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ROESLIN (RÖSLIN, ROESZLIN, ROESSLIN) Helisaeus (Elisaeus)

Docteur en médecine, astronome, astrologue, géographe et cartographe, historien, numismate, (PI) (★ Plieningen, Wurtemberg, 17.1.1545 † Buchsweiler, an der Ruhr (d’après P. Diesner, Elsass-Lothringisches Jahrbuch, 1935). ∞ I Judith Beurlin, fille de théologien, ∞ II Maria Fehr de Sierck, Moselle. Fils de pasteur, il suivit les cours du gymnase de Stuttgart, bachelier en 1562, magister artium en 1565, docteur en médecine en 1569. Son maître Samuel Eisenmenger, dit Sidocrates, l’introduisit à la connaissance de l’alchimie et de l’astrologie. Il le suivit à la cour de Bade-Durlach, puis s’installa comme médecin à Pforzheim et travailla avec l’apothicaire Gröninger. À l’âge de 27 ans, Roeslin fut nommé médecin personnel du comte de Veldentz à La Petite-Pierre. Il l’accompagna en Lorraine, dans le pays de Nassauet à Paris. Médecin (physicien) des villes de Saverne et de Haguenau, il fut finalement médecin personnel des comtes de Hanau-Lichtenberg, tout en assumant les soins de médecin accoucheur de la région. Vers la Saint-Martin de 1572, il aperçut une nouvelle étoile, une Nova, qu’il décrit dans plusieurs publications. Appelé en 1592 au chevet du Kurfürst (électeur) archevêque de Cologne, Ernst von Bayern, Roeslin prit la liberté de lui dédicacer son ouvrage De opere Dei creationis. C’est en 1593 qu’apparut son œuvre maîtresse, un des premiers alsatiques Des Elsass und gegen Lotringen grentzenden Wassgawischen Gebirgsgelegenheit qui traite de la fertilité de la vallée du Rhin, des bonnes conditions de vie en Alsace, cours d’eau, bois et gibier, minéraux et sources, villes et bailliages, plantes et chevaux sauvages des Vosges, mines de vitriol et de bitume de Lampertsloch, source de Woerth. Il énumère toutes les richesses de l’Alsace en se référant aux Pentateuques, l’Alsace « un paradis terrestre ». Roeslin accorda une grande place aux thermes de Niederbronn. Lors du curage de la source longtemps délaissée, aménagée par les Romains, il suivit de près les travaux entrepris sur ordre de Philippe V, comte de Hanau-Lichtenberg, qui fit remettre la source en état et construire une maison de bains. C’est à Roeslin qu’on doit l’inventaire des 300 pièces romaines trouvées dans le bassin de la source, rempli de pierres et de terre. Il les nettoya, les classa, en notant les différents empereurs et impératrices qui y figuraient, le nombre, le métal et l’état de conservation. Sa publication numismatique importante, bien que de rares fois il ait mal interprété les inscriptions, prouve que les Romains offrirent des pièces de monnaie en particulier à la déesse de la source Diane dans l’espoir d’une guérison. Il procéda à l’analyse de l’eau thermale de Niederbronn en utilisant souvent des conceptions d’alchimiste : métaux, métalloïdes, pierre, sel et cita les maladies à soigner. En 1608, il fut appelé comme médecin personnel du comte J. Reinhart I de Hanau-Lichtenberg, et son séjour à Bouxwiller devait être le plus fructueux de sa vie. Son œuvre Mittenächtliche Schiffahrt imprimé en 1611 avec une carte à projection polaire dépassant largement le cadre alsacien, devait indiquer aux provinces des Pays Bas libérées du joug espagnol, une nouvelle voie maritime polaire pour arriver en Chine et développer ainsi leur commerce. Roeslin étudia les échecs du navigateur W. Barentz, se rendant compte que le pôle magnétique était différent du pôle réel. Il décrit la géographie polaire, le géomagnétisme, la déclinaison magnétique. Roeslin comptait parmi ses correspondants les plus grands esprits de l’époque : Kepler, Tycho Brahe, Mästlin. Il établit l’horoscope de Johann Kepler, avec lequel il entretenait une petite guerre épistolaire. Bien que leurs conceptions différassent, ils gardèrent l’un pour l’autre le plus grand respect. Il devina un magnétisme des corps célestes et prétendait que l’axe de la terre est le prolongement des pôles du ciel et citait le nombre de 23° comme inclinaison maximale du soleil. Ses nombreuses publications démontrent qu’il voulait offrir à ses compatriotes une nouvelle conception de l’univers.

