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REDÉ Georges Ignace

Maire de Haguenau, (C) ( 9.3.1736 † 8.2.1794 = 20 pluviôse an II).

Fils de François Redé, marchand, et d’Anne Marguerite Barbier. x∞ à Haguenau, Saint-Georges, 13.11.1769 Anne Barbe Zipp, (C) († 4.9.1815), fille de Jean-Frédéric Zipp, marchand, et de Marie Anne Kehr. Redé fut probablement le seul Haguenovien de souche à jouer un rôle actif dans sa ville au moment de la Révolution. Il se signala pour la première fois en mars 1789, lorsqu’il fut choisi pour être un des deux délégués de la ville pour participer à la désignation des députés et à la rédaction des cahiers de doléances des dix villes et du district de Haguenau-Wissembourg. L’hostilité qu’il manifesta en toute occasion à l’ancien Magistrat et son penchant pour les idées nouvelles, lui valurent à juste titre la réputation d’être un véritable partisan de la Révolution. Il devint la figure la plus représentative de la « gauche » (Links)haguenovienne. Appelé au poste de maire, en septembre 1789, il exerça cette fonction jusqu’à la fin de juillet 1790. Infatigable et opiniâtre, impulsif, turbulent et convaincu, il possédait un incontestable talent de tribun populaire, malgré une expérience limitée de la vie publique. Ses manœuvres, parfois un peu maladroites, en tant que chef de parti et maire, qui lui valurent deux incarcérations entre octobre 1789 et février 1791, sont peut-être davantage imputables aux circonstances et à son entourage. Il paya largement de sa personne, se rendit à Paris pour y défendre les intérêts de sa ville. Il alla jusqu’à mettre à la disposition de la commune toute la fortune de sa femme et à emprunter chez des particuliers 18 000 livres qu’il mit à la disposition de la caisse municipale ruinée. cette somme n’était toujours pas payée aux héritiers de Redé en 1796. Le 24. Juillet 1790, il fut victime, sur la place d’Armes de Haguenau, d’une fusillade déclenchée par ses adversaires de droite, à la suite de laquelle il démissionna. On le retrouve en mars 1793 au comité de salut public du district de Haguenau. Dans les derniers mois de sa vie, après l’éphémère occupation autrichienne (octobre-décembre 1793), malade, affaibli par ses séjours en prison, il fut nommé commissaire extraordinaire pour la surveillance des biens des émigrés et exerça en même temps les fonctions de receveur de la ville et de l’hôpital.

J. Klele, Hagenau zur Zeit der Revolution, Haguenau, 1883, traduit par J.-R Grasser, « L’époque révolutionnaire à Haguenau et dans les environs », Études haguenoviennes, tome XIX, 1993.

Jean-Paul Grasser (1997)