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RICHEZ Jean Claude

Historien, militant politique et culturel, (Pr) (★ Jurançon, Pyrénées Atlantiques, 23.4.1946).

Fils de Claude Richez, cadre commercial, et de Raymonde Mano, infirmière. Sa famille s’étant établi à Strasbourg, Richez a fait de 1965 à 1968, des études de Sciences économiques tout en militant à JCR (Jeunesses communistes révolutionnaires) dont il est membre du Comité national en 1966. Il a adhéré en 1967 au parti communiste internationaliste. Il a alors été engagé dans toutes les grandes mobilisations d’avant Mai 1968 et en particulier au mouvement de solidarité avec le SED allemand de Rudi Dutschke et a pris part à la grande manifestation de Berlin à Pâques 1968. En mai 1968, il a participé à l’ouverture du mouvement à Strasbourg, aux comités étudiants ouvriers, puis à l’Université critique. Il a publié les Cahiers de l’Université rouge (1 numéro, consacré à l’analyse de Mai 68 à Strasbourg et rédigé en collaboration). De 1971 à 1974, il a préparé une licence d’histoire tout en collaborant à Rouge et en suivant l’avenir du TNS en tant que correspondant de cet organe politique. Il a fait en même temps une carrière d’enseignant en histoire à Munster, Saverne et Lutterbach entre 1975 et 1979, a publié les 11 numéros des Cahiers de l’Alsace Rouge et a participé au Budderflade d’Armand Peter © et Jean Paul Sorg ©. En 1977, il a été l’animateur de la liste « Strasbourg aux travailleurs » qui a recueilli près de 5 % des voix aux élections municipales. Son mémoire de maîtrise d’histoire (Strasbourg, II, 1979) est consacré à Novembre 18 en Alsace. Conseils de soldats et d’ouvriers. Revendications de classe et revendications nationales. En 1980 il a passé un DEA d’histoire qui s’intitule : Notes de recherches sur le mouvement ouvrier et la question des minorités nationales en Europe occidentale. Grâce à une bourse de recherche dans le cadre du projet intégré France-Québec, il a préparé en 1980-1981 un doctorat de sciences politiques à l’Université du Québec, suivi en 1982 d’un DEA de sociologie à l’Université des lettres et sciences humaines de Strasbourg sur Le référant national dans les mouvements grévistes. En 1982-1985, il a été chargé d’enseignement à l’Université de Metz en sciences sociales appliquées au travail. Au Québec, il a pris ses distances d’avec la IVe Internationale, en désaccord sur la question du référendum sur la souveraineté-association, proposée alors par le gouvernement québécois. En 1981, il a participé au lancement de la revue d’analyse politique « conjoncture politique au Québec », dont il a rédigé l’éditorial du premier numéro. De retour en France, il a participé activement aux côtés d’Armand Peter, au mouvement culturel alsacien. Membre fondateur de Unser Gerechtigkeit, puis de « l’Atelier alsacien ». Il a animé avec Armand Peter et Werner Rohman la galerie Transit, place d’Austerlitz (1986-1989). Il a mené une tentative de conjuguer alsacianité et modernité. Il a été candidat aux élections municipales de 1983 sur la liste « Strasbourg Village » dirigée par Armand Peter (près de 5 % des voix). Il est également membre fondateur et vice-président du Club Jacques Peirotes en 1986. En mars 1989, il devient conseiller municipal, puis communautaire, sur la liste de Catherine Trautmann ©. Il a été président de la commission de dénomination des rues et chargé de mission sur le bilinguisme. Membre de la commission des sites, il est nommé « Coordinateur pour la commémoration de la Révolution française » (1989), de l’évacuation de Strasbourg (1989) de la destruction de la Synagogue (1990), de la libération de Strasbourg (1994), Sentier de la mémoire juive de Strasbourg (1990) et des « itinéraires historiques de la Ville » (1993). Il est également membre du groupe d’expert pour les commandes publiques artistiques pour le tramway. En mars 1995, il devient adjoint au maire chargé de la jeunesse et de l’éducation populaire. Président de la fondation de l’Œuvre Notre-Dame, il a été également élu président d’« Eté jeune », puis chargé des cultes (1997). Il a participé activement au mouvement de solidarité avec la Bosnie (citoyens pour Sarajevo 1993-1994) et est membre fondateur du « Front citoyen » créé à l’occasion de la tenue à Strasbourg du congrès du Front National (1997). Est depuis 1996 auteur et directeur de collection à la Société « Carmin Films » de Strasbourg.

