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MEYER-SIAT Pie

Organologue, (C) (★ Ribeauvillé 15.10.1913 † Schiltigheim 4.4.1989).

Fils de Georges M., instituteur, et de Jeanne Emberger. ∞ I 18.7.1942 à Strasbourg Anne Siat († 28.11.1964), fille de Joseph Siat et de Marie Philomène Ringue ; 4 enfants ; André, Odile, Thérèse, Élisabeth. ∞ II 8.9.1973 à Schiltigheim Marie Odile Meder, professeur agrégé, fille de Joseph Meder et d’Hélène Durrenberger. Meyer-Siat commença sa carrière comme instituteur à Strasbourg et à Hœrdt. Licencié de philosophie, il exerça les fonctions de directeur de la Cité universitaire des étudiants de Strasbourg durant l’année scolaire 1945-1946. Professeur agrégé d’allemand, enseignant au lycée Kléber de Strasbourg, notamment dans les classes préparatoires aux grandes écoles, Meyer-Siat consacra tous ses loisirs à l’étude de l’orgue en Alsace. En effet, il avait passé sa jeunesse à Mollau, dont l’orgue, à la « sonorité enchanteresse », l’incita dès sa jeunesse à en chercher l’auteur (Joseph Callinet ©, un facteur d’orgues alors totalement inconnu). Ce fut le début de près de 60 ans de recherches sur les Callinet, mais également sur les quelque 200 facteurs ayant travaillé en Alsace. Il fut, dans ses recherches, fidèle à un principe élémentaire : « avant d’oser une synthèse brillante, il convient de faire une humble analyse. » Meyer-Siat ne commença à publier qu’en 1959. En 1962, il soutint une thèse de doctorat d’université en musicologie, Les Callinet facteurs d’orgues à Rouffach et leur œuvre en Alsace, publiée en 1965. Elle fit découvrir à l’Alsace une partie du « capital culturel que, depuis des siècles, représentait l’orgue alsacien ». Quelques années plus tard parut sa deuxième grande œuvre : Stiehr-Mockers, facteurs d’orgues, Haguenau, 1972-1973 ; Meyer-Siat y attire l’attention sur quantité d’orgues de villages, mais également sur des instruments prestigieux. Une troisième monographie s’attacha aux facteurs d’orgues Rinkenbach, Hérisé © et Wetzel. À défaut d’éditeur local, l’ouvrage traitant, photographies à l’appui des orgues historiques d’Alsace, parut en 1983 en Allemagne (Historische Orgeln im Elsass). Le dernier ouvrage de Meyer-Siat, Orgues en Alsace, inventaire historique (Strasbourg, 1985), est une somme donnant l’histoire des orgues d’Alsace, commune par commune. En outre, Meyer-Siat publia nombre d’études de détail dans des revues.

Cette œuvre de longue haleine représente un travail colossal, nécessitant des dépouillements d’archives fastidieux, et bien des déplacements. Ces publications ne se limitaient pas à une description technique des instruments étudiés : elles fourmillent de renseignements sur les localités concernées. Meyer-Siat renouvela l’organologie alsacienne, et montra en particulier que l’orgue était un facteur culturel, un « baromètre » de la conjoncture économique, et prouva qu’il existait bel et bien un style d’orgue alsacien. Meyer-Siat considérait l’Inventaire historique des orgues d’Alsace comme son testament. Il y adjoignit la liste de ses publications. Les historiens de l’orgue, de la musique et de l’Alsace lui sont redevables de cette œuvre de référence incontournable. Chevalier des Palmes académiques, Meyer-Siat fut membre correspondant de la Commission supérieure des Monuments historiques, section orgues historiques.

Chr. Muller, « Un grand serviteur de l’orgue alsacien, Pie Meyer-Siat », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach, Barr, Obernai, 1990, p. 31-32 ; G. Bourligueux, « L’œuvre de Pie Meyer-Siat », L’Orgue, n° 222, 1992, p. 23-40.

Christine Muller (1995)