Révolutionnaire (★ Moulins, Allier, vers 1740). La date de sa venue à Strasbourg est inconnue. Il y était établi en 1789 comme maître de langue française. Il fut membre fondateur de la Société des amis de la Constitution le 15 janvier 1790 et se rangea avec les Jacobins lors de la scission intervenue le 5 février 1792. Électeur de Strasbourg, il fut élu membre du Conseil général du département du Bas-Rhin le 19 novembre 1792. Nommé membre du comité de surveillance et de sûreté générale du département le 4 brumaire (= 25 octobre 1793), sur quelques documents, il figure aussi comme membre de la commission de l’armée révolutionnaire (président: Charles Taffin ©) sans que sa nomination soit connue. Les représentants Lacoste et Baudot le nommèrent président du tribunal de la commission révolutionnaire qui siégea à Bouxwiller du 6 au 29 frimaire II (26 novembre-19 décembre 1793) et qui prononça trois condamnations à mort. Il exerça ensuite la fonction d’agent national du district de Haguenau. Poursuivi comme ancien terroriste, il fut incarcéré le 27 mai 1795 et élargi le 5 septembre 1795. On perd ensuite sa trace. Ce personnage est l’objet de nombreuses confusions, notamment de la part de F.-C. Heitz (Les sociétés politiques de Strasbourg, p. 3) qui accola la profession de négociant à son nom, alors que le procès-verbal authentique de la même séance le qualifie de « citoyen de Strasbourg ». Barth (« Hommes de la Révolution », Revue d’Alsace, 1881, p. 414) en fit un gendre et associé du banquier Joseph Mennet, dont, en réalité, la fille Marie Catherine avait épousé le 15 nivôse IV (5 janvier 1796) Louis Balthasar Frédéric Prost ©. Enfin, F.-J. Himly, (Chronologie de la Basse-Alsace) le confond avec le député du Jura à la Convention nationale, Claude Charles Prost, qui n’a jamais été en mission dans le Bas-Rhin.
Archives municipales de Strasbourg, registre authentique des p.-v. de la Soc. des amis de la Constit. (RAM 245b«); Div. II-473/2726; Div. C. 10.57; état-civil, M 148/188; Archives départementales du Bas-Rhin, 1 L 748; Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, ms 1503; M 6 809, 11.
Claude Betzinger (1997)