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NASSAU de

Les comtes de Nassau sont attestés vers 1124 dans la région de la Lahn supérieure. Ils adoptèrent le nom de Nassau vers la fin du XIIe siècle et agrandirent leurs territoires dans la première moitié du XIIIe siècle dans le Taunus, le Westerwald et dans les régions de Wiesbaden et de Worms. Deux lignées se partagèrent ces possessions: dans le nord, celle d’Otton autour de Dillenburg et Siegen et dans le Sud, celle de Walram autour de Weilbourg, Idstein et Wiesbaden. La lignée des Ottoniens donna naissance à celle des Nassau-Orange. Des Walraméens sont notamment issus Adolphe de Nassau, roi de 1292 à 1298, et aussi la maison du grand-duché du Luxembourg. Quand et comment ces dynastes arrivèrent-ils en possession de l’essentiel des terres que l’on nomme actuellement l’Alsace Bossue? Jean de Nassau-Weilbourg © 1, petit-fils du roi Adolphe, épousa en 1353 Jeanne, héritière des comtes de Sarrebruck. Ceux-ci étaient possessionnés depuis le milieu du XIIIe siècle dans l’actuelle Alsace Bossue (avouerie de Herbitzheim notamment). Dans la première moitié du XVIe siècle s’y adjoignit par mariage le territoire du comté de Sarrewerden. La Convention annexa cette enclave germanique le 14 avril 1793. Le traité de Lunéville (9 février 1801) confirma la dépossession des Nassau-Sarrebruck.

1. Jean II
Comte de N.-Weilbourg (★ env. 1309 † Weilbourg 20.9.1371). Fils de Gerlach de Nassau et d’Agnès de Hesse. ∞ I Gertrude de Merenberg († 1350). ∞ II 1353 Jeanne, comtesse de Sarrebruck († 1381). Il reprit en 1346 avec son frère Adolphe I la gestion des terres walraméennes de son père. Après le partage de celles-ci en 1355, il devint le fondateur de la lignée de Weilbourg de la maison de Nassau. Son premier mariage lui apporta la seigneurie de Merenberg et l’avouerie de Wetzlar. Par sonsecond mariage, avec Jeanne, il put prétendre au comté de Sarrebruck.

2.Philippe I
Comte de N.-Sarrebruck (★ 1368 † Wiesbaden2.7.1429; inhumé au couvent de Klarenthal). Fils de 1 et de Jeanne de Sarrebruck. ∞ I Annade Hohenlohe († 1410). ∞ Il 1412 Élisabeth de Lorraine († env. 1395-1456). Il fut placé jusqu’en 1381 sous la tutelle de sa mère, puis jus-qu’en 1384 sous celle de l’évêque de Strasbourg, Frédéric de Blankenheim. Par le décès de son grand-père (1381), le comte Jean I de Sarrebruck, il devint l’héritier du comté du même nom. À partir de 1384, il participa activement à la politique de l’ensemble de l’Empire. En 1386, il prit part à la campagne contre les villes de la Ligue souabe (SchwäbischeStädtebund). Député par l’empereur à la cour du roi de France où il occupa des fonctions au sein du Grand Conseil royal. Il resta au service impérial jusqu’en 1422. Sur le plan local, il eut à soutenir plusieurs conflits avec la ville de Metz (1386, 1402, 1404) et contre des potentats voisins, ainsi lors de la guerre dite des «Quatre Seigneurs» (1405-1408). Sur le plan intérieur, il fixa le droit territorial par écrit et travailla à défendre les routes contre les chevaliers-brigands. En 1421, il obtint en gage de Henri de Fénétrange la moitié de la ville de Diemeringen et les villages de Butten, Dehlingen, Weyer etVoellerdingen.

