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NIGRI

(NIGER et par erreur NIGRINUS, forme humaniste de son vrai nom SCHWARTZ) Theobaldus ou Diebolt
Pasteur, réformateur strasbourgeois, (P) (★ Strasbourg 1484-1485 † Strasbourg 1561). Fils de Hans Schwartz, ferronnier et bourgeois de Strasbourg originaire de Haguenau, et de NN. ∞ à Strasbourg, très probablement en 1524-1525 NN; plusieurs enfants. Dominicain, immatriculé en 1502 à l’université de Vienne (Autriche). En 1508 il y devint maître ès arts. Aumônier d’hôpital de l’ordre du Saint-Esprit à Berne. Après avoir été religieux hospitalier au couvent du même ordre à Stephansfeld, il vint début 1524 à Strasbourg, où il fut reçu bourgeois le 18 février et où le réformateur Matthieu Zell © fit de lui son aide. Au printemps 1524 les paroissiens de Saint-Pierre-le-Vieux demandèrent au Sénat un prédicateur et élurent Nigri «suivant le droit divin». Il fut pléban, puis pasteur de cette paroisse jusqu’en 1550 quand l’église fut remise aux catholiques suite à l’Intérim. Entre temps, de juillet 1531 au printemps de 1532, il avait été envoyé avec son ami Wolfgang Musculus © à Augsbourg pour y aider à consolider la Réforme. En 1538 il avait rendu visite à Martin Luther à Wittemberg. Pendant l’Intérim, il exerça pour un temps son ministère à l’église des Dominicains (Temple Neuf), puis devint en 1554 pasteur de Sainte-Aurélie. En 1558, l’âge et la maladie le forcèrent à prendre sa retraite, mais quand, en 1560, l’église Saint-Pierre-le-Vieux fut rouverte au culte protestant, il tint à assurer la première prédication et dut pour cela se faire porter en chaire. Le rôle de ce seul Strasbourgeois dans l’équipe des réformateurs de cette ville n’a pas encore été étudié de manière approfondie. Il est surtout connu pour avoir célébré la première messe en langue allemande à la cathédrale le 16 février 1524. En 1529, il participa activement à l’enlèvement des images et des statues, ce qui lui valut la réprobation du Magistrat. Tout au long de son ministère il signa avec ses collègues de nombreux textes et appels, mais s’opposa en 1547-1549 avec certains pasteurs à Martin Bucer © dans la question de la discipline ecclésiastique.
Il n’est pas l’auteur de la Papistische Inquisition und gulden Flüs der römischen Kirchen publiée en 1582 que Sitzmann lui attribue par erreur en le confondant avec le polémiste luthérien Georg Nigrinus.
Archives du Chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg, nombreuses lettres et actes manuscrits; Allgemeine deutsche Biographie, XXIII, 1886, p.698-699; J. Smend, «Die älteste Strassburger Deutsche Messe et Neue Funde zur Strassburger Kultusgeschichte», Monatschrift für Gottesdienst und kirchliche Kunst, 1896 et 1898; idem, Der erste evangelische Gottesdienst in Strassburg, 1897; J. Ficker, O. Winckelmann, Handschriftenproben des sechzehnten Jahrhunderts nachstrassburger Originalen, II, Strasbourg, 1902-1905, 61; F. Roth, Augsburgs Reformationsgeschichte II, 1531-1540,1904; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t.2, 1910, p.374-375; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, n°4806; J. Rott, Correspondance de Martin Bucer, I, 1979, p.259.

Gustave Koch (1996)