Négociant, industriel, homme politique, historien et peintre (★ Mulhouse 28.3.1756 † Mulhouse 10.4.1840).
Fils de Mathieu III et d’Élisabeth Reber. ∞ 10.7.1776 à Mulhouse Judith Blech (1759- 1795), fille de Jean-Jacques Blech, hôtelier du Sauvage à Mulhouse, et d’Élisabeth Meyer ; 11 enfants. Il fit des études élémentaires à Mulhouse ; à l’âge de 13 ans, il fut envoyé à Morges, Suisse, pour s’y perfectionner dans l’usage de la langue française. Il y travailla dans la maison Sterky et Hochreuter. Après deux ans, il retourna à Mulhouse pour s’aguerrir au métier des affaires. Il partit en 1774 pour Versailles, engagé comme commis dans l’entreprise Lefèvre et Fontaine, marchand d’indiennes. En août 1775, il entreprit avec son cousin Jean Dollfus © 4 un voyage à travers l’Europe, particulièrement en Allemagne et aux Pays-Bas. L’année suivante, il fut associé à l’entreprise familiale ; son père, malade, ne pouvait plus en assurer la direction. L’établissement s’occupait de l’écoulement des produits des tisseurs de laine de Mulhouse et des environs… Il fréquenta alors régulièrement les foires de Zurzach et prospecta les marchés de Milan, de Gênes, d’Alexandrie et de Turin. Il fut reçu en 1777 dans la tribu des Agriculteurs, fut échevin en 1780, triumvir en 1781, sexvir en 1786, zunftmestre en 1796. Il lutta pour l’indépendance de sa ville et défendit âprement ses intérêts lors d’un voyage à Paris effectué en 1796. Il fut l’un des opposants les plus énergiques à la réunion à la France. Après la réunion, il se retira de la vie publique et ne remplit plus que des charges philanthropiques: président du Bureau de bienfaisance (1820-1830). Il se consacra à la peinture et à l’histoire. Il fit plusieurs voyages à Paris pour se perfectionner dans l’art de la peinture. Ses affaires avaient néanmoins prospéré. En 1809, il installa avec le concours de son fils Mathieu (★ Mulhouse 6.10.1785 † Mulhouse 22.2.1844) un tissage de draps à bras, complété en 1817 par une filature mécanique. Titulaire de l’ordre du Lys (Louis XVIII), chevalier de la Légion d’honneur (1828).
Tagebuch einer Reise nach Italien im Jahre 1795, 1802 ; Der Stadt Mülhausen Geschichte, 1816-1817, 2 vol. Sa publication, Relation historique des progrès de l’industrie commerciale de Mulhouse et ses environs (1883) est une mine de renseignements.
J. G. Mieg, Miegisches Familien Büchlein, Mulhouse, 1841; M. Mieg-Kroh, Tableaux généalogiques de la famille Mieg, Mulhouse, 1902, n° 79 ; E. Meininger, Les anciens artistes-peintres et décorateurs mulhousiens jusqu’aux XIXe s., Paris, 1908; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 300 ; Ph. Mieg, Histoire généalogique de la famille Mieg, 1395-1934, Mulhouse, 1934, n° 112, portraits; Encyclopédie de l’Alsace, VIII, 1984, p. 5102; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 307 ; Bauer-Carpentier, Répertoire des artistes d’Alsace des dix-neuvième et vingtième siècles, Peintres-sculpteurs-graveurs-dessinateurs, Strasbourg, IV, 1987, p. 255; R. Oberlé, « Histoire et historiens mulhousiens au cours du XIXe s. », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 4, 1993, p. 49.
† Raymond Oberlé (1995)