3.Jean III
(★ 4.4.1423 † 24.7.1472). Fils de 2 et d’Élisabeth de Lorraine. ∞ I Jeanne de Loen (1456). ∞ Il Elisabeth de Wurtemberg (1470). Études à Paris. Placés sous la tutelle de leur mère, Jean et son frère Philippe partagèrent en 1442 les terres paternelles. Ainsi furent créées les lignées des Nassau-Weilbourg et des Nassau-Sarrebruck. Les relations avec la maison de Lorraine furent meilleures que sous le règne de son père mais envers ses voisins de Deux-Ponts, de Trèves ou de Bitche elles se dégradèrent. En 1452, il participa à la prise de La Petite Pierre qui signifia la fin des comtes de Lützelstein © et à plusieurs expéditions visant à assurer la sécurité sur les routes du Westrich et des Vosges du Nord. Jean participa peu aux affaires de l’empire et ne semble pas avoir répondu aux appels pressants de l’empereur concernant une action contre les Turcs.

4.Jean-Louis I
(★ Weilbourg 20.10.1472 † Sarrebruck 4.6.1545). Fils de 3 et d’Élisabeth de Wurtemberg. ∞ I 1492 Élisabeth de Deux-Ponts († 1500). ∞ II 1507 Catherine de Moers-Sarrewerden († 1547). Né trois mois après le décès de son père, il vécut jusqu’en 1486 à Weilbourg à la cour de son oncle et tuteur Philippe II, comte de Weilbourg. Il étudia à Tübingen, à Heidelberg et à Paris; il résida entre temps à Nancy à la cour du duc de Lorraine. À son retour de Paris, à l’âge de 18 ans, le 19 novembre 1490, il assuma le pouvoir sur ses territoires. Il entra en 1492 au service du roi Maximilien, puis de l’empereur Charles Quint. Il entreprit un pèlerinage en 1496-1497 en Terre Sainte. Partisan de l’empereur, il resta attaché au catholicisme. En 1507 il épousa en secondes noces, Catherine de Moers-Sarrewerden, unique héritière de Jean III de Moers-Sarrewerden. Le frère de celui-ci, Jacques II, avait un fils débile. À la mort de son beau-père Jean de Moers-Sarrewerden, il prit possession de la moitié du comté et, dès 1513, il assuma la tutelle sur l’autre moitié. Cette politique d’acquisition fut complétée par des droits obtenus en 1540 et 1541 dans la vallée de l’Eichel à Butten, Mackwiller, Waldhambach, Domfessel, Lorentzen et Diemeringen. En 1544, alors qu’ils étaient déjà investis des droits d’avouerie de l’abbaye de Herbitzheim, les comtes de Nassau-Sarrebruck réunirent les terres de celle-ci à leurs états héréditaires. Dès 1527, ces acquisitions leur furent contestées par l’évêque de Metz. L’affaire fut traitée par les tribunaux impériaux et réglée en 1629. Durant cet intervalle, les comtes de Nassau-Sarrebruck assurèrent la gestion du comté deSarrewerden mais ne purent se prévaloir du titre. En 1544, Jean-Louis partagea ses territoires entre ses fils Philippe II ©5, qui obtint le comté de Sarrebruck et l’avouerie de Herbitzheim, Jean IV © 6 et Adolf. Le comté de Sarrewerden subsista en indivision étant donné que les comtesses douairières, Catherine de Sarrewerden, et la mère de celle-ci, Béatrice de Salm, vivaient encore.

5.Philippe II
(★ 25.6.1509 † 19.6.1554). Fils de 4 et de Catherine de Moers-Sarrewerden ∞ 1536 Apollonie de Linange. Accéda au pouvoir en 1544. Tout comme son père, il resta fidèle au dogme romain et à l’empereur Charles Quint. Malade, il prit à son service un médecin juif, puis le protestant Hieronymus Bock ©, de Hornbach. Celui-ci lui dédicaça en 1551 la troisième édition de son célèbre Kräuterbuch, première étude florale d’Allemagne. En 1552, quand la guerre éclata entre l’empereur et le roi de France, il était quasi-aveugle. Venu à Strasbourg pour s’y soigner, il y mourut. Ses frères Adolphe et Jean © 6 héritèrent de ses possessions. Adolphe hérita le comté de Sarrewerden et les seigneuries de Lahr et Malberg en 1556, mais mourut en 1559, laissant à son frère Jean l’ensemble de l’héritage paternel. Adolphe avait adhéré personnellement au protestantisme et laissa la Réforme s’installer dans le comté de Sarrewerden. Il accueillit dès 1558 des réfugiés réformés français dans plusieurs villages du comté de Sarrewerden.

