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ROBIDA Frédéric

Artiste-peintre (★Argenteuil, 11 juin 1884 † Reims, 2 septembre 1978).

Fils de l’artiste-peintre et homme de lettres Albert Robida (1848-1926), dont la mère était alsacienne, et de Marguerite Cécile Noiret (1861- ?). ∞ 28 juillet 1913 à Paris Marcelle Paule Georgina Dubost. Frédéric Robida fait ses études à l’école des Arts décoratifs de Paris, puis devient professeur à l’école des Arts décoratifs de Limoges. Pendant la Première Guerre mondiale, il est sous-lieutenant au 214e régiment d’infanterie. En mai 1919, il demande à l’administration des Beaux-Arts à Paris de le charger d’une mission d’étude de l’enseignement artistique et des musées en Alsace et il s’installe à Strasbourg. Le 8 juillet 1919, le commissaire général de la République en Alsace et Lorraine, Alexandre Millerand, lui confie une mission d’étude des vestiges et souvenirs de guerre du front d’Alsace afin de délimiter les sites à classer parmi les monuments historiques. Le « rapport Robida », rendu le 15 octobre 1919, établit la doctrine de protection et de mise en valeur des vestiges et souvenirs de guerre de la Première Guerre mondiale en Alsace et Lorraine pour toute la durée de l’entre-deux-guerres. Il conduit au classement parmi les monuments historiques de la plateforme de tir d’artillerie de 380, qui tirait de Zillisheim sur Belfort (1920), et des champs de bataille du Hartmannswillerkopf, du Linge et de la Tête des Faux (1921). Vers 1925, Frédéric Robida quitte Strasbourg pour Calais. Installé au Vésinet en 1927, il se passionne pour l’histoire de la ville et contribue à en préserver le site. Après 1945, il dirige la Revue du Touring Club de France et vit quelques temps à Charleville-Mézières.

Pendant son séjour en Alsace, Frédéric Robida est membre de l’AIDA (Association des Artistes Indépendants d’Alsace) et participe à plusieurs expositions : en 1920 au « Magmod »  (actuelles Galeries Lafayette) à Strasbourg avec d’autres artistes alsaciens, à la Société des Arts de Mulhouse, et avec Fleury, à la Maison d’Art alsacienne ; en 1921 avec un groupe d’artistes dont Welsch, Blumer, Gachot, Cammissar et Kamm ; en 1922 à la Maison d’Art alsacienne avec R. Debus et à l’Exposition régionale d’art et d’art appliqué à l’Orangerie ; en 1923, à l’exposition de Thann. Durant cette période, il exécute principalement des aquarelles et des pastels qui représentent des paysages alsaciens.

 

Nicolas Lefort (décembre 2014)

Bibliographie :

Bibliographie : BAUER (A.) et CARPENTIER (J.), Répertoire des Artistes d’Alsace des XIXeet XXe siècles, Peintres, sculpteurs, graveurs, dessinateursM-R, Strasbourg, éditions Oberlin, 1987, p. 293. LOTZ (François), Artistes peintres alsaciens de jadis et de naguère (1880-1982), Kaysersberg, éditions Printek, 1987, p. 262. Sur le rapport Robida, voir : CLAVERIE (André), « L’éthique d’un classement de monuments historiques commémorant la guerre 1914-1918 en Alsace », dans Dialogues transvosgiens entre les trois régions Alsace/Franche Comté/Lorraine, Aspects d’hier et d’aujourd’hui, 10, 1995, p. 121-127. HENSEL (Florian), Le Lingekopf de 1915 à nos jours, Colmar, Jérôme Do Bentzinger éditeur, 2013. LEFORT (Nicolas), Patrimoine régional, administration nationale, La conservation des monuments historiques en Alsace de 1914 à 1964, thèse de doctorat en histoire, volume 1, Strasbourg, 2013, chapitres 4 et 7.

Sources :

Sources : Archives départementales du Bas-Rhin, 121 AL 1091. Ordre de mission du 8 juillet 1919. Archives départementales du Haut-Rhin, AL 55568. Frédéric Robida, Rapport sur le classement des souvenirs de guerre des fronts d’Alsace et de Lorraine, 15 octobre 1919, 8 dossiers, 28 pages et 16 illustrations. Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (Charenton-le-Pont), 80/11/61.