Libraire et relieur strasbourgeois († après 23.8.1579). ∞ 3.6.1542 à Strasbourg Salomé Einhart, veuve de Mathis Zezel, relieur (Archives municipales de Strasbourg, KS 462 f° 69) ; 1 fils (?) Christof, membre du Grand Sénat entre 1583 et 1598. Dans une lettre de 1544, adressée par le pasteur Bartholme Bauer de Reutlingen à Ludwig Gremp ©, on apprend que Riedlinger se procurait à Reutlingen des peaux de porcs pour ses travaux de reliure (Archives municipales de Strasbourg, série V 132/14). La même année Riedlinger est signalé comme fournisseur de livres du réformateur Fagius © à Constance. En 1557 Riedlinger signa un contrat d’association avec les imprimeurs strasbourgeois Froschesser et Samuel Emmel © (Archives municipales de Strasbourg, KS 92 f° 131-132) selon lequel Froschesser et Riedlinger devaient procurer le papier à Emmel et participer pour la moitié aux gains et pertes de la société. Pour la jouissance des presses d’Emmel, les deux associés payèrent à ce dernier une somme forfaitaire de 150 florins. Riedlinger fut le fournisseur attitré en livres du pasteur Cunmann Flinsbach. Entre autres Riedlinger lui procura en 1561 les œuvres de Luther publiées à Jena, lui relia le Corpus de la doctrine chrétienne ainsi qu’une Bible latine in-folio, les Concordances bibliques (Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg 156, p. 366) et les Commentaires de l’évangéliste Luc. Le nom de Riedlinger est cité en 1558 lors d’une enquête suscitée par le pasteur Johann Marbach © au moment de la parution à Pforzheim (Bade) de la Postille de Johann Werner, disciple de Schwenkfeld, dont quatre exemplaires furent trouvés chez Riedlinger. À la suite de cette enquête, le Magistrat établit une sévère censure des livres mis en vente à Strasbourg. Riedlinger fréquenta régulièrement les foires de Francfort où il possédait un correspondant, le renseignant sur toutes les nouvelles parutions (Archives municipales de Strasbourg, V, 132/94). Riedlinger relia en 1579 des ouvrages pour Ludwig Gremp ©, avocat de la Ville. Riedlinger était en correspondance directe ou indirecte avec le célèbre humaniste Amerbach de Bâle. Il en ressort qu’il était le facteur de l’imprimeur Johann Herwagen et qu’il avait des relations commerciales et bancaires avec des habitants de Bâle et d’Augsbourg (Archives municipales de Strasbourg, AA 2007 f° 17). Son nom apparaît aussi dans les comptes de la firme Froben-Episcopius entre 1557 et 1563. Signalons enfin que Riedlinger fut chargé de dresser l’inventaire de la succession du jeune Christoph Bullinger, décédé à Strasbourg : il en rendit compte au père du défunt, le réformateur zurichois, en date du 10 mars 1569.
Archiv für Geschichte des deutschen Buchwesens, t. 5, août 1879, p. 15-16, 103 ; J. Ficker, O. Winckelmann, Handschriftenproben..., t. 2, p. 65A; A. Hartmann, Amerbachkorrespondenz, Bâle, 1958, t. 5, n° 2574 ; J. Hatt, Liste des membres du Grand Sénat de Strasbourg…, Strasbourg, 1963, p. 520 ; F. Ritter, Histoire de l’imprimerie alsacienne aux XVe et XVIe siècles, Strasbourg, 1955, p. 229, 268, 358 ; B. R. Jenny, Amerbachkorrespondenz, Bâle, 1967, t. 6, nos 2666, 2835 note 3, 2897 ; F.-J. Fuchs, « Une association d’imprimeurs-libraires à Strasbourg au XVIe siècle : Samuel Emmel, Christophe Riedlinger, Jacques Froschesser », Festschrift Kurt Köster zum 65. Geburtstag, Francfort s. M., 1977, p. 229-235.
† François-Joseph Fuchs (1998)