Encyclopédie de l’Alsace, Strasbourg 1982-1986 (direction pour la vie politique et l’histoire contemporaine et rédaction de nombreux articles et notices) : Conseils ouvriers et conseils de soldats : revendications sociales et revendications nationales en Alsace en novembre 1918 (s.l.n.d.) : « La révolution de novembre 1918 en Alsace… », Revue d’Alsace, 1981, p. 153-168; « L’Affaire Dreyfus, L’Alsace et les Alsaciens », ibidem, 1986, p. 283-305 ; avec L. Strauss, Fr. Igersheim, S. Jonas, (dir.), Jacques Peirotes et le socialisme en Alsace, Strasbourg, 1989 ; Haut-Koenigsbourg, Le château d’illusion – L’invention romantique du château du Haut-Koenigsbourg, Strasbourg, 1989 (édition allemande, 1991); en collaboration, Documents d’histoire contemporaine de l’Alsace, Langue et culture régionale, CRDP, Strasbourg, 1990 ; avec L. Strauss, (dir.), « Les congés payés », Le Mouvement social, n° spécial, n° 150, 1990 ; édition, préface et notes de R. G. Sager, Mémoire d’un bout à l’autre, Strasbourg, 1991 ; avec A. Wahl, La vie quotidienne en Alsace entre France et Allemagne (1850-1950), Paris, 1993 ; avec P. Deyon, L, Strauss, Marc Bloch, l’historien et la cité, Strasbourg, 1997 ; Le Front populaire en Alsace, Land un Sproch, Les cahiers du bilinguisme, n° 123, 1997, p. 15-18. « Science allemande et foresterie française. L’expérience de la rive gauche du Rhin, D. Woronoff », Révolution et espaces forestiers, Paris, 1989, p. 232-246 ; avec A. Bloch-Raymond, « Configurations alsaciennes : le forestier, le chasseur et le randonneur », Anthropologie sociale et ethnologie de la France, Louvain, 1989 ; « Émeutes antisémites et révolution en Alsace », Révolte et société, Actes du colloque d’Histoire au présent, Paris, mai 1988, t. 2, publications de la Sorbonne, Paris, 1989 ; avec L. Strauss, « Le mouvement de mai 1968 en Alsace », Revue des sciences sociales de la France de l’Est, n° 17, 1989-1990, p. 117-155 ; « Logement social, urbanisme et socialisme municipal », Les lumières de la ville, n° 1, janvier 1990, p. 60-75, Banlieue 89 ; avec C. Burlen, Les laboratoires de l’expérimentation municipale, Ministère du logement, novembre 1990 (10 p.) ; « Le forestier, le chasseur, le législateur : les enracinements historiques du droit local de l’environnement », Histoire du droit local, Institut du droit local Strasbourg, 1990, p. 161- 172 ; « Un adversaire de l’émancipation des juifs, Jean-François Reubell », Les juifs d’Alsace et la Révolution française, XIe Colloque de la Soc. d’hist. des israélites d’Alsace et de Lorraine, Strasbourg, 1990, p. 45-53 ; avec L. Strauss, « L’Alsace, une région décalée », Actes du colloque, Acteurs et terrains du mouvement social de mai-juin 1968, Paris, 1991, p. 163-183 ; « Le juif, le forestier, l’État : l’affaire de Marmoutier », Ethnologie française, n° 3, 1991, t. 21, p. 282-291 ; « La ville frontière, généalogie des espaces et topologie des mémoires », Revue des sciences sociales de la France de l’Est, n° 19, 1991-1992, p. 31-41 ; « La mémoire sans concession », Saisons d’Alsace, n° 111, 1991 ; « Strasbourg dans la transformation de la forêt vosgienne en espace de loisirs », Le bois et la ville du Moyen-âge au XXe siècle, Éc. Normale Sup. de Fontenay, Saint-Cloud, 1992, p. 123-134 ; « Aux origines de l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg, les malentendus de la modernité, Saisons d’Alsace, n° 116, 1992, p. 67-85 ; « Politique du patrimoine et pollution », Monuments historiques, n° 182, 1992, Paris, p. 91-95 ; « La ville utopique », Les cahiers de Strasbourg, Le désir d’Europe, n° 1, 1992, p. 279-291 ; « Quel droit de chasser pour l’Alsace ? », Saisons d’Alsace, n° 118, 1992-1993, p. 37-58 ; « Système des Beaux-Arts et enseignement des Arts décoratifs ou l’impossible révolution », F.R. Carabin, 1862-1932, Strasbourg, 1993, p. 139-146 ; « Le Struthof, horreur dans les Vosges », Saisons d’Alsace, n° 121, 1993, p. 58-63 ; « La résistance alsacienne de « l’intérieur » », Saisons d’Alsace, n° 121, 1993, p. 233-248 ; « Tombeau pour Pharaon. L’exposition Tomi Ungerer », Saisons d’Alsace, n° 122, 1993-1994, p. 107-114 ; A. Rauch, « Les Vosges comme espace de loisirs au XIXe siècle », Sports et loisirs en Alsace, Paris, 1994, p. 93-102 ; avec L. Strauss, « Promenades et excursions dominicales des ouvriers alsaciens avant la seconde guerre mondiale », Rauch, op. cit., p. 81-89 ; « Le Rhin fleuve d’Europe, le Rhin fleuve européen », Der Rhein, Le Rhin, de Waal, Cologne, 1996, p. 11-18 ; avec A. Rauch, « Paris-Strasbourg : vers les provinces reconquises », La marche, la vie, Autrement, Paris, 1997, p. 141-169.

Films : Mémoires d’Alsace (1918-1945), Carmin Film, Édition Montparnasse, Paris, 1995 (56 min.) ; Mémoire d’Alsace (1945-1970), Carmin Film, Édition Montparnasse, Paris, 1996 (56 min.) ; Soirée thématique, L’Alsace entre ouverture et repli : Le voyage d’un Français de l’intérieur, avec F. Campain, Strasbourg, 1996 (58 min.) : Dis-moi quel est ton pays. Strasbourg dans l’entre-deux guerres, avec T. Wehn-Damisch, Strasbourg, 1996 (56 min.) ; L’Alsace dans toutes ses histoires, Carmin Film-France 3 Alsace (42 émissions de 13 min. à partir d’archives privées filmées).

† Georges Foessel (1998)