le roi et furent imités par les Haguenoviens. Bien que fonctionnaire royal, W. Roesselmann prit fait et cause pour ses administrés. En juin 1285 Rodolphe de Habsbourg mit le siège devant Colmar qui dut se soumettre et payer l’impôt réclamé tandis que Roesselmann était destitué. Après la mort du roi Rodolphe en 1291, mettant à profit la vacance temporaire du pouvoir, Roesselmann rentra dans Colmar, chassa avec l’aide de ses partisans son successeur et reprit de sa propre autorité les fonctions de Schultheiss, dans lesquelles il fut confirmé par Adolphe de Nassau, le nouveau souverain. Sa politique fut marquée par une vive hostilité à l’égard de la noblesse urbaine et une volonté d’indépendance aux dépens de l’autorité royale. Avec l’évêque de Strasbourg Conrad von Lichtenberg © et Anselm von Rappoltstein © (Ribeaupierre), il se souleva en 1293 contre Adolphe de Nassau qui vint assiéger Colmar. Fin octobre, après un siège d’un mois, la ville ouvrit ses portes au souverain. Roesselman tenta de s’enfuir, mais fut pris, ignominieusement traité, puis exhibé de ville en ville. Il mourut en prison l’année suivante.
X. Mossmann, Recherches sur la constitution de la commune de Colmar, Colmar, 1878, p. 18-23 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 596; Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, t. XVII, p. 212, 220, 254 et 260, et Scriptores rerum germanicarum, nova series, t. IV, p. 49 ; Corpus der altdeutschen Originalurkunden, t. I, p. 444, n° 498 ; V. Samanek, Die Regesten des Kaisersreiches 1273-1313, t. II, Innsbruck 1948, p. 59-60 et 102-110 ; Chr. Wilsdorf, « Comment Colmar devint ville », Histoire de Colmar sous la direction de G. Livet, p. 40-42.
Christian Wilsdorf (1998)