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RING Bernard Jacques Joseph Maximilien de

Archéologue (starf; Bonn 27.5.1799 † Bischheim 5.3.1873).

Fils de Bernard Ring, propriétaire, et de Anne Marie Élisabeth Catherine van Gillissen. ∞ Joséphine baronne von Ulm auf Erbach ; 2 fils : Adolphe © 2 et Napoléon © 3. Ring choisit, après les troubles de 1848 en pays de Bade, de s’établir en Alsace, et s’acheta un petit domaine à Schiltigheim. Membre de 1849 du Comité électoral du « parti de l’ordre », sa candidature à l’Assemblée législative ne fut cependant pas retenue par le Comité. Passionné pour l’archéologie et l’histoire de l’art, dès son adolescence, il exerça ainsi le métier d’historien et d’archéologue. En 1844, il fut nommé correspondant du ministère de l’Instruction publique pour la préparation du Corpus des inscriptions latines et en 1853, il devint correspondant du comité des travaux historiques, couronnement de l’activité de toute sa vie. Il fut également membre correspondant de l’Institut archéologique français de Rome. En tant que dessinateur et peintre de paysages, il effectua d’innombrables vues de paysages et de monuments, tant en France qu’en Allemagne, dont certaines furent publiées dans Vues pittoresques des vieux châteaux de l’Allemagne, le Grand-Duché de Bade, Strasbourg, 1829.

Membre actif de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, il publia de nombreux ouvrages et articles consacrés aux antiquités de l’Alsace, d’époque celtique, romaine ou médiévale. Il fut également un collaborateur assidu de la Revue d’Alsace de 1854 à 1869, avec une série d’articles sur « Symbolismes et légendes ». Sa vision du culte chrétien, qu’il présente comme une transformation du paganisme, lui valut de violentes attaques menées par les catholiques de son époque. Son œuvre majeure reste toutefois Les tombes celtiques de l’Alsace où il publia les fouilles menées, à partir de 1857, dans plusieurs dizaines de tertres funéraires protohistoriques dans la région de Sélestat, Heidolsheim, Ensisheim, dans la forêt de la Hardt et de Haguenau, à Hatten, Brumath… Certaines de ces fouilles furent d’ailleurs menées à l’instigation directe de Napoléon III, en relation avec les travaux de l’empereur sur Jules César et sur la bataille livrée par ce dernier à Arioviste dans le Sud de l’Alsace. Dédié à Napoléon III, cet ouvrage témoigne de ses qualités d’observation et de dessinateur et fit de lui un des pionniers de la protohistoire en Europe.

P. Ristelhuber, Bibliographie alsacienne, 1874, p. 89 ; Revue catholique d’Alsace, 1863, p. 26 et 1866, p. 29 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 578-579 ; Encyclopédie de l’Alsace, XI, p. 6454-6455 ; François Igersheim, Politique et administration dans le Bas-Rhin (1848-1870), Strasbourg, 1993, p. 827 ; S. Bock, Badische Burgen und romantische Sicht-Auswahl aus den Beständen des Augustiner Museums, Fribourg-en-Brisgau, 1993, p. 210.

Bernadette Schnitzler (1998)