Maître d’œuvre de la cathédrale de Strasbourg († avant 2.11.1276).
∞ Heilika ; 1 fils. Mentionné dans une charte ; sa veuve Heilika fonda une messe pour l’anniversaire de la mort de son mari. À la date du 31 mai, le livre des donations de l’Œuvre Notre-Dame mentionne que le défunt légua à la fabrique de la cathédrale son épée et son baudrier. Plusieurs auteurs ont émis l’hypothèse que maître Rodolphe serait l’architecte de la nef de la cathédrale. Si celle-ci se caractérise en effet par une très grande unicité soulignée par la beauté de la modénature, deux campagnes successives (1235-1250, puis 1253-1275), imputables à des difficultés financières, peuvent être décelées, comme en témoignent les modifications intervenues dans la grammaire décorative ainsi qu’un léger resserrement des quatre travées occidentales. Il est établi que le créateur de la nef de Strasbourg s’est inspiré des grands chantiers d’Ile-de-France de Champagne, et aussi des ateliers de Bourgogne. Quoi qu’il en soit, en l’absence de toute nouvelle source, il est difficile d’avoir quelque certitude quant à une attribution définitive de tout ou partie de la nef à Rodolphe.
A. Schulte, « Aus dem Leben des Straßburger Domkapitels 1150-1332 », VI, Elsass-Lotringisches Jahrbuch, 1927, p. 37-38 ; H. Haug, « Les œuvres de miséricorde du jubé de la cathédrale de Strasbourg », X, Archives alsaciennes d’histoire de l’art, 1931, p. 102-113 ; O. Kletzl, Titel und Namen von Baumeistern deutscher Gotik, Munich, 1935 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XXIX, 1935, p. 160-162 ; Th. Rieger, La cathédrale de Strasbourg, 1958, p. 16 ; R. Recht, Les bâtisseurs des cathédrales gothiques, Strasbourg, 1989.
Jean-Paul Lingelser (1998)