6. Jean IV
(★ 5.4.1511 †23.11.1574). Frère de 5, fils de 4 et de Catherine de Moers-Sarrewerden. Célibataire. Il se rendit précocement à Bruxelles, à la cour de Charles V où le nom de Nassau était tenu en haute estime, le conseiller de Charles V n’étant autre que Henri de Nassau de la branche ottonienne. Jean IV fit une carrière militaire auprès de Charles V, puis de son fils Philippe II. Il participa en 1552 au siège de Metz et en 1557 à la bataille de Saint-Quentin contre le roi de France Henri II. Quand le comté de Sarrewerden lui revint, il toléra la nouvelle religion de ses sujets. Guillaume Farel intercéda en faveur des habitants et lui dédicaça un ouvrage. La raison de cette tolérance réside sans doute dans le fait que ses cousins et héritiers putatifs de Weilbourg étaient protestants. Il ajouta le titre de «de Sarrewerden» au sien et engagea ses héritiers à en faire de même. L’avouerie de Herbitzheim, par contre, qui lui fut dévolue dès1544, resta catholique.

7.Philippe III
(★ 14.10.1542 † 12.3.1602). Fils de Philippe II de Nassau-Weilbourg et de la comtesse Amélie d’Isembourg. Petit-fils de 5. ∞ I 1564 Erika de Manderscheid († 1581). ∞ II 1583 Élisabeth de Nassau-Katzenellenbogen. Philippe hérita du comté de Sarrebruck et de celui de Sarrewerden. Élevé dans la foi luthérienne, il fit ses études à Iena. La maison de Lorraine, par l’intermédiaire du duc Charles III de Lorraine, convoitait encore le comté de Sarrewerden. Philippe III réussit à passer une convention avec son voisin: Salzbronn et ses salines furent échangées contre la renonciation aux droits du Lorrain sur l’avouerie de Herbitzheim. Il racheta également les droits des Steincallenfels sur le village d’Ottwiller et introduisit en 1581 un règlement d’Église dans tousses territoires. En dépit de ses deux mariages, il décéda sans postérité mâle. Son neveu, Louis de Nassau-Weilbourg © 8, hérita ses terres.

8. Louis II
(★ Weilbourg 9.8.1565 † 8.11.1627). Fils d’Albert de Nassau-Weilbourg (1537-1593) et d’Anne de Nassau-Dillenburg (1541-1616). Neveu de 7. ∞ 1589 Anne Marie de Hesse-Kassel (1567-1626). Il passa son enfance à Ottwiller. Durant sa jeunesse, il voyagea en compagnie de ses parents et de Otto Streiff de Lauenstein (parent du bailli de Bouquenom), beaucoup en Italie, en Suisse et en France. En 1597, il se retrouva à la tête de toutes les possessions —jusque-là divisées— de la branche walraméenne des Nassau. En 1603, il céda au comte palatin Jean I de Deux-Ponts ses droits sur le monastère de Wernerswiller où étaient enterrés les dynastes de Sarrewerden. Comme son prédécesseur il passa une convention d’échange avec le duc Henri II de Lorraine où celui-ci renonça à tous ses droits sur l’avouerie de Herbitzheim. Il contribua à améliorer l’enseignement (création du gymnase de Sarrebruck), transforma le couvent de Klarenthal en un hôpital (1607) et celui de Klarsdorf en un monastère protestant. Luthérien convaincu, il fêta le centenaire de la Réforme et appliqua et rénova dans un sens strict les règlements d’Église (1618). Il accueillit également des réfugiés réformés lorrains sur ses terres. Il fut un bâtisseur, rénova et embellit le château de Sarrebruck, développa l’extraction des minerais, l’industrie verrière et envisagea la navigabilité de Herbitzheim jusqu’à Sarrebruck (1622). Quand en 1626 la peste sévit dans le pays, il assista les nécessiteux.

