Sculpteur, peintre et héraldiste, (C) (★ Strasbourg 21.7.1910). Fils de Joseph Nuss, architecte entrepreneur, et de Mélanie Marty. ∞ 22.4.1948 à Saint-Priest-sous-Aixe Solange-Marie Perrier (★ Bordeaux 22.12.1922). Après la mort de son père en 1925, il a interrompu ses études au lycée Kléber et s’est inscrit à l’École des Arts décoratifs de Strasbourg. Il a été initié aux arts plastiques sous la direction de Ruppert Carabin, qui exigeait de ses élèves d’avoir un métier autre que celui d’artiste. Nuss choisit alors le métier de menuisier-ébéniste. Sa pièce de maîtrise lui valut le prix de la Ville de Strasbourg. Après son service militaire, il est devenu l’élève du sculpteur Albert Schultz. En 1932, il a obtenu le diplôme de sculpteur. Nuss a réalisé de nombreuses sculptures. Il a restauré la Vierge de Weiler, celle d’Ueberstrass, la Vierge et l’Enfant de la basilique de Marienthal, la Vierge de Pitié de Hattisheim, commune de Geispolsheim, la Madone de l’Œlenberg, la Pieta du Heilig Hiesel à Mutzig, etc. Il a créé des statues pour les couvents de Bitche, Sigolsheim, Hirsingue, établi le projet, de la chapelle du Champ du Feu et de ses trois mosaïques, des monuments funéraires, dont celui de sa famille au cimetière Sainte-Hélène. Parallèlement à la sculpture, Nuss a réalisé de nombreux portraits en terre cuite, en bois ou en bronze et a illustré de nombreux livres. Mobilisé en 1939-1940, il a fait toute la campagne de France, il s’est établi en Limousin après l’Armistice comme agriculteur. De retour après la Libération il trouva son atelier de Cronenbourg pillé et détruit et, n’ayant plus d’outils de sculpteur, il s’est tourné vers le dessin, l’illustration et pendant 15 ans a donné des leçons de dessin aux élèves de l’École des Missions à Koenigshoffen. Depuis 1945, Nuss est connu grâce à ses illustrations de livres religieux ou profanes. Il a illustré des livres de cantiques, des rituels de mariage, des livres de prières pour enfants, créant des centaines d’images de piété et de souvenirs de communion. Il a également collaboré au Messager boîteux et à l’Almanach Sainte-Odile.
Parmi les nombreux livres qu’il a illustrés, dont il est impossible de dresser une liste exhaustive, les plus connus sont: Maria zur Aich (R. Laagel, 1947); Deux siècles d’Alsace française (1948); L’Alsace et la Suisse (1948); L’Alsace contemporaine (1950); Haguenau, histoire d’une ville (Abbé Burg); Marienthal (Abbé Burg, 1959); Altorf (Sieffert, 1950); Die Heiligen des Diozese Strassburg (J. Billing, 1957); Œlenberg (P. Stintzi, 1962); Das Volkslied im Elsass (J. Lefftz, 1966); Aspects des faubourg, (3 tomes) Cronenbourg (L. Ludes,1984); Les monographies de Geispolsheim, Nambsheim, Schnersheim, Nordheim, Kleinfrankenheim, etc… Il a réalisé également de nombreux ex-libris, des projets pour des sceaux, des armoiries pour des évêques, des paroisses, des abbayes, des peintures, des aquarelles, des sépias. Titulaire de la médaille Renaissance française en argent et du Bretzel d’Or (1984).
Dernières Nouvelles d’Alsace, 1973; G. Meyer-Noirel, «L’ex-libris de l’abbé Kloetzlen», L’Ex-libris français, n°144, 1982; «L’ex-libris «Persigny» par P. Nuss», Pythagore et son école de philosophie-in ex-libris, n°153, 1984; Lotz I; R. Kugel, «La vie, l’œuvre, les ex-libris de Pierre Nuss…», Cahier des ex-libris n°21, 1988.
Louis Ludes (1996)
† Strasbourg 24.2.2000
Philippe Legin (avril 2021)