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MAYERHOFFEN François Léopold de

Bailli épiscopal, syndic et premier maire de Saverne ( Bitche (?), Moselle, 20.2.1742 † Saverne 18 vendémiaire an III = 29.9.1794).

Fils de Jean Georges III Joseph de Mayerhoffen ( 1707 † 1767), bailli épiscopal de Saverne et du Kochersberg, et de Anne Catherine Lauray, de Colmar. Célibataire. Études de droit à Strasbourg de 1760 à 1762. Succéda à son père dans ses fonctions épiscopales le 5 juillet 1767. Il résida à Saverne où il était propriétaire de maisons dans la basse ville et de la ferme du Niederbarr. La famille Mayerhoffen était en procès avec son seigneur évêque, à propos de droits à Hindisheim, et le bailli Mayerhoffen en conflit avec le Magistrat de Saverne à propos de l’imposition du Niederbarr. Cette situation conflictuelle et sans doute le caractère colérique et autoritaire du bailli expliquent en partie sa décision de se présenter aux élections de la municipalité mise en place en application de la loi de 1787. En mai 1788, il fut élu syndic de la nouvelle administration qui entra en rivalité avec l’ancien Magistrat. Pendant les années 1788 et 1789, Mayerhoffen et le syndic suscitèrent des affrontements avec le Magistrat, la Régence épiscopale et le cardinal de Rohan lui-même, surtout pendant l’été 1789. Il y gagna un prestige certain auprès de ces concitoyens. Les anciennes administrations ayant disparu, il lui fut facile de se faire élire maire de Saverne, le 21 janvier 1790 avec 70% des voix des votants. Mais Mayerhoffen perdit rapidement de son crédit. Son caractère autoritaire, les insuffisances de ses capacités administratives, ses maladresses, les oppositions des hommes d’ancien régime qui ne désarmaient pas et celle des « patriotes » qui dénonçaient « ses sentiments anti-révolutionnaires et sa haine de la nouvelle Constitution », amenèrent le directoire départemental à suspendre la municipalité Mayerhoffenet à la remplacer provisoirement par des commissaires nommés par lui. En juin 1793, il fut arrêté comme suspect par la municipalité jacobine, dirigée par son rival d’Elvert. Relâché, il fut déclaré comme émigré en novembre 1793. De retour dans sa ville en septembre 1794, il mourut d’apoplexie pendant une entrevue avec ses adversaires. Mayerhoffen joua un rôle non négligeable dans la première phase révolutionnaire de 1789. Mais il était resté un homme d’ancien régime qui su utiliser la tourmente révolutionnaire pour affirmer ses ambitions et asseoir son autorité. On ne peut absolument pas le considérer comme favorable aux opinions « patriotes ».

Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 3, 1984, p. 71 (sous Mayerhoffer) ; G. Delahache, Un ennemi du cardinal « Collier », Paris, s.d. ; H. Heitz, P. Vonau, « 1789 à Saverne », Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, n° 146/I, 1989; H. Heitz, « Les années révolutionnaires à Saverne, 1789-1799. La seconde municipalité Mayerhoffen », Cahier de la Société d’histoire et d’archéologie de Saverne et environs, n° 161/IV, 1992, n° 162/1, 1993, n° 163/II, 1993, n° 165/IV, 1993.

Henri Heitz (1995)