Comte d’Ostfrise et de, doyen du Grand-Chapitre de la cathédrale de Strasbourg, (C) (★ Château de Rietberg, Nordrhein-Westfalen, 13.11.1651 † Strasbourg 15.3.1690).
Fils du comte Johann IV et d’Anna-Catharina, comtesse de Salm-Reifferscheidt. Chanoine de Paderborn et d’Osnabrück, écolâtre de Strasbourg (1682), grand-écolâtre de Cologne (1687), élu doyen de Strasbourg (1688), le comte de Rittberg participa activement à la vie et aux mutations du chapitre confronté aux turbulences de l’époque. Sans faire partie de la commission royale établie en 1686, il approuva la confirmation du statut capitulaire de 1650. Il contribua à l’élaboration de la nouvelle réglementation (1687) qui attribuait, sous réserve de 16 quartiers de haute noblesse, huit canonicats sur 24 à des « seigneurs français ». La même année, Louvois le chargea de rechercher un artiste capable de concevoir les chandeliers que Louis XIV voulait offrir à la cathédrale. Le choix tomba sur Martin Frémery, l’auteur du maître-autel à baldaquin (1685). Ardent défenseur de la cause française et de l’évêque de Strasbourg, Guillaume Egon de Fürstenberg, il fit élire celui-ci comme coadjuteur de l’archevêque-électeur de Cologne, Maximilian Heinrich (1687). L’année suivante, malgré la mise en garde de l’empereur qui le traitait de laquais de la France et de traître, il vota la nomination du cardinal comme archevêque et fut mis au ban de l’Empire. À la fin de sa vie, le comte de Rittberg fit don à la cathédrale de nombreux ornements précieux qui servirent pendant tout le XVIIIe siècle (testament du 16 février 1690). Son exécuteur testamentaire, le vicaire général Louis de Gouy de Cartigny, fit exécuter dans la chapelle Saint-André un beau mausolée avec le buste du défunt. L’œuvre qui subsiste intacte est parfois attribuée au sculpteur François Francin, de la famille des Coustou et des Coysevox, qui s’installa à Strasbourg en 1694.
Archives municipales de Strasbourg, état-civil ; Ph.-A. Grandidier, Essais historiques et topographiques sur l’église cathédrale de Strasbourg, Strasbourg, 1782, p. 301, 308, 369 ; idem, Supplément et appendice, Paris, 1868, p. 37-38 ; A. Straub, Geschichtskalender des Hochstifts und des Munsters zu Strassburg, Rixheim, 1891, p. 38, 57, 85 ; J. Claus, « Das Münster als Begräbnisstätte und seine Grabinschriften » Strassburger Münster-Blatt, 1905, p. 9-26 ; J.-M. Thiriet, Le Grand-Chapitre de Strasbourg au XVIIIe siècle, DES Strasbourg, 1967 ; J. D. Rietstap, Armorial général, II, Berlin, 1934, p. 577 ; W. Leesch, « Die Grafen von Rietberg aus den Häusern Arnsberg und Ostfriesland », Westfälische Zeitschrift, 113, 1963, p. 283-376.
Théodore Rieger (1998)