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MÉNÉGOZ

Famille originaire du pays de Montbéliard et de la Côte-d’Or, (C puis Pl). Antoine Gabriel Ménégoz (★ Auxonne, Côte-d’Or, 1773 † Strasbourg 1814) vint à Strasbourg après avoir été blessé pendant la Révolution au siège de Landau. ∞ 1797 à Strasbourg Frédérique Élisabeth Knoll, (PI) (★ Strasbourg 1772 † Algolsheim 1858). C’est probablement sous son influence que leur fils Louis Gabriel Alexandre Ménégoz © 1 devint pasteur.

1. MÉNÉGOZ Louis Gabriel Alexandre,
pasteur (★ Strasbourg 8.9.1802 † Algolsheim 19.3.1872). Fils du précédent. ∞ 13.4.1837 à Strasbourg Wilhelmine Eugénie von Zabern (★ Strasbourg 29.4.1812 † Sainte-Marie-aux- Mines 16.5.1890), fille de Sigismond de Zabern (1778-1839), armurier-arquebusier à Strasbourg, et de Dorothée Salomé Frœlich (1785-1821); 4 fils et 2 filles. Il fut pasteur à Algolsheim, Vogelsheim, Wolfgantzen, Neuf-Brisach et Kunheim de 1835 à sa mort. Partisan farouche du luthérien orthodoxe Friedrich-Theodor Horning ©, Ménégoz manque d’aménité dans ses lettres et ses sermons; il attaque sans distinction les rationalistes, les libéraux, les unionistes et même le socialisme et les Jésuites.

Lettres reproduites dans D. W. Horning, Die evang.-lutherische Erweckung in der Landeskirche Augsb. Konf. und die durch sie hervorgerufenen Kämpfe und gewonnenen Siege 1848-1880, Strasbourg, 1914, 2 vol., passim (portrait hors texte). Voir aussi D. W. Horning: F. Theodor Horning, Lebensbild eines strassburger evangelisch-lutherischen Bekenners im 19. Jahrhundert, 4e édition, Strasbourg, 1885, mit Anhang III; H. Strohl, Le protestantisme en Alsace, Strasbourg, 1950, p. 419; : Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 363, n° 3434.

2. MÉNÉGOZ Louis Eugène, 

pasteur, doyen de la faculté de Théologie protestante de Paris (★ Algolsheim 25.9.1838 t Paris 29.10.1921). Fils de 1. ∞ 12.5.1868 à Paris Adèle Bitterlin (★ Saint-Pétersbourg 4 ou 16.12.1842 (calendrier russe) † Paris 14.3.1932) ; 3 filles. À l’exception d’un semestre passé à Erlangen, toute la scolarité de Ménégoz se déroula à Strasbourg: études secondaires, Séminaire protestant à partir du 9 décembre 1857. Faculté de Théologie protestante à partir du 29 octobre 1859 où il publia une thèse intitulée Étude dogmatique sur l’idée de l’Église. Ordonné le 21 janvier 1866, il quitta l’Alsace en 1868 et exerça son ministère jusqu’en 1877 à l’église des Billettes à Paris, où il s’occupa beaucoup des familles allemandes résidant dans la capitale et, en 1870, des prisonniers allemands qui y étaient rassemblés. Professeur, puis doyen de la faculté de Théologie protestante fondée à Paris en 1872 après la perte de la faculté de Strasbourg, avec F.-A. Lichtenberger © et A. Sabatier (1839-1901), Ménégoz développa une tendance théologique libérale, appelée symbolo-fidéisme (être sauvé par la foi et non par les croyances, certes importantes comme expression symbolique du spirituel).

Membre du Conseil supérieur de l’Instruction publique. Chevalier de la Légion d’honneur. « Autour de la question des langues en Alsace, » Revue chrétienne, Paris, 69, 1921, p. 165 et s. Les très abondantes publications de Ménégoz sont résumées dans : L’homme et la foi. Textes choisis par G. Marchal et H. Babel, Paris, 1957.
A. Strohl, op. cit., p. 435 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 363, n° 3435 ; Dictionnaire de spiritualité, X, 1980, c. 1013 (bibliographie).

