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RENGGUER (RENGUER, RENGGER), dit RENGGUER de la LIME, Joseph Antoine

Syndic des états de la principauté de Bâle, conseiller aulique et secrétaire particulier du prince-évêque de Bâle, (C) (★ Altkirch 5.6.1734 † 1812).

Fils de Jean Jacques Christophe Rengger, administrateur et conseiller intime de l’évêque de Bâle, et de Béatrice Nansé. ∞ Anne Priqueler, nièce de l’évêque J.-B-.J. Gobel ©. Immatriculé à l’Université de Strasbourg le 21 octobre 1752, docteur en droit le 29 mai 1754. Son oncle Gobel lui procura une charge dans la principauté de Porrentruy, où il encouragea le mouvement révolutionnaire de 1789 à se propager dans tout l’évêché de Bâle. Le prince-évêque Joseph de Roggenbach s’adressa à l’empereur Léopold d’Autriche, lui demandant des troupes pour maintenir l’ordre. Celles-ci arrivèrent le 20 mars 1791. Rengger partit chez son oncle Gobel nommé évêque constitutionnel et métropolitain de Paris. « Je viens de lire » dit Peter Ochs, le futur chancelier de Bâle, « une missive pour M. Renguer de la Lime, datée de Paris le 11 mai 1791, où je trouve : Si ceux des cantons suisses que l’on accuse justement d’aristocratie s’aveuglaient jusqu’au point de permettre que 10.000 Autrichiens vinssent successivement s’établir dans les états de l’évêque de Bâle pour attendre le moment favorable de pénétrer en France, quel reproche n’aurait-on pas à se faire d’avoir négligé les avis du sieur de la Lime ». Rengger continua ses actions. Le vicomte de Mirabeau émigré et frère du révolutionnaire, réunit à Porrentruy les sujets mécontents de la région. Une assemblée ouverte décida de remplacer Rengger comme syndic des États. Un mémoire fut adressé à l’Assemblée nationale de Paris, mais les troupes françaises envahirent la principauté et Rengger y reparut, entouré des plus fougueux révolutionnaires de Delle et de Belfort ; mais, incertain de sa propre sécurité, il partit pour Delémont et se retira ensuite à Bâle. Arrêté, relâché, il se rendit à Porrentruy dans le but d’assiéger le château. Le 1er juin 1792, il s’adressa de Delle « à tous ses concitoyens du pays libre de Porrentruy » et rentra à Bâle avec ses partisans « libérateurs du peuple ». On vota la déchéance du prince-évêque, un conseil de Régence fut institué, auquel succéda l’éphémère République rauracienne (novembre 1792 – mars 1793). Le pays fut alors réuni à la France sous le nom de département du Mont-Terrible, puis intégré dans celui du Haut-Rhin en 1793. Les intrigues de Rengger avaient abouti. Il mourut deux ans avant que Porrentruy fit retour à la Suisse.

Knod, Die alten Matrikeln der Universität Strassburg, 1621 bis 1793, 1897-1902II, 405, 597 ; G. Steiner, Grenzbesetzung bei Basel im Revolutionskrieg 1792-1795 ; idem, Korrespondenz des Peter Ochs, t. I, p. 276 ; A. Quiquerez, Histoire de la Révolution de 1791 à Porrentruy et dans l’évêché de Bâle, Porrentruy, 1881 ; L. Vautrey, Histoire de l’évêché de Bâle, 1886 ; J. Gressot, Porrentruy à travers les âges ; Buser, Bistum Basel und die franz. Revolution ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 546-548 ; G. Gautherot, La Révolution française dans l’ancien évêché de Bâle, II : le département du Mont Terrible, Paris, 1958 ; J.-R. Surrateau, Le département du Mont-Terrible…, Paris, 1965 ; Handbuch der Schweizergeschichte, 1977, II, p. 810-815, Dictionnaire historique et topographique de la Suisse V/323 ; J.-R. Surrateau, A. Bischoff, J. F. Reubell, s.l., 1995 (index).

Hélène Georger-Vogt (1998)