Abbesse de Hohenbourg /Mont Sainte-Odile vers 1154 (★ ? † 22.8.1167). Religieuse au couvent Sainte-Croix de Bergen, diocèse d’Eichstätt, en Bavière, elle fut appelée vers 1154 par son parent, l’empereur Frédéric Barberousse, pour réformer le couvent de Hohenbourg (Mont Sainte- Odile), selon la règle de saint Augustin. Savante, experte en poésie latine comme en théologie, elle enseigna les arts libéraux à ses nonnes, en particulier à la jeune Herrade dite de Landsberg © qui devait lui succéder et parachever son œuvre. C’est aux côtés d’Herrade, que Relindis se fit représenter dans l’ancien cloître de Hohenbourg, sur un bas-relief en grès, toutes deux prosternées devant la Vierge à l’Enfant pour lui offrir en dédicace leur manuscrit : l’Hortus deliciarum, encyclopédie à illustrations conçue par Relindis ; l’abbesse avait fait l’objet d’une autre représentation dans l’avant-dernière miniature de cet ouvrage (détruit en 1870, mais connu par des copies et des calques) consacrée à la fondation du monastère par le duc Eticho. Elle y figurait, montrant une croix où s’inscrivait l’un de ses poèmes latins à caractère mystique : « O pie grex cui coelica lex est nulla doli fex... », à rimes internes, sur les Noces Mystiques contractées par les religieuses avec l’Époux. Une épitaphe en son honneur, rédigée sous la direction de Herrade, rappelait la sagesse avec laquelle Relindis avait réformé l’esprit religieux alors presque anéanti.
Lexikon für Theologie und Kirche, VIII, 1213 (date de décès : 4.4.1169) ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 545-546 ; M. Barth, Die Hl. Odilia, ihr Kult in Volk und Kirche, Strasbourg, 1938, t. 1, p. 81, 138 ; t. 2, p. 194 ; Encyclopédie de l’Alsace, VII, p. 4087-4088 ; G. Cames, Allégories et symboles dans l’Hortus deliciarum, Leyde, 1971, p. 138-140.
Gérard Cames (1998)