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NITHARD Mathis

Meneur de paysans révoltés. D’après le vigneron guebwillerois Hans Stoltz, contemporain des événements, un certain Nithard, originaire d’Eschentzwiller, près de Mulhouse donna le signal de l’insurrection des campagnes alsaciennes en s’attaquant au presbytère de Hellfrantzkirch. Quoi qu’il ne soit pas cité parmi les chefs de la bande du Sundgau, le personnage est effectivement considéré comme un des organisateurs du soulèvement, le 16 avril 1525. Un an plus tard, avec sept autres «bandits», il fut chassé de Bâle où il s’était réfugié. On perd alors sa trace. La similitude des noms a été invoquée pour l’identifier au peintre à qui l’on attribue généralement le retable d’Issenheim. L’inventaire des biens laissés par ce dernier à Halle, en 1528, signale 27 sermons de Luther ainsi que le texte (perdu) d’un traité relatif à la Guerre des Paysans. Une pièce de théâtre dialectal d’Émile Storck ©, Mathis Nithart (E Kinschtler im Bürekrieg) en tire argument pour confondre les deux hommes. Cependant, la famille du premier était établie à Eschentzwiller depuis un siècle et demi, au moins, tandis que le second venait probablement d’Aschaffenburg. On peut toutefois admettre que le chroniqueur a retenu le nom du villageois parce qu’il lui était déjà familier: une hypothèse récente permet de croire que Mathis Nithard Gothard alias Grünewald est revenu en Alsace en 1523/1524 et qu’il pouvait peut-être encore s’y trouver en 1525.
J. Sée (éd.), Hans Stoltz’s Ursprung und Anfang der Stadt Gebweiler, Strasbourg-Colmar, 1871, p.25; P. Roth, E. Dürr, Aktensammlung zur Geschichte der Baster Reformation, t.II, Bâle, 1933, p.294, n°351; C. Ulbrich, «Geistliche im Widerstand? Versuch einer Quantifizierung am Beispiel des Sundgaus», Bauer und Reformation, s. la dir. de P. Blickle, t.I, p.237-265, ici, p.259, signalé sous le nom Matthias Nittordt.

Georges Bischoff (1996)