9.Guillaume Louis I
(★ Ottwiller 18.12.1590 † Metz 22.8.1640). Fils de 8. ∞ 1615 Anne Amélie de Bade-Durlach (1595-1651). Il étudia à Metz et voyagea à travers l’Europe de 1609 à 1614, et prit part aux affaires publiques aux côtés de son père dès 1616. À la mort de celui-ci, il assuma la tutelle sur ses frères jusqu’au partage de 1629 où il reçut le comté de Sarrebruck et l’avouerie de Herbitzheim. Le comté de Sarrewerden subsista en indivision. Il prit le pouvoir en pleine guerre de Trente Ans. En 1629, le tribunal impérial rendit son jugement sur l’affaire en suspens au sujet du comté de Sarrewerden. Les cités de Bouquenom et Sarrewerden allaient constituer une enclave lorraine en terre nassauvienne. Les deux partis étaient insatisfaits de ce jugement. Ils entrèrent durablement en conflit et, durant toute la guerre de Trente Ans, le comté de Sarrewerden changea plusieurs fois de maître. Guillaume-Louis participa militairement et diplomatiquement au parti protestant avec les Suédois et les Français contre l’empereur. En 1637, celui-ci déclara Guillaume-Louis, coupable de lèse-majesté et l’empereur investit le duc de Lorraine des terres convoitées. Réfugié à Metz, Guillaume-Louis y mourut. Son épouse, puis son fils aîné Jean-Louis, assurèrent la tutelle jusqu’en 1659 où le partage prévoyait de donner à Gustave-Adolphe © 10 les terres de Sarrebruck et de Sarrewerden.

10.Gustave-Adolphe
(★ Sarrebruck 27.3.1632 † Strasbourg 9.10.1677). Fils de 9. ∞ 1662 Éléonore Claire de Hohenlohe-Neuenstein (1632-1709). Il passa son enfance à Metz et étudia à Bâle, il entra au service du roi de France lors des guerres contre l’Espagne et aux côtés des Suédois contre le Danemark. Gustave-Adolphe déposa un recours à la Diète de Ratisbonne pour recouvrer ses droits sur le comté de Sarrewerden et l’avouerie de Herbitzheim (1670), toujours occupés par le duc de Lorraine. De même il ne put s’opposer à la politique de Réunion de Louis XIV, mais en 1673, prisonnier à Metz, refusa de lui prêter hommage. Libéré en 1674, il ne fut pas autorisé à retourner sur ses terres. Il s’engagea aux côtés de l’empereur et participa en tant que major général aux batailles de Philippsbourg en 1676 et à la campagne d’Alsace en 1677. Mortellement touché lors d’une bataille dans le Kochersberg, il fut enterré en l’église Saint-Thomas de Strasbourg.

11. Frédéric-Louis
(★ Ottwiller 3.11.1651 † Sarrebruck 25.5.1728). Fils de Jean-Louis de Nassau-Ottwiller et de Dorothée Catherine de Deux-Ponts. Neveu de 10. ∞ I 1680 Christiane d’Ahlenfeld († 1695). ∞ II 1697 Louise Sophie de Hanau-Lichtenberg. Âgé de 73 ans quand il succéda inopinément à Charles-Louis © 13. Frédéric-Louis avait été chargé dès 1722 de réprimer une révolte paysanne dans le comté de Sarrewerden. Après des études à Paris, il servit pendant dix ans dans le Royal-Alsace (1666-1676), avant d’entrer au service de Guillaume d’Orange. Il dut également rendre hommage à Louis XIV en 1681 et ne recouvra ses droits souverains qu’après la paix de Nimègue en 1697. Avec lui s’éteignirent les lignées d’Ottwiller et de Sarrebruck au profit des princes de Nassau-Usingen.

