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MEHL Roger, Adolphe

Doyen de Faculté, théologien, sociologue, (Pr) (★ Relanges, Vosges, 10.5.1912).

Frère de Germaine Emilie M. ∞ 16.7.1938 à Mulhouse Herrade Kœhnlein © 3 ; 2 filles et 1 fils : Jean-Michel, professeur d’histoire du Moyen Âge à l’Université de Strasbourg. Etudes secondaires au collège de Saverne et au lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg ; études de philosophie aux facultés des lettres de Strasbourg et de Paris (licence en 1933 ; agrégation en 1935). Professeur de philosophie au Gymnase protestant de Strasbourg. La Seconde Guerre mondiale, où il a servi comme officier interprète à l’état-major de la 8e armée, l’a conduit à Marseille en 1940, où il a été professeur au lycée Thiers. Après avoir exercé temporairement la fonction de pasteur de l’Eglise réformée à Ales, Gard, il a rejoint en 1945 la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg (alors repliée à Clermont-Ferrand) où, tout en achevant sa thèse, il a été chargé de renseignement de la philosophie religieuse, puis de l’éthique, enseignement poursuivi jusqu’à son départ à la retraite en 1981. Il a exercé à deux reprises, dans des circonstances difficiles, les fonctions de doyen de la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg (1967-1969 et 1976-1979). Le passage de R. M. de la philosophie à la théologie est le fruit d’une vocation qui avait mûri tout particulièrement au sein des associations chrétiennes d’étudiants («Fédé») ; au contact de personnalités telles que Suzanne de Dietrich ©, W.A. Vissert-Hooft, Charles Westphal, Pierre Maury et Jean Bosc, ce mouvement avait été profondément marqué par la pensée théologique de Karl Barth, fondée sur l’autorité de la parole biblique dans la ligne des réformateurs du XVIe siècle, et opposée à une théologie de l’expérience psychologique et morale. Disciple fidèle mais indépendant de Barth, M. a apporté une contribution originale au dialogue entre philosophie et théologie. La pensée existentielle engagée de M. devait l’orienter moins vers la recherche spéculative pure que vers l’étude des valeurs éthiques qui donnent leur sens tant aux individus qu’aux sociétés.

Dans ce domaine, il a produit une série de travaux sur la rencontre (ainsi dans le couple, dans les classes d’âge et dans les confessions chrétiennes). Comblant une lacune dans la sociologie, il a créé au sein de la Faculté de Théologie protestante le Centre de sociologie du protes­tantisme devenu en dernier lieu le Centre de sociologie des religions, qui, à travers des publications, des colloques, des enquêtes sur le terrain a acquis une audience internationale. M. est aussi un homme d’action : conférencier fréquemment sollicité en France et à l’étranger, il a eu des responsabilités dans la vie des Eglises, tant localement dans la paroisse réformée St-Paul à Strasbourg, qu’au plan national dans le Conseil de la Fédération protestante de France (où il a été très proche du pasteur Marc Bœgner © auquel il a consacré une biographie) ; en outre, dans les assemblées du Conseil œcuménique des Eglises, il a été un orateur toujours écouté et souvent suivi. Il a enfin collaboré à l’hebdomadaire Réforme et au Monde, où il a eu l’occasion d’aborder des sujets d’ordre éthique débordant parfois le domaine religieux. Membre correspondant de l’Académie des Sciences morales et politiques, docteur hc des universités de Glasgow, Bâle et Zurich. Officier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du Mérite. Commandeur des Palmes académiques.

 

Pour une bibliographie complète, cf. RHPR, 1982, p. 485 et s. (numéro d’hommage de la RHPR dont il a longtemps assuré la direction). La condition du philosophe chrétien, thèse, Neuchâtel-Paris, 1947 ; La rencontre d’autrui : remarques sur le problème de la communication, Paris-Neuchâtel, 1955 ; Le vieillissement et la mort, Paris, 1956 ; De l’autorité des valeurs, thèse, Paris, 1957 ; Du catholicisme romain, Neuchâtel-Paris, 1957 ; Société et amour: problèmes éthiques de la vie familiale, Genève, 1961 ; Traité de sociologie du protestantisme, Neuchâtel-Paris, 1966 ; La théologie protestante, Paris, coll. « Que sais-je? »,1966 ; Vie intérieure et transcendance de Dieu, Paris, 1980 ; Essai sur la fidélité, Paris, 1984 ; Le pasteur Marc Bœgner (1881-1970) : une humble grandeur, Paris, 1987. Collaborateur régulier du NDBA.

 

Bopp, p. 362; Who’s who in France, 1991-1992, p. 1157; DMRA p.291-293.

 

Edmond Jacob (1995)

 

MEHL Roger Adolphe (Complément)

Décédé le 8 mai 2011.

† à Strasbourg le 7 mars 1997.

Jean-Paul Willaime, « In memoriam, Roger Mehl (1912-1997) », Archives des sciences sociales des religions, no 98,? 1997, p. 5-7

 

Philippe Legin (février 2021)