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PINCK Pierre Émile

Banquier, journaliste, (C) (★ Lemberg, Moselle, 11.12.1871 † Homburg vor der Höhe, Allemagne, 17.11.1932).

Fils de Nicolas Pinck ( Lemberg 1.2.1847 † Lemberg 6.6.1930), receveur des postes, maire de Lemberg de 1878 à 1893, conseiller d’arrondissement de 1893 à 1930, et de Sophie Catherine Beilstein, fille d’un boucher. Pinck fit des études au collège de Bitche, puis devint employé des postes. Il collabora à la Lothringer Volksstimme de Metz, dont son frère, l’abbé Louis Pinck, curé de Hambach, folkloriste et autonomiste actif, était rédacteur en chef. Il signait sous le pseudonyme de « Patnickel ». Muté à Maien dans l’Eifel, puis dans la Ruhr, Pinck fut interné sous l’inculpation d’espionnage au profit de la France au début de la guerre de 1914. Nommé receveur principal des postes à Strasbourg-Neudorf après la guerre, il démissionna et créa la Banque Gérardot, Pinck et Cie, le 1er octobre 1920, avec son beau-frère Alphonse Gérardot. Cette banque s’associa en 1923 à la banque bâloise Merkur und Handels AG et à la banque W. Neu et Cie de Kehl, toutes deux succursales de la banque Röchling de Sarrebruck. P. fut un des fondateurs de l’hebdomadaire autonomiste Die Zukunft, qui parut à Saverne à partir du 9 mai 1925 et connut un grand succès. Créé à l’aide de fonds privés, l’hebdomadaire fut largement subventionné par le ministère allemand des Affaires étrangères à partir de la fin de l’année. Pinck en assura la direction jusqu’à la fin de 1925, où il démissionna à la suite d’accusations de relations avec Robert Ernst ©. Il continua à participer à la rédaction du journal pendant quelque temps. Il participa à l’élaboration du manifeste du Heimatbund de juin 1926, mais sans en être signataire. Il joua un rôle actif dans le lancement de l’imprimerie Erwinia et du quotidien autonomiste la Volksstimme, en décembre 1926, quotidien auquel il collabora régulièrement.
À la suite d’une perquisition domiciliaire de la police en novembre 1927, il se réfugia en Suisse, puis en Allemagne où il vécut grâce à une mensualité versée par l’Association des Alsaciens-Lorrains du Reich. Condamné à 15 ans de détention à la suite du procès de Colmar, le 12 juin 1928, il se livra à la justice en juillet 1931, mais fut rapidement relâché et retourna en Allemagne.

Le procès du complot autonomiste de Colmar, Colmar, 1928; Die Heimat, décembre 1932, p. 340-341; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, Colmar, Alsatia, 1936-1938; K. H. Rothenberger, Die elsass-lothringische Heimat- und Autonomiebewegung zwischen den beiden Weltkriegen, Bern-Francfort, 1975; P. Zind, Elsass-Lothringen. Alsace-Lorraine une nation interdite 1870-1940, Paris, 1979; Chr. Baechler, Le parti catholique alsacien, 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Strasbourg, 1982; Fr. Roth, Le temps des journaux, Metz-Nancy, 1983.

Christian Baechler (1997)