Missionnaire, préfet apostolique (★ Ettendorf 11. 2. 1868 † Lyon 16. 11. 1931). Fils d’Antoine Ogé, agriculteur, et de Catherine Nonnenmacher. Cinq de ses sœurs furent religieuses dans la congrégation missionnaire des Sœurs de Notre-Dame des Apôtres. Il quitta le Reichsland pour faire ses humanités en 1882 dans le collège que la Société des Missions africaines dirigeait à Chamalières, Puy-de-Dôme. Après s’être affilié à cette société par serment en 1887, il étudia la théologie à Lyon et fut ordonné prêtre en 1890. Le jeune missionnaire fut envoyé dans la préfecture apostolique de la Gold Coast (Côte de l’Or, au Ghana). D’abord affecté à Cape Coast (1890-1892), il s’initia à la langue vernaculaire, le fanti, pour entrer en contact avec la population locale, tout en construisant une école, un dispensaire et une résidence pour recevoir des religieuses. En 1892, il fut muté à Saltpond pour y ouvrir un nouvel établissement missionnaire. Victime de la fièvre jaune en 1895, Ogé fut rapatrié en Europe. Rétabli, il fut nommé supérieur de la mission de Cape Coast en 1896 par son compatriote Mgr Maximilien Albert ©, préfet apostolique. Associé à la direction de la préfecture, le père Ogé devint successivement propréfet et provicaire, ayant en charge les fondations et constructions nouvelles. En 1908, il lui incomba de fonder un séminaire à Ibadan, vicariat apostolique de la Côte-du-Bénin, Nigéria. Trois ans plus tard, le 2 janvier 1911, la Congrégation romaine de la Propagande le nomma préfet apostolique du Libéria. Dans sa nouvelle circonscription, Mgr Ogé redéploya le personnel missionnaire. Il ferma les missions catholiques installées près de la capitale Monrovia où les communautés chrétiennes protestantes formées par les Libérians d’origine américaine étaient influentes et en ouvrit de nouvelles dans les régions animistes. Ses relations avec la classe dirigeante protestante s’avérant cordiales, Mgr Ogé fut autorisé à construire la Sacred Heart Cathedral à Monrovia en 1924. Lui-même fut nommé membre du Conseil supérieur de l’enseignement de la république. Lorsqu’en 1927, des relations diplomatiques furent établies entre le Saint-Siège et la République du Libéria, Mgr Ogé devint le chargé d’affaires du Vatican auprès du gouvernement qui lui conféra la dignité de grand commandeur de l’ordre de l’Étoile d’Afrique en 1929. Deux ans plus tard, le préfet apostolique dut regagner la France, sa santé s’étant gravement détériorée.
À l’usage des catholiques de la Côte de l’Or, il publia un recueil de prières et de cantiques en langue fanti: Mfantsifu Katolikfu (en collaboration avec E. Burgeat et M. Albert), Strasbourg, 1894 (nouvelle édition Munich, 1902). Ogé fit paraître des articles dans des revues destinées aux bienfaiteurs européens des missions: L’Écho des missions africaines (Lyon), 1902, 1903, 1911, 1913-1916, 1918-1924, 1928; Echoaus Afrika (Salzbourg), 1912, 1913, 1915, 1917, 1918, 1923-1925; The African Missionary (Cork), 1914, 1916-1918, 1922-1924; Afrikanisches Missionsglöcklein (Saint-Pierre), 1925; Annales de la propagation de la Foi (Lyon), 1915, 1916; Les missions catholiques (Lyon), 1894, 1915-1917, 1919; Le Missioni cattoliche (Milan), 1894, 1918; Die katholischen Missionen (Fribourg), 1917-1918.
A. Deny, Elsässer Helden, III, Rixheim, 1905, p.164-165; Les missions catholiques 43, 1911, p.51; Le missioni cattoliche 40, 1911, p.258, 60, 1931, p.681-682; Osservatore romano du 29.11.1931; The African Missionary 9, 1931, p.48, 10,1932; p.9; Afrikanisches Missionsglöcklein 10, 1932, p.19-20, 34-38, 51-56; The Gold Coast Catholic Voice (Cape Coast) 7, 1932, p.6-8; R.-F. Guilcher, «Ceux qui tombent. Monseigneur Jean Ogé, préfet apostolique du Libéria», Écho des missions africaines 31, 1932, p.20-22; R. Streit, J. Dindinger, Bibliotheca missionum 18, Fribourg, 1953, p.780-781; N. Douau, Biographies. Missions africaines III, Lyon, 1963, p.450; G. Knittel, Évêques missionnaires d’Alsace, Strasbourg, 1965, p.72-74; J. Strebler, «Erschütternder Tatsachenbericht. Aus dem Leben und Wirken von Missionsbischof Max Albert 1866-1903», Almanach Sainte-Odile 50, 1975, p.35-44; Encyclopédie de l’Alsace, IX, 1984, p.5669; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p.330-331; J.-P. Blatz, Le clergé séculier et régulier du diocèse de Strasbourg 1801-1918, thèse d’histoire, Strasbourg, 1994, p.1956, 4783, 4795, 4796, 4830.
Jean-Paul Blatz (1996)