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MORALLER Franz Karl Theodor

Journaliste, (C) (* Karlsruhe, Bade-Wurtemberg, 14.7.1903).

Fils de Theodor Armand M., maître-horloger, et de Maria Elisabeth Kratz. ∞ Augusta Lieb (* Pfungstadt, Hesse, 7.9.1902); 2 enfants. M. poursuivit des études secondaires dans un lycée classique jusqu’à 19 ans, sans toutefois obtenir le baccalauréat. Puis il entama un apprentissage dans l’horlogerie qui dura deux ans et demi, au terme duquel il obtint le brevet de compagnon. Il adhéra dès vingt ans au Parti national-socialiste et s’engagea dans la SA, où son zèle politique et pugilistique lui valut d’obtenir le grade d’Oberführer à l’état-major SA en 1936. Sa carrière politique au sein du NSDAP s’ouvrit à lui en 1927 avec sa nomination comme journaliste à l’organe badois du parti: Der Führer. Dès lors commença l’ascension de M. au sein du parti, puis, à partir de 1933, dans les services de l’Etat national-socialiste. Après avoir exercé ses activités, d’abord dans le parti comme chef du service de presse du Gau de Bade (de janvier 1932 à mars 1933), puis dans l’Etat comme chef de presse du Gouvernement badois (de mars 1933 à octobre 1934), il cumula ensuite, de juillet 1933 à octobre 1934, la fonction de Gaupropagandaleiter au Reichspropagandaamt avec celle de chef de la section badoise au Ministère de la Propagande. L’année 1934 marqua un tournant dans la carrière de M. qui fut appelé à l’automne par Joseph Goebbels à Berlin, pour y diriger la Reichskulturkammer. Cette même année, il devint également représentant permanent du président du Reich des théâtres populaires et en plein air. A l’automne 1935, M. se vit confier d’autres responsabilités: la direction de la section culturelle à la Reichspropagandaleitung, et nommé Reichskulturwalter à la Reichskulturkammer. Cette année-là, le titre honorifique de Reichskultursenator lui fut conféré. Investi par Goebbels de la mission de réorganiser la Reichskulturkammer, M. déçut les attentes du ministre de la Propagande qui se sépara de lui en 1938. En 1939, M. participa à la campagne militaire à l’Ouest dans l’organisation Todt. En juillet 1940, il réintégra sa ville natale et la direction du journal où il avait débuté. Après un autre intermède militaire sur le front est, pour lequel il s’était porté volontaire, il fut appelé sur les instances du Gauleiter Robert Wagner © à la rédaction en chef des Strassburger Neueste Nachrichten, le 18.11.1942. Vieux compagnon de lutte auprès du Gauleiter, M. fut chargé par lui d’imprimer au quotidien le durcissement politique engagé depuis l’introduction de l’incorporation des Alsaciens dans la Wehrmacht. « Pas de pitié pour les traîtres » devient le leitmotiv des SNN à rencontre des résistants traduits devant les divers tribunaux et M. prêcha jusqu’au bout « l’éradication de la trahison en Alsace ». S’étant piqué au jeu d’une polémique, entretenue dans ses éditoriaux, au sujet d’un envoi de cartes postales anonymes, il en fit démasquer les auteurs: Charles Ziller et Robert Eckert qui furent condamnés à mort par le Sondergericht le 26.11.1943. Le premier fut exécuté, le second vit sa peine commuée en une peine de prison de dix ans. Après la Libération, M. fut d’abord interné dans le camp d’Ecrouves, près de Toul. Relâché puis expulsé, il fut, dès son arrivée en Allemagne, interné à Lahr. Transféré à Metz en 1947, en application d’un mandat d’arrêt délivré par le Tribunal militaire de la 6e Région, M. fut remis en liberté provisoire en 1953, contre une caution de 500 000 francs. Sa destination fut Baden-Baden. A partir de là, on perd sa trace.

 

Berlin Document Center, dossier Franz Moraller ; SNN, à partir de novembre 1942; J. Goebbels, Die Tagebücher. Sämtliche Fragmente, hrsg. von E. Fröhlich, III, Munich-London-New York-Oxford-Paris, 1987.

Portrait : SNN du 18.11.1942.

 

Isabelle Bogen

 

MORALLER Franz Karl Theodor (Complément)

Décédé à Karlsruhe le 18 janvier 1986. De 1958 à 1968, il travailla pour les éditions Bertelsmann de Gütersloh. Il se retira en 1968 à Karlsruhe.

 Philippe Legin