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RADIUS René

Homme politique, (C) (★ Strasbourg 13.10.1907 † Strasbourg 14.11.1994).

Fils de Lucien Radius, tailleur, et d’Anne Dechelette. ∞ 26.4.1934 à Strasbourg Alice Kroffig († 22.12.1978) ; 2 filles, 1 garçon. Études à l’ENIS (École nationale d’industrie de Strasbourg). Professeur à l’École technique de Strasbourg. Officier de réserve, mobilisé en 1939, Radius fit partie en 1941 du réseau de résistance du Dr Charles Bareiss © ; arrêté par la Gestapo en janvier 1942, condamné en mars 1943 à trois ans de prison et libéré en avril 1945 par les troupes américaines en pays de Bade. Membre du premier mouvement gaulliste du Bas-Rhin, l’UNAR (Union alsacienne de rénovation), candidat aux premières élections municipales de Strasbourg en septembre 1945, Radius fut élu en 1947 sur la liste RPF (Rassemblement du peuple français) du maire Charles Frey © et devint adjoint, poste qu’il conserva jusqu’en 1977, avec, de 1967 à 1977, la vice-présidence de la CUS (Communauté urbaine de Strasbourg). Réélu en 1953, sur la liste d’Union communale et sociale (RPF, Radicaux, Indépendants). Radius mena en 1959, avec André Bord ©, la liste UNR (Union pour la nouvelle République) pour la conquête de la mairie, après l’intérim de Charles Altorffer ©, mais la tentative des deux députés de Strasbourg élus en 1958 échoua devant le succès de la liste MRP conduite par Pierre Pflimlin © et la présence de listes dissidentes gaulliste et démocrate. Deuxième adjoint, Radius figura en 1965 sur la liste d’entente MRP-UNR-Indépendants-SFIO et, en 1971, sur celle de la Nouvelle entente pour Strasbourg de Pierre Pflimlin, en opposition à André Bord, qui, après avoir annoncé son intention de conduire une liste contre le maire, renonça. En mars 1977, il fut évincé de la liste d’entente du maire sortant. « Je comptais ne plus me représenter à la députation (en 1978) et me consacrer entièrement à mon travail d’adjoint, mais mes « amis » politiques n’ont pas voulu. Je me trouve donc éjecté du conseil » déclara-t-il en prenant congé des services techniques qu’il avait dirigés, en tant qu’adjoint, pendant 18 ans. Il abandonna également la présidence des maires des communes forestières qu’il avait assumée pendant 20 ans. De 1964 à 1976, Radius représenta le canton 5 (Robertsau) au Conseil général. Battu en mars 1976, par le socialiste Marc Brunschweiler ©, il introduisit un recours devant le tribunal administratif qui annula l’élection en raison de la distribution du bulletin paroissial de la Cité de l’III, le dimanche du scrutin, appelant à voter Brunschweiler. Il ne se représenta pas en novembre 1977 et refusa de soutenir Robert Grossmann ©, candidat RPR, rendu responsable de son éviction aux municipales de 1977. Radiussiégea au Parlement pendant 30 ans. Élu conseiller de la République en 1948, 1952, et réélu en juin 1958, il se présenta en novembre 1958 dans la 1ère circonscription de Strasbourg pour l’Assemblée nationale, siège qu’il conserva en 1962, 1967 et 1973. Après les péripéties des municipales de 1977, il quitta le groupe parlementaire RPR pour les non-inscrits, mais s’apparenta plus tard au groupe, sur l’insistance de Jacques Chirac. Militant combatif et l’une des personnalités majeures du mouvement gaulliste dès les premiers jours, Radius fut, avec un esprit caustique, un animateur de premier plan des campagnes électorales et des manifestations politiques, comme le 2 juin 1968, en tête du cortège vers le Palais universitaire occupé par les étudiants contestataires. Représentant à l’Assemblée consultative, puis parlementaire, du Conseil de l’Europe (CE) de 1952 à 1978, Radius fut vice-président, membre de la Commission permanente, président de la délégation parlementaire française au CE et à l’UEO (Union de l’Europe occidentale), président de la Commission des questions sociales et de la santé, puis de la Commission de l’aménagement du territoire et des pouvoirs locaux. En cette qualité, il présenta en 1972 un rapport sur l’organisation d’un réseau des grands axes de communication et plaida pour l‘Europole, une liaison rapide Bruxelles-Strasbourg-Genève par l’aérotrain de l’ingénieur Paul Bertin, destinée à relier progressivement la mer du Nord à la Méditerranée. Après son mandat parlementaire, il représenta jusqu’à son décès la Fédération mondiale des cités unies et villes jumelées (FMVJ) auprès du Conseil de l’Europe et fut, à ce titre, vice-président de la Commission de liaison des ONG (Organisations non gouvernementales) dotées du statut consultatif. Commandeur de la Légion d’honneur; croix de Guerre 1939-1945; médaille de la Résistance et du déporté résistant et nombreuses distinctions étrangères.

Sources familiales et personnelles; Dernières Nouvelles d’Alsace des 20.3.1976, 24.4.1977, 5.7.1977, 16.11.1977 pour les élections, 16.7.1975, 3.9.1978 et 27.2.1993 pour l’Europole, 13.11.1992 à propos d’une émission à FR3 Alsace et le 16.11.1994 article nécrologique.

Alphonse Irjud (1997)