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MULLER Jean Émile Éric

Architecte (* Strasbourg, 4.6.1892 † Strasbourg, 24.01.1960) (Pl).

Fils d’Émile Muller, docteur en médecine († 9.04.1915). ∞ Marie-Louise Christine Thomas (*Forbach, 23.04.1908 † Strasbourg 11.04.1991).

Issu d’une vieille famille strasbourgeoise, Jean M. fait ses études secondaires au lycée de Strasbourg et obtient le baccalauréat (Abitur) en 1912. Il est volontaire pendant un an au 14e régiment d’artillerie lourde à Strasbourg. Il suit des cours d’histoire de l’art à l’université de Strasbourg puis il intègre la section d’architecture de l’École technique supérieure (Technische Hochschule) de Karlsruhe où il obtient l’ « avant-diplôme d’architecte » (Vordiplom). Pendant la guerre 1914-1918, il est mobilisé dans l’armée allemande et se bat sur le front est et le front ouest. Il est admis à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1919, où il est l’élève de Gabriel Héraud. Il est architecte diplômé par le gouvernement (DPLG) en 1924 avec un diplôme intitulé « Une ferme en Alsace ». Pendant ses études, en 1923, il travaille chez l’architecte Pierre Sardou sur le projet du nouveau siège du journal L’Intransigeant à Paris. En 1924, il travaille chez l’architecte Charles-Édouard Mewès ©, dont le père Charles-Frédéric Mewès © était né en 1858 à Strasbourg. La même année, il collabore à la construction d’un grand hôtel particulier sous la direction d’Emmanuel Pontrémoli. Il travaille ensuite chez l’architecte Eugène Défontaine en qualité de chef d’agence. Du 15.6 au 28.11.1925, il est attaché au service d’architecture de la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est à Paris. En 1924 et 1925, il est volontaire au 309e régiment d’artillerie légère portée à Strasbourg et devient sous-lieutenant de réserve dans l’armée française. Du 1.12.1925 au 30.6.1928, il collabore avec Henri Salomon ©, architecte du chapitre Saint-Thomas à Strasbourg. Il entre au service municipal d’architecture de Strasbourg le 1.7.1928 comme architecte. Titularisé le 1.1.1930, il est nommé architecte principal chargé du bureau de projets et d’études. Il élabore sous la direction de l’architecte en chef Paul Dopff ©, les projets de l’entrée principale du parc des expositions, la nouvelle école de la Musau, la construction de 167 logements pour la Coopérative de logements populaires, la transformation de l’école du Dragon et de la crèche Stenger-Bachmann, la nationalisation des lycées, etc. Il collabore aux projets de ponts, tels que le pont de la Porte nationale, le pont Saint-Nicolas, les deux ponts place de la Bourse. En outre, il dresse de nombreux projets qui ne sont pas exécutés pour des raisons étrangères au service municipal d’architecture (école d’arts et de métiers avec internat, centre infantile, caserne des pompiers, lycée porte de Pierre, lycée quai des Alpes, marché couvert du Neudorf, école de la Niederau, école pratique d’industrie, école de plein air, projets d’assainissement de quartiers insalubres, rue du Vieil-Hôpital, rue de Schiltigheim, rue du Brochet). Pendant la guerre 1939-1940, il fait campagne comme lieutenant dans l’artillerie. De 1940 à 1944, il continue à travailler au service municipal d’architecture. Visé par une mesure d’expulsion en novembre 1944, la Libération lui évite d’avoir à quitter Strasbourg. À partir du 18.1.1945, il dirige le service d’architecture de Strasbourg à la place de Dopff, promu directeur général des services techniques. Nommé architecte en chef de la ville de Strasbourg le 1.11.1955, il prend sa retraite le 1.1.1958. Après guerre, il construit la nouvelle école maternelle Vauban.

Bibliophile collectionneur d’alsatiques, passionné de généalogie et d’héraldique des grandes familles strasbourgeoises, il est membre de la commission pour la dénomination des rues de Strasbourg. Membre de la Société des architectes diplômés par le gouvernement (1926), de la Société des architectes du Bas-Rhin (1929) et de l’Union des employés communaux de carrière d’Alsace et de Lorraine (1930). Il est décoré de la croix du Combattant et fait chevalier de l’ordre des Palmes académiques en 1958. Il est inhumé au cimetière Saint-Gall de Strasbourg-Koenigshoffen.

 

 

Nicolas Lefort (avril 2015)

Sources :

Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg, 86 W 2252. Dossier personnel de Jean Muller. « M. Jean Muller, architecte en chef de la Ville, prend sa retraite », Dernières Nouvelles d’Alsace, 7 janvier 1958. Dictionnaire des élèves architectes de l’école des Beaux-Arts (1800-1968) – INHA (en ligne). Notice par Marie-Laure Crosnier Leconte. Nicolas Lefort, « Le service municipal d’architecture de Strasbourg durant l’entre-deux-guerres : rupture ou continuité ? », MéTACULT, Métissage, Architecture, Culture, Transferts culturels dans l’architecture et l’urbanisme, Strasbourg, 1830-1940, cahier 3, 2015.