Commandeur de l’ordre des Johannites, amateur d’art (★ Mulhouse ou Fribourg-en-Brisgau entre 1450 et 1460 † Mulhouse 21.12.1521). Fils de Jean Oeler et de Marguerite N. Oeler est mentionné comme économe et procureur des Johannites de Mulhouse en 1487. En 1508, il fut désigné prêtre de l’ordre de Saint-Jean et administrateur de la commanderie de Mulhouse. En 1510, il est qualifié de commandeur de la maison de Mulhouse et, en 1512, de commandeur des maisons de Soultz et de Mulhouse. Oeler fut un fervent admirateur de l’art de la Renaissance; son influence se fit remarquer à Mulhouse dans plusieurs domaines. Il fit transformer la chapelle Saint-Jean et la fit décorer de fresques du plus grand intérêt iconographique. Attribuées d’abord à Kilian Maeder ©, ces fresques seraient d’après les recherches les plus récentes attribuées à Hans Herbster ©, de Bâle. Herbster était le maître des deux jeunes Holbein; Hans Holbein © séjournait à Mulhouse à l’époque de l’exécution de la fresque. Or, la figure de Salomé est incontestablement celle de la future femme de Holbein. Oeler fut aussi l’instigateur des stalles de la chapelle des Clarisses, ainsi que des verreries de leur réfectoire. C’est à la table du commandeur que l’humaniste Conrad Kürschner © (Pellican) entendit parler pour la première fois, en 1518, de Martin Luther.
A. Stoeber, «Recherches sur les étudiants mulhousiens immatriculés à l’Université de Bâle», Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 4, 1879, p.15; E. Benner, «Étude sur l’église de l’ancienne Commanderie de Saint-Jean de Jérusalem à Mulhouse», Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1897, p.5-33; H.G. Wackernagel, Die Matrikeln der Universität Basel, I, 1460-1529, Bâle, 1951, p.289; M. Moeder, «Un mécène mulhousien de la Renaissance, Marc Oeler», Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1954, p.17 et s.; L. Lang, «Les peintures murales de la chapelle Saint-Jean de Mulhouse», Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1961, p.81 et s.; idem, «Hans Herbster à Mulhouse», Gazette des Beaux Arts, décembre 1961, p.313-324.
Raymond Oberlé (1996)