Skip to main content

RIVAGE Michel

Révolutionnaire, membre du conseil du département du Bas-Rhin. (C) (★ Seboncourt, Aisne, 3.4.1746 † Strasbourg 11.3.1826).

Fils de Michel Rivage, cultivateur, et de Marie Françoise Vassaux. ∞ I 2.7.1771 à Strasbourg (Saint-Louis) Marie Élisabeth Spoor († Strasbourg, 23.7.1802), « nouvelle convertie », fille de Jacques Daniel Spoor, pelletier, et d’Anne Élisabeth Flam.∞ II 12.3.1806 à Strasbourg Marie Rose Mouff (★ Soultz, Haut-Rhin, 28.9.1769), fille d’Ignace Mouff, alors viguier, et d’Anne Marie Walderspül. Successivement militaire, employé à la Monnaie, commissaire des guerres, négociant, il était établi à Strasbourg depuis 1771. Reçu membre de la Société des Amis de la Constitution de Strasbourg le 5 février 1791, il lui offrit un buste de Mirabeau en octobre de la même année. Après la scission de février 1792, qu’il avait contribué à provoquer, il présida deux fois le club des Jacobins (dit aussi “société populaire”). En août 1792, le comité central des sections de Strasbourg lui confia une adresse d’adhésion de la commune à la suspension du roi, à remettre au député Christophe Guillaume Koch © pour être communiquée à l’Assemblée nationale. Rivage empocha les 300 livres pour frais, se rendit à Paris, pérora à plusieurs reprises aux Jacobins de la capitale, mais ne remit jamais l’adresse, laissant ainsi se propager dans l’opinion révolutionnaire d’alors, que les Strasbourgeois n’avaient pas voulu adhérer aux décrets de l’Assemblé nationale, ce qui leur porta longtemps préjudice. Les motivations du comportement de Rivage n’ont jamais été établies. Le 24 janvier 1793, les commissaires de la Convention nationale, Couturier et Dentzel ©, venus épurer les autorités locales, le nommèrent membre du Conseil général du département. Cependant, frappé de destitution par l’arrêté du 12 brumaire Il (2 novembre 1793) de Saint-Just © et Lebas ©, cassant tous les corps constitués, il fut déporté dans les prisons de Metz et le 25 brumaire (15 novembre) les mêmes représentants ordonnèrent sa comparution devant le tribunal militaire pour malversations dans ses fonctions de commissaire des guerres. Transféré à Paris, il fut écroué à l’Abbaye le 20 ventôse II (10 mars 1794), puis à la Conciergerie, et libéré par l’effet du 9 thermidor. Revenu à Strasbourg, il fut poursuivi comme ancien terroriste, incarcéré le 8 prairial III (27 mai 1795), mais élargi trois mois plus tard par ordre du comité de sûreté générale de la Convention nationale. À partir de ce moment, Rivage n’apparut plus sur la scène publique. Dans une de ses dernières lettres à sa femme, l’ancien maire Dietrich © donnait ainsi son opinion sur Rivage : « j’ai toujours eu aussi peu de confiance dans son patriotisme que dans sa probité ».
Archives municipales de Strasbourg, 1MW47/112 et 146; 44MW32; 205MW15 (419-421);
267MW68/96/238 et 240 ; 270MW 58/59; 282MW4 ; Archives départementales du Bas-Rhin, 1 L 493 (p.769) ; 1 L 730 ; Archives de la Préfecture de Police de Paris, AB.297(91) ; Archives nationales, F7477493, doss. 5 ; Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, M 5.941,52 et M 6.809,11 ; Livre bleu, t. 1, pièce n° 74; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p. 155; E. Barth, « Notices biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs », Revue d’Alsace, 1881, p. 424-428; Aulard, La Société des Jacobins, t. 4, p. 289, 295, 300 et 309.

Claude Betzinger (2006)