Latinisé d’après son lieu d’origine Neuss (Rhénanie), pédagogue et «schwenckfeldien», (C, puis P, enfin dissident) (★ Neuss vers 1520 † au plus tôt 1571). Ascendance inconnue. ∞ ? (Strasbourg?) NN; plusieurs enfants en bas âge 1549-1551. Études inconnues. Apparaît à Strasbourg en mars 1539 comme aide grammairien de Johann Schwebel ©, professeur des classes élémentaires au Gymnase ouvert en 1538: vu sa pauvreté, Novesianus fut gratifié d’un florin. De 1541 à 1548 il fut maître de la huitième, avec une moyenne de 80 élèves et un maximum de 112 en avril 1541. En mai 1541 il fut demandé par la ville de Landau, mais Strasbourg le garda et lui conféra en janvier 1542 un vicariat à Saint-Thomas. Mais en mars 1548 il fut admonesté, parce que, contrairement au règlement, il ne conduisait pas ses élèves aux cultes du matin et du soir et n’y participait pas au chant: c’est qu’il était un fervent adepte des idées de Caspar Schwenckfeld qui déniait toute valeur à l’église multitudiniste des réformateurs de Strasbourg et d’ailleurs. Comme il persista dans son refus, il fut suspendu le mois suivant de ses fonctions. En février 1552 il fut derechef sur la sellette, vu qu’au mépris des ordonnances municipales il ne faisait pas baptiser son nouveau-né venu au monde en septembre 1551. En janvier 1556 il fut convoqué une fois de plus, en même temps que l’imprimeur Schwintzer ©, devant les Widertäuferherren, la commission sénatoriale chargée des affaires anabaptistes: il y eut une longue discussion dogmatique avec le surintendant ecclésiastique Johann Marbach © et le pasteur Ludwig Rabus©. Comme il restait ferme dans ses convictions schwenckfeldiennes, il fut banni de la ville en février 1556 et se retira on ne sait où. En février 1558 il revint à Strasbourg, mais fut emprisonné, puis exilé une seconde fois. En avril 1564 on le signala comme étant revenu, et encore en janvier 1571 on le considéra comme un sectaire dangereux; à cette date on mentionna aussi que son frère Stephan, qui était en 1539 économe de Saint-Étienne, ne vivait plus. Après quoi la trace de Novesianus se perd.
Archives municipales de Strasbourg, XXI aux dates citées, et I 17 = ancien IDG 54, procès-verbaux des «Widertäuferherren» (1556-1573) Ms imprimées: Quellen zur Geschichte des Täufer XV et XVI. Elsass, t.3 et 4: Stadt Strassburg 1536-1552, bearb. v. M. Lienhard, St. Nelsonet H.G. Rott, Gütersloh, 1986-1988; D. Husser, Caspar Schwenckfeld et les «Schwenckfetdiens» entre églises, sectes et autorités à Strasbourg (1529-1631), thèse de doctorat de 3e cycle, Strasbourg, 1980.
Jean Rott (1996)