Skip to main content

NAHL Johann-August

Sculpteur, (Pl) (★ Berlin 22.8.1710 † Kassel 22.10.1781, 1785 selon Thieme-Becker). Fils de Samuel Nahl, sculpteur de la cour, élève et collaborateur de Schlütter, et d’Eva-Maria Borsch, fille d’un orfèvre. ∞ 12.4.1736 Anne-Marie Gütig, fille d’un tailleur de pierre de Wasselonne; 15 enfants dont 3 seulement atteindront l’âge adulte. Nahl commença son voyage de compagnonnage à 18 ans, à la mort de son père, il se rendit d’abord à Sigmaringen où il travailla pour le prince Joseph-Frédéric, puis, au début de 1729, pour la première fois à Berne. Il y travailla au buffet d’orgue de la cathédrale pendant un an. Il se rendit ensuite à Paris en 1731-1732 et s’arrêta sans doute en chemin une première fois à Strasbourg. Nahl obtint le droit de bourgeoisie à Strasbourg, le 24 mars 1736 et s’inscrivit à la tribu des Charpentiers. Il fut admis à la tribu de l’Échasse le 17 décembre 1737 sur témoignage du préteur Klinglin © affirmant que les travaux exécutés pour lui équivalaient à un chef d’œuvre (Archives municipales de Strasbourg, Échasse, t.5, p.859). C’est pendant ce séjour strasbourgeois, de 1735 à 1741, que se situent ses travaux au palais Rohan, plus précisément après 1738. Probablement à la suite de sa rencontre avec Frédéric II, venu incognito à Strasbourg en août 1740, il quitta la ville le 18 juillet 1741, avec sa famille et son atelier. À Berlin, il travailla aux nouvelles salles de Charlottenburg et, à partir de 1745 au Stadtschloss de Berlin et à celui de Potsdam, ainsi qu’à Sans-Souci. À la suite de tensions dans ses rapports avec le roi, il quitta Berlin en pleine nuit, le 18 juillet 1746 pour regagner Strasbourg. Arrêté sur ordre du Magistrat à la suite d’un mandat d’arrêt envoyé par Frédéric II, il fut déféré devant le Grand Conseil qui refusa l’extradition, en raison de ses dix ans d’ancienneté dans la bourgeoisie strasbourgeoise. Il repartit pour Berne à l’automne 1746 et y reçut la citoyenneté dès le printemps suivant. C’est de cette période bernoise que datent notamment l’émouvant tombeau de Mme Langhans et celui de Hieronymus von Erlach. Invité par le landgrave Wilhelm VIII de Hesse-Kassel, il quitta Berne en juillet 1755 pour une tournée à travers l’Europe destinée à acquérir des œuvres pour le château de Wilhelmstal que faisait édifier son protecteur. Il fit alors un dernier passage à Strasbourg en 1756, pour demander une attestation de son appartenance à la tribu de l’Échasse. Il resta actif à Kassel jusqu’à sa mort. Au palais Rohan de Strasbourg, il semble que l’on puisse attribuer à Nahl avec quelque certitude, la figure de la Justice au fronton du pavillon de droite de la façade d’entrée et, sans doute les putti qui la surmontent et, en tant qu’ornemaniste, les décors de la salle du synode et de l’appartement du prince-évêque.
Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XXV, 1931, p.332-333.
Jean-Daniel Ludmann (1996)