Des Elsass und gegen Lotringen grentzenden Wassgawischen Gebirgs gelegenheit… von aiten Monumenten und gedächtnusszeichen, inn alten Moneten, alen Liebhaberen so wol der Antiquiteten unnd aiten Sachen, als der Natur geheimnussen… dédié au comte Philippe V de Hanau-Lichtenberg, B. Jobin, Strasbourg, 1593 ; Theoria nova Coelestium, Strasbourg, A. Jobin, 1578 ; Speculum mundi, cité par l’auteur en 1597, cet ouvrage introuvable est considéré par certains historiens comme faisant suite à Theoria nova. Cet ouvrage est également cité par Roeslin en 1609 dans la préface de son ouvrage Diskurs ; De Opere Dei Creationis seu de Mundo, Francfort/M., Wechel-Mani-Aubry, 1597 ; Tractatus Meteorastroiogiphysicus, das ist au richtigem lauf der Cometen…, Strasbourg, B. Jobin, 1597 ; Beschreibung des Gesprächs so der Pfalzgrave, der Herzog zu Lützelstein und die Pfalzgravin, die Hertzogin Vonn Wurtemberg, die Witib zu Nürtingen, in glaubens sachen wider mich gefürt… den Herren Räthen überschickt durch Helisaeum Röslin Med, Doct. 20.1.1604, Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg, Varia Eccl. IV, n° 41 ; Politischer und astronomischer natürlicher Discurs von heutiger Zeit Beschaffenheit, Wesen und Stand der Christenheit und wie es ins künnftig in derselben ergehen werde, Strasbourg, 1609 (Roeslin y expose sa biographie en préface) ; Gründlicher Bericht und Bedencken von einem ungewöhnlichen Newen Stern, welcher im Oktober dess 1604 Jahres erstmals observiert, gestellt durch Johann Khepplern, Röm. Kay. May. Mathematicum und Heliseum Roeselinum, der Artzney Doct und der Stadt Hagenaw Physicum, Amberg, 1605 ; Indicium oder Bedencken Vom Neuwen Stern, welcher Schiffahrt Von den Herren Staden und Niderlanden, da? man daselbst herumb in Orient und China kommen möge, ein künstlicher Philosophischer Tractat… dédié aux provinces des Pays Bas, Oppenheim, 1611 ; Prodromus Dissertationum Chronologicarum, Francfort/M., 1612 ; Chronologicia primorum Caesarum ante et post natum Christum, Francfort, 1612 ; Eine Tabella des Weltspiegels, Francfort, 1612 ; Zu Ehrn der Keyserlichen Wahl und Krönung Matthiae und Annae s. K. M. Gemahlin, Francfort/M., 1612 ; Ein Fürnemes Prognosticon oder Denckwürdige Prophezeihung dess fürtrefflichen und weitberühmten Astronomi, H. D. Heilisei Röslins, Grafi. Hanauischer Leibmedicus zu Buxweiler, publication posthume, 1626 ; Lettres du Dr Röslin à Mathias Bernegger, 1612, Hamburger Staats- und Universitätsbibliothek Ms. Supellen Epistolica 15 ; Lettres du Dr Röslin à Mathias Bernegger, 1595 ; H. H. A. Bibliothek Wolfenbüttel, C 38, f° 590-595 ; Lettres du Dr Röslin au Prof. Mästlin, 1589, Württ. Landesbibliothek Cod. mat. 2° 14b.

Archives municipales de Strasbourg, Livre de bourgeoisie III/465 ; Archives municipales de Strasbourg, Reg. Prot. de décès 1616, Bouxwiller ; Archives municipales de Strasbourg, Ks 358, 16.1.1605 et Prot. des XXI, 1605, p. 8 ; séances au sujet des suppliques de Roeslin au Magistrat de Strasbourg ; Archives municipales Haguenau, ABB 53/207 ; Archives départementales du Bas-Rhin, E 2348 : bains de Niederbronn ; Archives municipales de Strasbourg, G 441 : Circumnavigation polaire ; P. Diesner, Das astrologische Prognosticon des Doktor Helisäus Röslin in Hagenau betreffend den Kölner Kurfürst Gebhardt
Truchsess, 1583 ; C. Fritsch, Opera omnia Kepler (correspondance Kepler/Röslin), Prague, 1604 ; J. Kepler, Responsio ad Roeslini Discursum von heutiger Zeit Beschaffenheit, Prague, 1609 ; I. Brun, Carte à projection polaire ab Amsterdamo versus Anion, Strasbourg, 1611 ; Kestner, Medizinisches Gel. Lexicon ; Centralblatt für Bibliothekwesen, 1896, p. 239-311 ; Joecher, Gel. Lex. III/225 ; R. Reuss, Script. Alsat., p. 223 ; H. Hermeling, Die Matrikel der Universität Tübingen, Stuttgart, 1906 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 597-598 ; F. Forrer, « Röslin numismate », Diane et Sirone, Haguenau, 1935 ; P. Diesner, « Das Leben und Sterben des elsässischen Arztes Dr Helisäus Röslin… », Jahrbuch der Elsass-Lothringischen wissenschaftlichen Gesellschaft, XVI, 1935, p. 155 et s. ; idem, « Der elsässische Arzt Dr Helisäus Röslin… », ibidem XI, 1938, p. 193-215 ; H. Haug, « Notes sur Baldung Grien et les chevaux sauvages des Vosges », Revue d’Alsace, n° 91, 1952, p. 92-100 ; H. Georger-Vogt, « La science du Dr Röslin », Alsace historique n° 23, 1980 ; Encyclopédie de l’Alsace, XI, 1985 ; M. A. Granada, « El debate cosmologico en 1588, Bruno, Brahe, Rotman, Ursus, Röslin », Studi filosofici Napoli, 1996.

Hélène Georger-Vogt (1998)