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MEYER Chrétien Frédéric (Charles Frédéric)

Militant politique et journaliste, (Pl) (★ Colmar 8.3.1809 † ?).

Fils de François Meyer, marchand tanneur, et de Madeleine Utzmann. Garçon épicier, puis journaliste. Se déclara en 1842 seul propriétaire et gérant responsable du Courrier du Haut-Rhin, transformé en Courrier d’Alsace, d’inspiration républicaine, en 1846. Membre du Comité électoral de Colmar en 1848, il donna sa démission pour préserver sa liberté d’expression. Il soutint la candidature de Ledru-Rollin lors des élections présidentielles. Il devint rédacteur en chef du Rhin qualifié par l’administration de « journal des Rouges, ennemi des modérés et anticlérical ». Il participa activement aux manifestations du 14 juin 1849 (« le complot de Colmar ») et fut poursuivi devant les assises du Doubs pour avoir publié des articles incendiaires, réclamé en qualité de capitaine de la garde nationale le rappel de celle-ci et avoir été en relation avec le gouvernement révolutionnaire de Spire. Il fut ensuite condamné pour un article présentant un triple délit : excitation à la haine et au mépris du gouvernement, provocation à la désobéissance aux lois et refus de payer les impôts. Il fut acquitté. Après la disparition du Rhin, Meyer se rapprocha du groupe des républicains socialistes strasbourgeois animé par Ferdinand Flocon ©. Il modifia parfois son prénom. Il rédigeait l’article principal du Démocrate du Rhin pendant les absences du rédacteur en chef. Il fut poursuivi dans différents procès de presse. Avec les autres rédacteurs du journal, il fut l’un des organisateurs de la manifestation strasbourgeoise du 6 décembre 1851 contre le coup d’État du prince-président Louis Napoléon. Il se réfugia alors en Suisse et fut condamné par la Commission départementale mixte à la déportation en Algérie par contumace.

Archives départementales du Bas-Rhin 3 M 74 ; P. Muller, La Révolution de 1848 en Alsace, 1912 ; M.-O. Six, Annuaire de Colmar, 1955-1956 ; P. Leuillot, « Le 13 juin 1849 à Colmar… », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, 1960, p. 106-122 ; M. Spisser, Les élections et l’opinion publique en Alsace de 1848 à 1851, Strasbourg, 1965; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, III, 1966, p. 88; J.-P. Kintz, Journaux politiques et journalistes strasbourgeois sous la Seconde République et à la fin du Second Empire, thèse de doctorat en journalisme, Faculté des Lettres, Strasbourg, 1970, 4 vol., multigr. (index) ; Fr. Igersheim, Politique et administration dans le Bas-Rhin, Strasbourg, 1993, p. 83,169,182, 207, 208, 220, 221, 225, 226.

Aucun témoignage de décès entre 1853 et 1872 dans les Archives de Thann.

† Jean-Pierre Kintz et Léon Strauss (1195)