12. Louis Crato
(★ Sarrebruck 28.3.1663 † 14.2.1713). Fils de 10. ∞ 1699 Philippine Henriette de Hohenlohe. Élevé en l’absence de son père à Neuenstein avec son frère Charles-Louis © 13, par son oncle Wolfgang de Hohenlohe. Il étudia à Tübingen. Après la régence de sa mère (1685) qui dut prêter foi et hommage au roi de France en 1681, il dut subir la présence de La Goupillière, intendant de Louis XIV, et celle des troupes françaises. Louis-Crato entra au service du roi de France et gravit, malgré sa confession, les échelons militaires jusqu’au grade de lieutenant-général et commanda le régiment de cavalerie Royal Allemand. Au lendemain du traité de Ryswick (1697), il put administrer souverainement ses terres héréditaires mais, dès 1703, durant la guerre de Succession d’Espagne, il reprit du service dans les armées de la France. Sous son règne fut créée la ville de Neu-Sarrewerden (1706), sur la rive gauche de la Sarre, en face de Bouquenom d’où les villages du comté furent administrés. Il mourut sans héritier mâle. Son frère Charles-Louis ©13 lui succéda.

13.Charles-Louis
(★ Sarrebruck 6.1.1665 † Idstein 6.12.1723). Frère de 12. ∞ 1713 Christiane de N.-Ottwiller. Élevé en compagnie de Louis Crato © 12, il étudia également à Tübingen et à Paris. Mais contrairement à son frère aîné, il entra dès 1682 au service de l’empereur. Durant 30 ans, il combattit les Turcs et les Français avant de succéder en 1713 à son frère Louis Crato. Il reçut en héritage (1721) les possessions de la lignée des Idstein-Wiesbaden. Il mourut, tout comme son frère, sans descendance mâle.

14.Guillaume-Henri
(★ Usingen 6.3.1718 † Sarrebruck 24.7.1768). Fils de Guillaume-Henri I, prince de Nassau-Usingen (1684-1718), et de Charlotte Amélie, princesse de Nassau-Dillenburg (1680-1738). ∞ 1742 Sophie Erdmuth d’Erbach (1725-1795). Né trois semaines après le décès de son père, il vécut d’abord sous la tutelle de sa mère. À la suite de l’occupation française et à l’unification des terres walraméennes, sa mère mena une politique de stabilisation sociale et de réforme administrative. Elle posa ainsi les jalons d’une administration absolutiste que purent développer son fils et son petit-fils, Louis © 16. Guillaume-Henri étudia vraisemblablement à Genève avant d’entamer un voyage à travers l’Europe. Il entra au service du roi de France vers 1737 et profita de sa présence à la cour pour négocier des contributions de guerre moins fortes pour ses pays. En 1735, les territoires furent partagés entre Charles, l’aîné, qui obtint les possessions sur la rive droite du Rhin alors que Guillaume-Henri obtint celles situées sur la rive gauche (à l’exception d’une partie du comté de Sarrewerden qui revint aux Nassau-Weilbourg). Le comté de Sarrewerden, jusque-là tenu en indivision, fut partagé dix ans plus tard, en 1745, entre cesdeux branches nassauviennes. Il poursuivit l’œuvre de réforme administrative débutée par sa mère. Il dynamisa notamment le commerce, l’industrie minière et fut un grand bâtisseur. Plusieurs églises d’Alsace Bossue (Berg, Lorentzen, Eschwiller) furent construites par son architecte Stengel ©. Il entretint et créa plusieurs régiments qu’il mit au service de la France et profita de ses bonnes relations avec la cour de France pour réduire les enclaves frontalières réciproques.

