Graveur et lithographe, (Pl) (★ Logelbach, près Colmar, 19.9.1855 † La Vallade, commune de Saint-Martial-le-Mont, Creuse, 21.4.1952). Fils de Jean Jacques Oberlin, mécanicien, et d’Émilie Joséphine Chevrelat. Célibataire. Élève de Dezarrois et Huvey, Oberlin exposa à partir de 1896 au Salon des artistes français; membre de cette société, il obtint une médaille de bronze au Salon de 1908. Dans son atelier parisien, il «s’est spécialisé dans la gravure industrielle, et a acquis une renommée par ses reproductions de pièces anatomiques, de minerais pour livres scientifiques» (Hansi). Il se retira à La Vallade. Parmi ses œuvres (burins, eaux-fortes, lithos, etc.), dont une vingtaine sont conservées au Cabinet des estampes de la Bibliothèque municipale de Colmar, il a plusieurs portraits de personnages célèbres, traités avec autant de précision et de rigueur sur le plan technique que d’inspiration et de subtilité dans le symbolisme du sujet: Auguste Bartholdi ©, représenté avec deux de ses œuvres, le Lion de Belfort et la Statue de la Liberté, Anatole France (1844-1924); le Dr Augustin Gilbert (1858-1927), membre de l’Académie de Médecine de Paris; le Dr Moure, de Bordeaux, médecin du roi d’Espagne; Gustave Adolphe Hirn ©; Portrait du maître relieur Prouté (1911); Portrait de ma mère (1912); Portrait de mon père (1913); Niklaus Kratzer, astronome du roi d’Angleterre, d’après Holbein le Jeune (1528). À noter aussi une gravure d’après un texte de Rabelais («Est-il mal de dents plus grand que quand les chiens vous tiennent les jambes»), où Oberlin exploite avec sûreté la veine de l’érotisme et du fantastique. Il faut signaler pour finir ses ex libris, d’un rare raffinement, où se déploie son talent d’illustrateur. Ce sont ceux de Charles Zoelch (1873-1951), instituteur; Émile Graff (1871-1963), pasteur; Hermann Graff (1903-1967), pasteur; Madeleine Graff (1900-1941), laborantine, appartenant tous à sa parenté du côté paternel. Violoncelliste de talent. Ayant gravé des planches pour Louis Pasteur ©, celui-ci lui dit un jour: «À nous deux, nous portons un nom bien connu: Pasteur Oberlin» (Jean Frédéric Oberlin ©).
Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, VII, p.773; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, IV, 1987, p.267; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, p.239.
Wilfred Helmlinger (1996)