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ORGERES Jacques d’

Intendant d’Alsace, (C) († 1644). Fils de Claude Mangot, premier président du Parlement de Bordeaux, garde des sceaux, favori de Concini, et de Marguerite Le Beau, dame de Villarceaux en Beauce. Son frère, sire de Villarceaux, doyen des maîtres des requêtes (1655), et lui-même sire d’Orgères, conseiller au Grand Conseil, puis maître des requêtes (11 février 1636), reçurent, le 2 avril 1637, une commission conjointe d’intendant de justice, police et finances dans une vaste circonscription comprenant les Trois Évêchés, le duché de Lorraine et Barrois, le comté de Montbéliard et l’Alsace. Villarceaux alla en Lorraine, d’Orgères en Alsace. La situation était critique: l’occupation par les garnisons françaises coïncidait avec une crise de subsistances aiguë (1636-1637), les gouverneurs des places tendaient à s’émanciper, le pays était dépeuplé. La «protection royale tardait à faire sentir ses effets». D’Orgères prit contact avec Melchior de L’Isle, résident du roi à Strasbourg qui «possédait la langue et la connaissance du pays». Le Magistrat lui rappela que les envoyés du Roi «ont eu fort à cœur d’observer le respect et l’honneur dus à une République qui est aymée et chérie d’un grand Roy». Les traités de protection dont celui de Rueil avec Colmar (1635) lui furent rappelés par J. Henri Mogg ©, «plein d’esprit et bien utile à concilier les esprits de toute la République de Colmar». Son activité concernait le ravitaillement des places. Les difficultés s’accumulèrent tant du côté des civils que des militaires. Marcillac, évêque de Mende, qui, de Nancy, coordonnait l’acheminement des vivres, accusa l’intendant «d’avoir mescontenté tous ceux qui pouvaient le servir». Orgères fut rappelé le 16 octobre 1637.
E. Legrand-Girarde, L’arrière aux armées sous Louis XIII. Crusy de Marcillac, évêque de Mende (1635-1638), Paris, 1927; E. Rott, Histoire de la représentation diplomatique de la France auprès des Cantons suisses, Berne, 1900-1935, t.V, p.205-276; Himly, Chronologie de la Basse Alsace, Strasbourg, 1972, p.72; W.H. Stein, La protection royale, Munster, 1978, p.453-462, 501-504, 514; G. Livet, L’intendance d’Alsace, 2e éd. 1991, p.46-65, 72, 915, 920, 937, 938.

† Georges Livet (1996)