Marchand-banquier et homme politique (★ inconnue † avant 1616).
Fils de Wilhelm Prechter ©. ∞ I 13. 4. 1572 Johanna von Botzheim, fille de Bernhard von Botzheim ∞ II Anna Surger von Mutzig. Parallèlement à ses activités commerciales, Friedrich prit à partir de 1575 une participation active à la vie politique et administrative. Élu échevin de la tribu du Miroir en 1574, il en devint le préposé l’année suivante. En 1577 il fut nommé triumvir de la Tour aux Pfennigs. Elu membre du Grand Sénat en 1579-1580, il fut membre des Treize en 1583, puis des Quinze de 1584 à 1594. Comme tel il exerça des fonctions dans les services financiers, à la chancellerie et à l’approvisionnement de la Ville. Anobli en 1584, il fut obligé de résigner ses fonctions de Treize et d’échevin et de cesser ses activités commerciales. Inscrit au poêle noble de la Haute Montée, il fut élu stettmeistre en 1592 en remplacement de Gabriel zum Treubel. Ce fut à la fois l’apogée et la fin de sa carrière politique. En effet, présageant que le soutien accordé pendant la guerre des Évêques par la ville à l’administrateur Georg von Brandenburg contre le cardinal Charles de Lorraine mènerait la ville à la ruine en raison de la disproportion des forces en présence, il fut accusé de traîtrise. Il fut suspendu de toutes ses fonctions et assigné à domicile. À la suite de quoi Friedrich Prechter cita le magistrat devant la Chambre impériale de Spire et réclama une indemnisation de 6000 florins pour injures (Homo mendax, factiosus, impostor, civis et hostis patriae, alter Catilina dignus poena sanguinis et capitali supplicio) et diffamations. Destitué de ses fonctions, banni de la ville, Friedrich Prechter s’établit à Offenburg, Bade. Réhabilité en 1601, Friedrich Prechter racheta le droit de bourgeoisie en 1604 et se fit réinscrire au poêle de la Haute Montée. Il ne semble plus avoir occupé de fonctions politiques, mais s’être mis au service du comte de Hanau-Lichtenberg jusqu’à son décès. Il avait envoyé deux de ses fils apprendre le français à Badonviller (1599 et 1612).
Archives départementales du Haut-Rhin, Baptêmes réformés de Badonviller, dépôt de Sainte-Marie-aux-Mines, GG 49 ; G. Knod, Jacob Spiegel aus Schlettstadt…, Strasbourg, 1884, p. 52; P. Kalkoff, « Wimpfeling und die Erhaltung der kathol. Kirche in Schlettstadt », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, t. 51, 1897, p. 618; A. Widmaier, Friedrich Prechter und der Strassburger Kapitelstreit, Strasbourg, 1910 ; G. Habich, Die deutschen Schaumünzen des 16. Jh., t. 1, première partie, p. 55 n° 336 et planche 44 n° 5; Ph. Mieg, Histoire généalogique de la famille Mieg, Mulhouse, 1934, p. 17; A.-M. Burg, « Grandeur et décadence de la bourgeoisie haguenovienne, Deux familles : les Brechter et les Hoffmann », La bourgeoisie alsacienne, Strasbourg, 1954, p. 181-196) ; F.-J. Fuchs, « Une famille de négociants banquiers du XVIe s. : Les Prechter de Strasbourg », Revue d’Alsace, 95, 1956, p. 146-194; F.-J. Fuchs, Gutenberg et les débuts de l’imprimerie à Strasbourg, 5e centenaire de la mort de Gutenberg, Strasbourg, 1968, p. 8-10 ; idem, « Noblesse et grand commerce à Strasbourg en 1490 », Festschrift für Otto Herding zum 65. Geburtstag, Stuttgart, 1977, p. 257-264 ; Th. A. Brady, jr., Ruling class, Regime and Reformation at Strasbourg 1520-1555, Leiden, 1978, p. 341, 444 (passim) ; Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, sous la dir. de G. Livet et F. Rapp, Strasbourg,, II, notamment p. 308-313 et p. 640 (passim); J.-P. Kintz, La société strasbourgeoise du milieu du XVIe s. à la fin de la Guerre de Trente ans, 1560-1650, Paris, 1984, p. 532 (passim) ; J. Rott, Investigationes historicae…, Strasbourg, 1986, p. 706 (passim).
† François-Joseph Fuchs (1997)