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OESINGER François II (Frantz) Charles Albert

Avocat, homme politique, (Pl) (★ Strasbourg 31.12.1871 † Tours 2.5.1962). Fils de Charles-Louis Oesinger et de Marie Mathilde Reboul (dite de La Juillière). ∞ I Marie-Augustine Neyraud. ∞ II 7.11.1923 à Paris, 18e, Suzanne Duplaix (★ Issoudun, Indre, 1.1.1890 † Tours 8.11.1948); 2 enfants. Études de droit (au cours desquelles, il lia amitié avec Pierre Laval) et de peinture à Paris. Magistrat colonial au Sénégal, membre du cabinet des ministres du commerce et des colonies (1911-1913), il rentra en France en 1914 et s’engagea dans la 10e division coloniale. Il servit au front (1914-1917), puis dans un service de propagande. À la fin de la guerre, il faisait partie du cabinet de Jules Jeanneney, sous-secrétaire d’État à la présidence du Conseil chargé de l’Alsace-Lorraine. Après sa démobilisation, en 1919, il s’inscrivit au barreau de Strasbourg et se chargea d’implanter dans le Bas-Rhin le Parti radical-socialiste. Dignitaire du Grand Orient de France, il s’efforça également de développer la franc-maçonnerie française dans la région. Candidat sur la liste radicale-socialiste aux élections législatives de novembre 1919. Élu au conseil municipal, il devint adjoint au maire Peirotes © chargé des écoles le 10 décembre 1919. En avril 1920, il fut également rédacteur en chef de la Revue d’Alsace et de Lorraine transférée de Paris à Strasbourg. En mai 1920, il proposa d’introduire à Strasbourg l’école interconfessionnelle. En avril 1921, il demanda aux directeurs d’école d’arracher 17 pages du catéchisme catholique au motif que l’esprit de ce livre était «foncièrement allemand». Après l’arrivée au pouvoir d’Édouard Herriot en 1924, il fut l’un des hommes politiques qui voulurent obtenir la suppression du régime législatif spécial aux trois départements. La presse catholique, qui le surnommait «Susucre» lui était très violemment hostile. Il resta adjoint au maire dans la municipalité de gauche élue le 10 mai 1925. Il était aussi président de la Caisse d’épargne de Strasbourg. Le 30 mai 1926, le congrès départemental du Parti radical, dominé par les autonomistes Wehrung © et Georges Wolf © le chassa de la présidence de la fédération du Bas-Rhin. À Paris, le comité exécutif du Parti radical refusa de ratifier ces décisions et affirma la légitimité d’Oesinger. La majorité de la section de Strasbourg quitta alors le parti et fonda l’Elsässische Fortschrittspartei. En 1929, la défaite des socialistes et radicaux aux élections municipales de Strasbourg amena Oesinger à abandonner la direction du parti et à quitter la région en 1930. Il fut ensuite juge aux tribunaux de Pithiviers, puis de Blois. Lié à Marcel Cachin, il adhéra après la Libération, au Parti communiste. Cet homme de gauche était aussi un mondain, qui pratiquait avec talent le sport équestre et le tennis. Légion d’honneur (officier), croix de Guerre 1914-1918.
Archives municipales de Strasbourg, Fonds Hoffmann (deux lettres de Oesinger 1918-1919); La République; Dépêche de Strasbourg; Journal d’Alsace-Lorraine du 27.11.1919; Revue d’Alsace et de Lorraine, avril 1920; La Croix de Paris du 11.8.1922; Elsässer des 27.1. et 6.2.1925, du 2.5. et 4.6.1926; Elsässer Kurier du 5.1.1929; Elsässer des 10.7. et 12.10.1929; Dernières Nouvelles de Strasbourg du 1.10.1930; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, Colmar, index; Le Nouvel Alsacien du 31.5.1951; F.-G. Dreyfus, La vie politique en Alsace de 1919 à 1936, Paris, 1969, p.41, 46, 55, 130; S. Berstein, «Une greffe politique manquée, le radicalisme alsacien de 1919 à 1939», Revue d’histoire moderne et contemporaine, 1970, p.78-103; Chr. Baechler, Le Parti catholique alsacien, Paris, 1982, p.287-288; L. Strauss, «Parti radical», Encyclopédie de l’Alsace, X, p.5868-5870; J.-Cl. Wolff, in: Livre d’or de Strasbourg, 1991, p.158-160.

Léon Strauss et Jean-Claude Wolff (1996)