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RABUS Johann Jacob

Théologien catholique, (Pl, puis C) (★ Strasbourg v. 1546 † ? v. 1612).

Fils de Ludwig Rabus ©. Commença des études au Gymnase de Strasbourg sous la direction de Jacques Sturm, puis les poursuivit à Ulm, où son père avait été nommé surintendant, enfin à Wittenberg, pour y étudier la théologie. Il semble que dès ce moment, la lecture des ouvrages d’Eck et de Canisius et les querelles théologiques au sein du camp protestant l’aient incité à se tourner vers le catholicisme. Il obtint pourtant le doctorat en théologie à Tübingen, mais se rendit bientôt à Augsbourg pour y consulter l’un des promoteurs de la Contre-Réforme dans l’Empire, Pierre Canisius. Ce dernier étant parti pour Rome, Rabus prit contact avec les Jésuites de Dillingen et fut admis au sein de l’Église catholique après un examen sévère selon ses propres dires, le 30 novembre 1565. Il continua ses études chez les Jésuites, d’abord au Collegium germanicum de Rome, sur la recommandation de Canisius, puis à Cologne, Mayence et Dillingen. Pour se défendre contre les attaques des protestants, il fit paraître en 1567 une justification de sa conversion. Il devint conseiller du prince-évêque de Trente, retourna à Cologne entre la fin 1569 et le début 1570. Il fut ordonné prêtre en 1571; le duc Albrecht de Bavière le nomma prédicateur de la cour et chanoine de Moosburg. Inscrit à l’Université d’Ingolstadt en 1573, il devint prédicateur de la ville de Straubing en 1579. Devenu protonotaire apostolique, il devint en 1581 curé de Straubing et chanoine de la collégiale Saint-Jacques de cette même ville. Il abandonna en 1583 la charge de curé, tout en restant prédicateur. Puis, en dehors de deux publications parues à Straubing en 1585, on perd sa trace.

Ses nombreux écrits relèvent surtout de la littérature de controverse contre divers auteurs protestants. Il s’adressa en 1570 à son père pour justifier sa conversion et à ses concitoyens d’Ulm restés catholiques pour les conforter dans leur foi. Il intervint à plusieurs reprises dans les disputes théologiques strasbourgeoises, notamment contre Marbach, qui refusait les miracles non-bibliques, puis en soutenant dans une lettre ouverte, parue en 1580 à Ingolstadt, son ancien professeur Jean Sturm © en lutte contre Pappus, l’incitant à revenir au catholicisme. Johann Fischart © l’attaqua violemment dans un long poème versifié : Nacht Rab oder Nebelkräh (Strasbourg, B. Jobin, 1570).

A. et A. Backer, C. Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus: Agricola, Historia provinciae S. J. Germaniae Sup. Decad. III, n° 146 ; Mayer, Thesaurus novus juris ecclesiastici, Ratisbonne, 1793, III, p. 392, 394, 447, 453; A. Weyermann, Nachrichten von Gelehrten aus Ulm, Fortsetzung, Ulm, 1829, p. 396-397; A. M. Kobolt, Bayrisches Gelehrten-Lexikon, p. 533- 535 ; A. Raess, Die Convertiten seit der Reformation, 1872, I, p. 494-577; A. Steinhuber, Geschichte des Kollegium Germanikum Hungarikum in Rom, Fribourg/Br., 1906, p. 79-80 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 479-480; K. Schottenloher, Eine Münchener Pilgerfahrt im Jubeljahr 1575, beschrieben von Dr. Jakob Rabus, Hofprediger zu München, 1925; Allgemeine deutsche Biographie, XXVII, p. 95-97; EA X, p. 6223.

Frank Muller (1997)