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POLLIO Symphorien ALTBIESSER dit

Réformateur (★ Strasbourg ? dans la 2e moitié du XVe siècle † Strasbourg entre le 18.1. et le 29.10.1537).

Fils du fifre municipal strasbourgeois Hans Altbiesser il latinisa son nom approximativement en Pollio. ∞ 23.5.1524 sa cuisinière, depuis longtemps sa concubine. Il devint en 1500 chapelain à la cathédrale, publia en 1507 avec Wimpheling © le Spéculum vitae humanae de Rodéric de Zamora et fut, de 1510 à 1523, curé de Saint-Étienne. Il aimait la musique et en 1515 Otmar Nachtgall © dédia à lui et à Johann Rudolfinger ses Musicae institutiones. En 1522-1523, le Grand Chapitre fit appel à lui pour assurer l’intérim de la prédicature de la cathédrale, après le renvoi de Peter Wickram © et en attendant la venue de Caspar Hedio ©, et lui conféra en même temps la cure de l’église paroissiale Saint-Martin. Mais « Meister Zimprian », qui était un prédicateur fort populaire, coutumier d’exercices d’acrobatie sur la plate-forme de la cathédrale et sur le pont du Rhin, se rangea dans le camp des novateurs, devenant bourgeois le 3 novembre 1523. Après son mariage, il fut déposé de sa cure de Saint-Martin, mais le Sénat, sur les instances des paroissiens, le maintint dans ses droits jusqu’en septembre 1528, où il fut transféré sur sa demande à l’Église Rouge de la léproserie (Gutleuthaus) au Nord de la ville, le magistrat ayant décidé de fermer définitivement Saint-Martin, dont il envisageait la démolition. D’avril 1529 à février 1531, il remplaça Bucer comme pasteur à Sainte-Aurélie, puis fut pensionné.

On a de lui plusieurs écrits : Ein predig vom glauben wider die falschen stend, Strasbourg, Köpfel, janvier 1525 ; Wes man sich gegen newen meren, so teglich von den predigern des Evangelii werden aussgeben, halten sollen (concerne ses sermons et ceux de ses collègues sur le mariage), Strasbourg, Köpfel, février 1525; Göttlicher und päpstlicher recht vergleichung, s.l., 1530. II est en outre l’auteur de paraphrases allemandes du Notre Père, du Cantique de Zacharie et du Magnificat, voir: Joh. Sturm, Antipappi Quarti tres partes priores, Neapoli Palatinorum, 1580, 1. Commonitio, p. 6-7 (p. 10-11 de l’éd. all. Commonitio oder Erinnerungsschrift, Neustadt a. d. H., 1581).

Archives municipales de Strasbourg, index du t. X des Collectanées d’Eugène Wagner donne p. 259-276 l’analyse des actes concernant Altbiesser de 1523 à 1580; G. H. A. Rittelmeyer, « Die evangelischen Kirchenliederdichter des Elsasses », Beiträge zu den theologischen Wissenschaften, VI, 1855, p. 153-156 ; Ph. Wackernagel, Das deutsche Kirchentied, t. III, Leipzig, 1870, p. 509-510, n° 561-562; J. Ficker, O. Winckelmann, II, Strasbourg, 1905, 63; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 465-466; Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p. 192-193; Th. Gérold, Les plus anciennes mélodies de l’Église protestante de Strasbourg et leurs auteurs, Paris, 1929, p. 32-36 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 24, n° 35, et II, p. 583 ; J. Rott (ed.), Correspondance de Martin Bucer, t. I, Leiden, Brill, 1979, p. 218-219 . Ph. Lorentz, J. Rott, « Le Chapitre de la cathédrale de Strasbourg et la réformation », Bulletin de la Cathédrale de Strasbourg, t. XXII, 1996, et les deux suivants.

Jean Rott (1997)