3. MÉNÉGOZ Paul,
industriel à Sainte-Marie-aux-Mines (? Algolsheim 17.3.1850 † Saint-Marie-aux-Mines
9.8.1913). Frère de 2. ∞ 18.7.1881 à Strasbourg Louise Berger (★ Strasbourg 28.4.1857 † Strasbourg 23.5.1935); 2 enfants; Marcel (1882-1922), artiste peintre, et Gabrielle (1884-1870), ∞ 1908 Raymond Obrecht (1879-1942). Nombreuse descendance. Mobilisé en 1870, Ménégoz fut secrétaire du trésorier militaire pendant le siège de Belfort (3 novembre 1870 – 16 février 1871), dont il rédigea une relation. Après la reddition et sa sortie de la garnison avec les honneurs de la guerre, il fut dirigé sur Fort-Barreau près de Grenoble et « renvoyé dans ses foyers comme appartenant aux territoires cédés à la Prusse ». Il créa ensuite à Sainte-Marie-aux-Mines une entreprise spécialisée dans la teinture des tissus de laine dits écossais.

4. MÉNÉGOZ Louis Auguste Fernand,
pasteur, professeur d’université (★ Strasbourg 27.5.1873 † Saint-Egrève, Isère, 5.1.1945). Fils de Louis Ménégoz (★ Algolsheim 1840 † Strasbourg 1887), commerçant-grossiste en grains et en produits alimentaires, et de Sophie Valérie Aufschlager (★ Strasbourg 1844 † Strasbourg 1929). Petit-fils de 1. Neveu de 2 et 3. ∞ 2.7.1909 à Bâle Marie Magdeleine Bley (★ Barr 23.4.1884 † Grenoble 29.3.1942), fille de Charles Bley, médecin; 4 enfants. Études secondaires au Gymnase protestant de Strasbourg (Abitur en 1892), supérieures aux universités de Berlin, Paris et Strasbourg. Licencié de la faculté de Théologie protestante de cette ville en 1906 avec une thèse en français, intitulée: La certitude de la foi et la certitude historique: Étude sur le problème du fondement de la vie. Nommé chargé de cours dedogmatique à l’Université de Strasbourg en 1911. Ménégoz se consacra en outre au ministère: vicaire (1898), puis pasteur (1904) de la paroisse française de Saint-Nicolas – où il côtoya Albert Schweitzer © -, second pasteur de la paroisse allemande de Sainte-Aurélie à partir de 1915. Au printemps 1919; il fut chargé de cours, puis obtint la chaire de dogmatique en 1925 à la faculté de Théologie de Strasbourg avec une thèse: Le problème de la prière (Strasbourg-Paris, 1925; éd. revue et augmentée en 1932), couronnée l’année suivante par l’Académie française. Ménégoz représenta l’Église de la Confession d’Augsbourg dans les conférences mondiales des Églises (Stockholm 1925; Lausanne 1927) et aux quatre comités de continuation tenus en Europe de 1934 à 1937. Il suivit l’Université repliée à Clermont-Ferrand et prit sa retraite en juillet 1941. Ordre national de chevalier de l’Etoile polaire (Suède, 1932). Chevalier de la Légion d’honneur (1936).

Überblick über die Geschichte der französischen Pfarrei zu Sankt-Nikolai von 1898 bis 1915, Ms conservé à la bibliothèque du Collegium Wilhelmitenum à Strasbourg; Réflexions sur le problème de Dieu, Paris, 1931; Le christianisme: vie nouvelle. Considérations doctrinales, Paris, 1943.

H. Strohl, op. cit., p. 466; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, p. 363, n° 3436; Dictionnaire de spiritualité X, 1980, c. 1013-1014; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 294.

Daniel C. Ménégoz (1995)