Skip to main content

PIGALLE Jean-Baptiste

Sculpteur, (C) (★ Paris, VIIe, 26.1.1714 † Paris 21.8.1785).

Fils de Jean Pigalle, menuisier. Formé dans l’atelier du sculpteur Robert Le Lorrain, le créateur des Chevaux du Soleil à l’hôtel de Rohan-Soubise à Paris et de sculptures décoratives au château des Rohan à Strasbourg, puis dans celui de Jean-Baptiste Lemoyne. Malgré son échec au concours de l’Académie en 1735, il séjourna trois ans à Rome avec l’appui de ses professeurs et de Guillaume II Coustou. Il y travailla à l’Académie royale de peinture, sculpture et architecture sous la direction de Vleughels. En 1739, il remporta officieusement le concours de l’Académie de Saint-Luc, puis rentra en France. Sculpteur à Lyon en 1739, il y produisit des œuvres religieuses. De retour à Paris en 1741, il fut agréé par l’Académie pour son Mercure attachant sa talonnière (Salon de 1743). En 1743 il reçut la commande du tombeau du cœur du prince de Rohan-Soubise pour l’église de la Sorbonne. Le 30 juillet 1744 il entra à l’Académie. L’an d’après, il fournit un Christ en croix (plomb) pour l’église de la Madeleine de Tresnel. Le 25 février 1746 il devint pensionnaire du roi au Louvre. Parmi ses œuvres qui suivent: le marbre de Mercure et de Vénus pour le roi de Prusse (1746-1748), la Vierge à l’Enfant pour l’église des Invalides (aujourd’hui à Saint- Eustache), l’Enfant à la cage (Salon de 1753). En 1750, en concurrence avec Guillaume II Coustou, il gagna le concours pour le tombeau du maréchal Maurice de Saxe décédé le 30 novembre 1750 à Chambord et il en reçut la commande sur livraison d’un devis de 15 000 livres le 1er février 1753. cette œuvre fut achevée et son plâtre présenté dans son atelier en 1756, mais elle mit un quart de siècle à trouver sa destination et son érection définitives dans le chœur de l’église luthérienne Saint-Thomas de Strasbourg.

Inaugurée le 20 août 1777, après la translation de la dépouille mortelle du maréchal, cette œuvre et la pompe qui l’accompagna, causèrent un certain scandale les jours qui suivirent. Par cette entreprise et par cette volonté, le roi Louis XV reconnaissait de facto l’existence d’une « cathédrale protestante » en France. À cette occasion, la ville de Strasbourg conféra à Pigalle le titre de citoyen d’honneur, à la suite de quoi, vraisemblablement, le sculpteur fit don de son buste en plâtre, également conservé à l’église Saint-Thomas. P. devait poursuivre ses activités à Paris jusqu’à sa mort. Quelques semaines auparavant il avait été désigné chancelier de l’Académie. Il a laissé d’importantes œuvres parmi lesquelles: le monument à Louis XV, place Royale à Reims (1755), le tombeau du comte d’Harcourt à Notre-Dame de Paris (1770), des bustes d’enfant, des portraits dont ceux de Desfriches et du nègre Paul.

Archives nationales, 0’1905, 1921, 1934, 2079; Archives municipales de Strasbourg, AA 2426-2427-1954; Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Mu. 26948; Bibliothèque de l’Arsenal, Paris: 6681; Cabinet des estampes de Strasbourg, MAD. XXVIII. 8; J. Guiffrey, « Le tombeau du maréchal de Saxe par Jean-Baptiste Pigalle », Nouvelles archives de l’art français, 3esérie, 8. 1891, p. 161-234; M. Furcy- Raynaud, « Inventaire des sculptures commandées au XVIIIe siècle par la Direction des bâtiments du roi », Archives de l’art français, nouv. période, 14, 1909; S. Rocheblave, Le mausolée du maréchal de Saxe par J. -B. Pigalle, Paris, 1901; Y. Picard, « Nouveaux documents relatifs à l’histoire architecturale du monument du maréchal de Saxe », Archives alsaciennes d’histoire de l’art, XI, 1932, p. 145-164; L. Réau, Jean-Baptiste Pigalle, Paris, 1950; J. R. Gaborit, Jean-Baptiste Pigalle.


Sculptures du musée du Louvre,
Paris, 1985; V. Beyer, Le mausolée du maréchal de Saxe, Strasbourg, 1994 (avec abondante bibliographie).

Victor Beyer (1997)