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PRÉLOT Eugène Émile Marcel

Universitaire et homme politique, (C) (★ Janville, Eure-et-Loir, 30.10.1898 † Puget-Ville, Gard, 26.12.1972).

Fils de Henri Prélot, notaire, et de Marie Desachy. ∞ 13.10.1924 à Fribourg (Suisse), Anne Élisabeth Wener-Vessoly ; 7 enfants. Scolarité au collège Saint-Joseph de Reims, à l’institut Saint-Aspais de Melun, puis études à la faculté libre et à la faculté d’État de Droit de Paris, interrompues par le service militaire qui lui valut la croix de Guerre. Après le doctorat, il devint en 1927 professeur suppléant à la faculté libre et à l’École des sciences sociales de Lille avant d’être nommé en 1929, chargé de cours à la faculté de Droit « et des sciences politiques » (Prélot tenait beaucoup à cette mention qui distinguait la faculté de Droit de Strasbourg de toute les autres facultés de France, et ce depuis les origines au XVIIesiècle). En politique Prélot fut un militant actif du « catholicisme social » français, notamment dans le mouvement d’Action catholique, aux Semaines sociales de France, et aussi aux commissions de l’Assemblée nationale et du Sénat, à l’Association parlementaire pour la liberté de l’enseignement et à l’Union parlementaire internationale. Sa devise étant « ontribuer à établir en France un ordre social d’inspiration chrétienne ». Durant sa carrière universitaire Prélot, attiré par les recherches historiques en matière de droit et d’idées politiques, avait attaché une réelle importance à la spécificité de l’enseignement des doctrines politiques à la faculté de Droit de Strasbourg sous l’Ancien Régime et au XIXe siècle. Dans ses traités et ses précis, souvent réédités et longtemps les seuls dont pouvaient disposer les étudiants juristes français, il n’a pas manqué de souligner le rôle essentiel
de Schoepflin © et des juristes strasbourgeois dans le développement de la théorie du droit naturel rationaliste et de la doctrine des droits de l’Homme dans l’Europe du XVIIe et XVIIIe siècle. Après l’agrégation de droit (1930) il avait été titularisé à Strasbourg où, avec son collègue René Capitant ©, nommé en même temps que lui, il fut l’un des rares juristes universitaires français à étudier de près l’évolution théorique et pratique du national-socialisme en Allemagne. Prélot qui avait suivi sa faculté, en 1939, lors du repli à Clermont-Ferrand, fut nommé recteur de l’Académie de Strasbourg et directeur de l’Instruction publique en Alsace et en Lorraine à la Libération (jusqu’en 1946). Après un court intermède en qualité de recteur de l’Académie de Montpellier (1947), il poursuivit sa carrière d’enseignant à la faculté de Droit de Paris et à l’Institut d’études politiques de cette ville, tout en déployant une activité politique. Ses études d’historien et théoricien, notamment sur la naissance et le développement du mouvement « chrétien social », ont alors bénéficié de son expérience de praticien de la politique. En tant que directeur de recherches au CNRS il a, par ailleurs, grandement favorisé les études d’histoire des doctrines en Europe. Membre du Comité constitutionnel (1947-1950), il fut élu député RPF (parti gaulliste) dans le département du Doubs (1951-1955), puis Sénateur du Doubs à partir de 1952 et, au titre du Sénat, représentant de la France à l’Assemblée du Conseil de l’Europe. Directeur de la Bibliothèque de la science politique et de la revue Politique (Revue internationale des doctrines et des institutions). Officier de la Légion d’honneur et croix de Guerre 1914-1918.

Manuel politique, L’Empire fasciste, 1936 ; L’évolution politique du socialisme français, 1939 ; Politique d’Aristote, Institutions politiques et droit constitutionnel, Histoire des idées politiques, La science politique.

La République du 7.3. 931 ; Dernières Nouvelles d’Alsace des 23.9.1931, 30.12.1944, 27.12.1972: Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972 ; Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon,vol. 180, 1972-1973, p. 359-361.

† Marcel Thomann (1997)