Manufacturier, maire, (Pr) (★ Mulhouse 5.1.1731 † Sainte-Marie-aux-Mines 22.12.1816).
Fils de Jean Georges Reber, pharmacien, conseiller de la République de Mulhouse, grand-bailli d’Illzach, et d’Élisabeth Hofer. ∞ 29.2.1764 à Mulhouse Christine Frédérique de Schwengsfeld, fille de Christian Carl de Schwengsfeld, bailli du prince de Birkenfeld, et de Christiane Dorothée Fattet ; 5 enfants dont Christiane Élisabeth, qui épousa Jean Blech ©, manufacturier à Sainte-Marie-aux-Mines ; Jean Georges (1766-1821), qui épousa Élisabeth Blech, sœur de Jean Blech ; François © ; Frédérique, qui épousa Daniel Risler ©, manufacturier à Mulhouse. Reber quitta Mulhouse à la suite de difficultés qui l’opposaient aux corps de métiers après avoir voulu introduire la mécanisation de la passementerie. Il s’associa à trois Mulhousiens: Jean Hofer (docteur en médecine), Philippe Henri Bregentzer © et Médard Zetter © pour ouvrir une rubannerie. L’impression sur tissus avait alors un grand succès dans la ville. Les tentatives pour filer et tisser le coton à Mulhouse se heurtaient également à l’opposition des artisans tisseurs de toile qui craignaient un renchérissement de la main d’œuvre. Ces entraves répétées donnèrent à Reber l’idée de faire filer et tisser dans une vallée des Vosges. Aidé par son oncle Bregentzer et Médard Zetter, il s’établit à Sainte-Marie-aux-Mines où il s’associa dans l’affaire Steffan et Cie, également fondée par un Mulhousien. Reber fit filer dans des localités vosgiennes (Orbey, Munster, Saint-Amarin, Ban-de-la-Roche). L’entreprise obtint le monopole de la fabrication des toiles de coton pur ou de fil de coton. Il fonda par la suite une manufacture sous la raison sociale Reber et Cie qui fabriquait de la bonneterie (bas de fil et de coton). Il ouvrit également une teinturerie. Vers 1774 l’entreprise occupait près de 250 métiers à tisser. Il y associa son gendre Jean Blech. Il se retira des affaires en 1796 laissant la manufacture aux mains de son fils Jean Georges et de ses gendres Jean Blech et Daniel Risler. Conseiller municipal de Sainte-Marie-aux-Mines, maire de 1795 à 1800. En 1801, il fit partie d’une délégation d’industriels alsaciens qui se rendit à Paris pour féliciter le premier consul et le remercier d’avoir établi l’ordre en France. Il fit aussi partie de la délégation de 40 membres qui présenta à Bonaparte une adresse lui exprimant les vœux pour sa prochaine élévation à la dignité impériale.
E. Meininger, Généalogie Reber, manuscrit, tableau 15; E. Blech, Généalogie de la famille Blech, Mulhouse, 1898, tableau 73; idem, Jean-Georges Reber (1731-1816), notes biographiques et correspondance, Mulhouse, 1903; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 507-508; E. Risler, Généalogie de la famille Risler,Mulhouse, 1910; R. Oberlé, « Les corporations et les débuts de l’industrialisation à Mulhouse », Artisans et ouvriers d’Alsace,Strasbourg, 1965, p. 371 et s.; CNRS, Grands notables du Premier Empire – Haut-Rhin, 1978, p. 50.
† Raymond Oberlé (1997)