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REISSEISSEN

Famille patricienne originaire du sud Palatinat qui se fixa à Strasbourg vers 1530. De nombreux Reisseissen ont joué un rôle important dans le Magistrat et l’Université, durant trois siècles.

E. Muller, Le Magistrat de Strasbourg, 1862 ; Lehr, L’Alsace noble, 1870, III, 1870 ; R. Reuss, Memorial des Ammeisters Franciscus Reisseisen, 1667- 1710, Strasbourg, 1877, rééd. 1880 ; J. Rathgeber, Furdenheim und die Familie Reisseissen – Haus und Welt, 25.8.1883; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 543-544 ; Dr. Oreckin-Duchemin, Documents sur la vie et l’œuvre de Fr. D. Reisseissen – thèse de médecine, 1971 ; J.-P. Kintz, « Élites et pouvoirs politiques à Strasbourg au milieu du XVIIe siècle », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 1981, p. 25-48 ; P. Greissler, La classe politique dirigeante à Strasbourg 1650-1750, Publ. de la Société savante d’Alsace et des régions de l’Est, 1987 (voir index) ; J. C. Wolff, « Les Reisseissen, derniers seigneurs de Furdenheim », Revue du Kochersberg n° 27, 1993.

  1. Philippe-Jacques,

ammeistre de Strasbourg, juriste, chroniqueur et seigneur de Furdenheim (★ Strasbourg 23.5.1596 † Strasbourg 20.11.1650, inhumé à Furdenheim). Fils posthume de Jean-Jacques Reisseissen, juriste, et de Jacobée Moessinger, dame de Furdenheim, remariée le 15.8.1598 avec François Graseck qui s’occupa de l’éducation de son beau-fils. Après des études de droit et plusieurs voyages d’études à travers l’Europe, il revint à Strasbourg où il épousa à Saint-Thomas le 2 novembre 1630 Eintbetha Bittlinger (★ Strasbourg 10.12.1598 † Strasbourg 15.1.1657, inhumée à Furdenheim), fille d’Ulrich Bittlinger, avocat et conseiller des comtes de Linange, et d’Eintbetha Graseck ; 4 enfants dont : François © 2, Jacobée ? 1656 Tobias Bernegger ©, Anne Véronique ? 1653 Jean Jacques Fried ©, syndic de la ville. Il siégea au Grand Sénat de 1635 à 1640, entra au conseil des XXI en 1641, au conseil des XV en 1642 et, en 1647, au conseil des XIII. Élu ammeistre en 1649. Durant l’année de sa régence il tint un journal juridique, transcrit par son fils et publié par R. Reuss en 1880.

  1. François,

ammeistre de Strasbourg, juriste, chroniqueur et seigneur de Furdenheim (★ Strasbourg 25.10.1631 † Strasbourg 23.12.1710, inhumé le 28 dans l’église de Furdenheim). Fils de 1. Éduqué chez lui par des précepteurs privés, élève au Gymnase jusqu’en 1649, il étudia le droit jusqu’en 1653 et, selon l’usage, fit trois voyages d’études à travers l’Europe (un en France, en Angleterre et en Hollande), des séjours à Paris, Lyon et Villefranche pour y parfaire sa connaissance de la langue française. De retour à Strasbourg en 1655 il épousa à Saint-Thomas le 23 avril 1659 Salomé Wencker (★ 28.8.1635 † 8.5.1705, inhumée à Sainte-Hélène), fille de Jean Wencker, ammeistre, et d’Élisabeth Berchtold; 8 enfants. Conseiller des XXI de 1668 à 1669, des XV de 1669 à 1675, des XIII jusqu’en 1710. Sénateur de la tribu des Pêcheurs, il fut élu 6 fois ammeistre en 1677, 1683, 1689, 1695, 1701 et 1707; en 1686, il fut nommé scolarque de l’Université et du Gymnase. Il remplit de nombreuses missions pour représenter la ville, notamment auprès du duc Charles de Lorraine, mais refusa en 1678 d’aller à Metz présenter la soumission de la ville à Louis XIV et se fit représenter par Jean Léonard Froereisen, conseiller des XIII, qui, comme lui, maîtrisait la langue française. En 1683, alors qu’il était Ammeister en régence pour la seconde fois il présenta ses hommages à Louis XIV dans le jardin des Wencker. En 1680, il avait obtenu le privilège de pouvoir mettre son village de Furdenheim sous la protection de la ville de Strasbourg en le rattachant, avec Ittenheim et Handschuheim, au bailliage d’Illkirch. Il tint un journal de 1657 à 1710 (publié par Reuss en 1877 et 1880) où il donne de précieux renseignements sur les événements strasbourgeois. Sa pierre tombale est toujours visible au fond de l’église de Furdenheim.

