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ROBIN Victor Jean-Martin

Ingénieur chimiste, inventeur, régisseur de forges, (C) (★ Coblence, Rhin-et-Moselle, aujourd’hui Allemagne, 23 floréal an IX = 13.5.1801 † Colmar 7.5.1863).

Fils de Georges Pascal Robin, receveur de l’enregistrement à Coblence, et de Marie Anne Hélène Strobel. ∞ 27.8.1835 à Guebwiller Marie Louise Joséphine Stoll, fille de Jean Baptiste Stoll, propriétaire, ancien maire de Guebwiller, et d’Élisabeth Muller, sa seconde épouse, sœur du baron de Muller ©, maire de Colmar. Ayant commencé des études secondaires au lycée de Bonn, il les poursuivit après 1815, à Strasbourg, puis au collège de Sainte-Barbe à Paris. Après des études supérieures à l’Université de Heidelberg, il fut reçu en tant qu’élève externe à l’École des Mines. Il y fit preuve d’une telle intelligence de la chimie et des analyses qu’il reçut de ses com- pagnons le surnom de « père Chalumeau » et que le directeur de l’École le dispensa du concours de sortie et lui attribua d’office son diplôme d’ingénieur civil. Après une brève période de direction de l’établissement métallurgique de Saint-Hugon, Savoie, il refusa plusieurs postes importants afin de se rapprocher de l’Alsace et de sa famille et entra à l’usine De Dietrich de Niederbronn où il entreprit une série de recherches métallurgiques, telles qu’analyses de minerais, de bois et de charbons. En 1833, il détermina les sels et pour la première fois les gaz entrant dans la composition des eaux de Niederbronn. Mais son principal domaine de recherches devint rapidement l’utilisation des chaleurs perdues dans les hauts fourneaux. Grâce à de multiples et ingénieuses expériences, il modifia complètement les procédés utilisés jusque-là. Les appareils inventés par Robin furent employés partout et parvinrent désormais à utiliser les gaz récupérés directement, pour le service des machines à vapeur. En 1838 Robin se retira définitivement à Colmar. La défense de ses intérêts dans les divers pays où ses appareils se multipliaient sans cesse et les luttes incessantes qu’entraînaient les multiples contrefaçons qui en découlaient, l’amenèrent à céder ses brevets à une association d’ingénieurs dont ils firent la fortune. Mais Robin s’adonna dès lors aux sciences et aux arts. À côté de la peinture qui l’amena à étudier la composition des couleurs et la conservation de certaines, il se livra également à l’horticulture, multipliant dans son jardin plantes et espèces inconnues jusque-là en Alsace. Il se préoccupa également de la vigne, choisissant les meilleurs cépages et recommandant le sucrage pour améliorer les vins produits lors des années médiocres. Il mit également au point nombre d’appareils ingénieux pour fabriquer les vins dans des récipients de faible capacité afin d’en développer le bouquet. La seule exposition à laquelle il prit part fut celle du Concours régional de Colmar en 1860, où il reçut l’unique médaille attribuée à l’œnologie. Ce qui marqua en définitive ses recherches fut le caractère scientifique qu’il leur donna toujours et sa participation en particulier aux Annales de la Société d’agriculture et d’histoire naturelle de Lyon dont il fut nommé membre correspondant en 1857. En même temps, il s’adonna avec fougue à tous les problèmes artistiques et culturels qui se posaient alors à la ville de Colmar. C’est ainsi qu’en 1849, il prit une part active à l’élaboration des plans devant transformer en musée l’ancienne chapelle conventuelle d’Unterlinden et participa activement à l’installation des collections de ce musée dont il fut jusqu’en 1852, le conservateur. De même prêta-t-il son concours à la Société d’histoire naturelle dès que celle-ci entreprit la constitution du musée scientifique auquel il offrit les minéraux autrefois recueillis dans ses explorations ainsi qu’une série d’insectes. Enfin, il seconda efficacement le comité dans le classement de la collection minéralogique. Ignace Chauffour © déclara lors de ses funérailles que « libéral par conviction et par nature, aimant sa patrie, comme l’aimaient les Anciens, il était à la disposition de son pays chaque fois que celui-ci réclamait un service, si pénible qu’il fût » « (on le vit) s’occuper avec un zèle infatigable de l’armement de toutes les gardes nationales du département, intervenir avec fermeté pour arrêter la dévastation des forêts de l’État, opérer avec les ménagements que commandaient les circonstances l’internement des bandes allemandes battues près de Huningue, en un mot, rendre à la chose publique, avec un dévouement que rien ne lassait, les services les plus rudes et les plus désintéressés ». Son fils Victor Jules Robin (★ Niederbronn 11.11.1837 † Wintzenheim 31.8.1878), ? 15.8.1865 à Wintzenheim Marie Caroline Joséphine Herzog, fille de Louis Eugène Herzog., manufacturier, et de Caroline Kohler, fut directeur des établissements Herzog à Logelbach près de Colmar. Ce fut également le cas de son petit-fils Marie Émile Georges Robin (1868-1943).
« Appareils pour les essais au sujet de la vinification et de l’entretien des Vins », Ann. Soc. Agr. de Lyon, 3e série II, 1858 et IV, 1860.
Dr Kuhn, Description de Niederbronn et de ses eaux minérales, Strasbourg, 1835 ; Fournet, « De l’influence du mineur sur les progrès de la civilisation », Mémoires de l’Académie des sciences de Lyon, 2e série XI et XII, 1862 ; Glaneur du Haut-Rhin du 24.5.1863 ; Dr Faudel, Notice biographique sur M. Victor Robin, Colmar, 1877 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 588.

Georges Foessel (1998)