Homme politique, (C) (★ Krautergersheim 30.3.1937). Fils de Joseph Oehler, journalier, et d’Eugènie Sittler. ∞ 24.10.1958 Liliane Zirn; 4 enfants. Muni d’un certificat d’aptitude professionnelle, Jean Oehler a été ouvrier serrurier (1954-1963), puis chef d’équipe, et finalement contre-maître (1963-1978) à Strasbourg. Militant de l’Action catholique ouvrière, de la CFDT, président de l’Association des résidents de la cité du Hohberg, il a adhéré au Parti socialiste en 1971. Il y est devenu secrétaire de la section de Strasbourg (1972-1973), puis premier secrétaire de la fédération du Bas-Rhin (1973). Élu au comité directeur du PS en 1977, il a été permanent national du secteur «Entreprises». Il a été candidat aux élections législatives à Strasbourg 2 en 1973 (28,4%) et 1978 (41,7%), aux cantonales de 1976 à Strasbourg 9. En 1979, il a été élu conseiller général de Strasbourg-Cronenbourg et député européen (1979-1984). Député de Strasbourg 2 en 1981 en battant André Bord ©, il a été réélu en 1986 comme tête de liste socialiste au scrutin proportionnel départemental. Il a été en 1982 rapporteur de la loi Auroux sur la négociation obligatoire. Parlementaire en mission (1983), il a rédigé, à la demande du premier ministre Pierre Mauroy, un rapport sur la situation des travailleurs frontaliers. Tête de la liste socialiste qui obtint 24,5% des suffrages en 1983, il est entré au conseil municipal. Il a été battu aux cantonales de 1985 par Ernest Rickert ©. Aux législatives de 1988, il a été élu dans la nouvelle circonscription de Strasbourg 3. Appartenant au courant «popereniste» du PS, il est entré en lutte ouverte contre la «rocardienne» Catherine Trautmann © pour la direction de la liste socialiste aux prochaines élections municipales et n’a cédé que le 22 février 1989. À la suite de la victoire électorale du 19 mars 1989, il est devenu adjoint au maire chargé du logement et président de l’Office public d’habitations à loyer modéré de la Communauté urbaine de Strasbourg (devenu ensuite CUS-Habitat). Il ne s’est plus représenté aux élections législatives de 1993, mais il a été réélu adjoint au maire en 1995. Depuis le 1er juillet 1984, la police judiciaire a enquêté sur la gestion de CUS-Habitat à la suite d’une lettre anonyme faisant état de travaux qu’il aurait fait effectuer par une entreprise dans sa résidence secondaire d’Oberhaslach. Il a été placé pendant 27 heures en garde à vue, en même temps que Jean-Pierre Fréani, autre adjoint, salarié d’une filiale du groupe Bouygues, et Jacky Gillmann, directeur général de l’entreprise Kesser, autre filiale du même groupe, le 9 mai 1995. Il a été condamné en première instance le 16 février 1996 par le tribunal de Strasbourg mais a fait appel de ce jugement. Le maire l’a suspendu provisoirement de toutes ses délégations en attendant le procès d’appel qui se déroula le 18 octobre 1996. La décision de la cour d’appel de Colmar sera prononcée le 5 décembre 1996; elle a confirmé le jugement de février 1996.
La Croix du 19.4.1984; Who’s who in France 1990-1991, p.1246; Dernières Nouvelles d’Alsace et L’Alsace depuis 1973; Libération du 10.8.1993; D. Badariotti, R. Kleinschmager, L. Strauss, Géopolitique de Strasbourg, Strasbourg, 1995.
Léon Strauss (1996)