  1. Jean Daniel II,

juriste, professeur à la faculté de Droit et dernier seigneur de Furdenheim, (★ Strasbourg18.1.1735 † Strasbourg 23.2.1817). Fils de 3. ∞ I 16.11.1772 à Strasbourg, Saint-Thomas, Salomé Metzler (★ 1754 † 8. 4. 1780), fille de Jean Albert Metzler, banquier à Francfort et de Marie Salomé Hennenberg; 5 enfants dont seul François Daniel survécut © 5. ∞ II 1782 Marie Madeleine Gambs (★ 1748 † 22.11.1822), fille de Sébastien Gambs et de Marie Salomé Sachs. Après sa scolarité au Gymnase, il fit des études de droit à l’Université de Strasbourg et obtint son doctorat en 19 novembre. 1761. Nommé professeur extraordinaire de jurisprudence le 9 juin 1768, il obtint une chaire de droit public en 1770 et devint professeur de droit public et de droit naturel d’Allemagne; il fut entre autres le professeur de Goethe. Comme seigneur de Furdenheim, il ne fut pas inquiété sous la Révolution et put conserver avec sa sœur, veuve de Guillaume Schmitt, l’intégralité de leurs terres. Il fit remettre, en 1793, à la municipalité de Furdenheim une cassette renfermant des titres concernant la seigneurie et la fabrique de l’église. Nommé professeur à l’Académie protestante le 20 mars 1803, il laissa plusieurs ouvrages juridiques. Malade, il se retira de la vie publique. Il est le demi-frère de Jean-Martin Pastorius auteur en 1761 de Kurze Abhandlung von den Ammeistern der Stadt Strasburg et qui fut en 1765 bourgmestre de la ville de Munster.

  1. François Daniel,

professeur de médecine (★ Strasbourg 31.7.1773 † Strasbourg 22.5.1828). Fils de 4. Célibataire. Il fit des études au Gymnase où il suivit les cours de philosophie du pasteur Jean Laurent Blessig ©. En 1793, malgré sa constitution chétive, il s’engagea dans un bataillon de volontaires strasbourgeois. Fait prisonnier, B. F. de Turckheim ©, de son exil à Erlangen, intercéda auprès de la princesse Reuss pour sa libération, ainsi que pour ses amis de détention, Heisch et Redslob ©. Après des études de médecine couronnées par sa thèse : De pulmonis structura soutenue à Strasbourg le 10 mars 1803, il se consacra entièrement à son métier et ses travaux sur les fibres musculaires des petites bronches, responsables du spasme bronchique, attachent à cette découverte le nom de muscle de Reisseissen. Nommé médecin de l’Hospice des enfants trouvés le 12 décembre 1810, où il succéda au professeur Spielmann. Il fut également Cofondateur en 1816 de la « Société libre de médecine de Strasbourg » qui cessa d’exister en 1821. Très attaché au village de Furdenheim, lors de l’inauguration du nouvel orgue construit par les facteurs Stier et Mockers de Seltz, le 5 octobre 1823, il prit la moitié des frais à sa charge ; une plaque de reconnaissance à sa mémoire est toujours apposée sur cet instrument. Malade, il fit son testament le 15 mars 1828. Philanthrope, il soutint les réalisations et les œuvres de Furdenheim et de Strasbourg. Chevalier de la Légion d’honneur. Monument et buste dans l’église Saint-Thomas de Strasbourg.

Jean Claude Wolff (1998)