15. NASSAU-USINGEN Charles-Guillaume de
(★ Usingen 9.11.1735 † 17.5.1803). Fils de Charles de Nassau-Usingen et Christiane Wilhelmine de Saxe-Eisenach. ∞ 1760 Caroline Félicité de Linange-Heidesheim (&dagger 1810). Il étudia à Utrecht, puis à Paris. Il prit la succession de son père en 1775 et hérita en 1797 du comté de Sarrebruck et de la prévôté de Harskirchen du comté de Sarrewerden. Il était lieutenant général au service des Pays-Bas. Il obtint en 1803, en échange des terres perdues sur la rive gauche du Rhin, des compensations territoriales. Il entreprit des réformes agraires et se distingua par sa tolérance religieuse.

16.Louis
(★ 3.1.1745 † 2.3.1794). Fils de 14. ∞ I 1766 Wilhelmine de Schwarzburg-Rudolfstadt (1751-1780). ∞ II 1787 Catherine d’Ottwiller, née Kerst (1757-1829). Dernier prince régnant de Nassau-Sarrebruck. Entra à l’âge de 13 ans au servicede Louis XV. Termina ses études à Strasbourg et fit un tour d’Europe de 1759 à 1766. Il dut mener une stricte politique d’économie (jusqu’en 1782) afin de résorber les dettes laissées par son père. Il soigna tout particulièrement ses relations avec la cour du roi de France, notamment en mariant son fils unique à la fille du ministre de la Guerre de Louis XVI. Il continua l’œuvre de réforme économique et administrative entamée par son père et sa grand-mère mais en y donnant moins d’impulsions personnelles que ses parents. Il s’adonna surtout à la chasse et au théâtre. Son second mariage avec une roturière fit scandale. Dès août 1789, les doléances s’élevèrent dans toutes les parties des territoires. Louis réagit en faisant des concessions mineures, puis en renvoyant le conseiller impopulaire de Kammerer. Face aux révoltes, il demanda l’intervention armée de la France. Le comté de Sarrewerden fut annexé à la France en février 1793, alors que Louis venait de supprimer tardivement le servage sur toutes ses terres en janvier de la même année. En mai 1793, il quitta ses terres et échappa ainsi à l’arrestation. Il mena une vie d’exil à Aschaffenburg. Son fils, Henri © 17, lui succéda.

17.Henri
(★ Sarrebruck 9.3.1768 † 27.4.1797). Fils de 16 et de Wilhelmine de Schwarzburg-Rudolfstadt. ∞ 1779 Marie Francisque de Monbarey (1761-1838). Études à Göttingen, puis voyages en Europe. Ayant fui le pays en même temps que son père, il entra en tant que volontaire au service des Prussiens et participa à la campagne d’Alsace de 1793. Il décéda des suites d’une chute de cheval près de Heilbronn. Il mourut sans laisser d’héritier.

F. Köllner, Geschichte des vormaligen Nassau-Saarbrück’schen Landes und seiner Regenten, Saarbrücken,1841; Allgemeine deutsche Biographie(Generalregister); A. Ruppersberg, Geschichte derehemaligen Grafschaft Saarbrücken, 2 vol., Saarbrücken,1908 et 1910; Neue Deutsche Biographie, VII, p. 334; H.-W. Herrmann, Hanns Klein, «Wilhelm-Heinrich von Nassau-Saarbrücken 1718-1768», Zeitschrift für die Geschichte der Saargegend, XVI, 1968; H.-W. Herrmann, «Die Grafen von Nassau und ihre Beziehungenzum Elsass», Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, 77, 1972; H. Dorsen, «Genealogia oder Stammregister der durchläuchtigen hoch- und wohlgeborenen Fürsten, Grafen und Herren…», Veröffentlichungen der Kommission für saarländische Landesgeschichte und Volksforschung, IX, 1983; Th. Heinz, «Philipp, Graf zu Nassauund zu Saarbrücken», Saarländische Lebensbilder, III, 1986; E.Klitscher, Zwischen Kaiser und französischer Krone,Saarbrücken, 1992; O. Rankhoff, Nassauische Biographie,Kurzbiographien aus 13. Jahrhunderten, Wiesbaden, 1992.

Bernard Klein (1996)